Genève / Le chef de la délégation de la République arabe syrienne au dialogue inter-syrien à Genève, Bachar Jaafari, a affirmé que la Déclaration de « Riyad 2 » est complètement rejetée, disant : « Nous ne participerons point à des pourparlers directs tant que cette Déclaration existe ».
Dans une conférence de presse qu’il a tenue aujourd’hui à Genève à l’issue d’une séance de pourparlers avec l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, Jaafari a fait noter : « Nous trouvons que le langage utilisé dans la Déclaration de Riyad 2 met des conditions préalables. L’envoyé spécial a, lui-même, dit qu’il n’y a pas de conditions préalables, mais pour nous et pour beaucoup d’observateurs, d’analystes et de capitales politiques, le langage de la Déclaration de Riyad 2 constitue un retour en arrière ».
Et Jaafari de Poursuivre : « Donc, nous considérons la Déclaration de Riyad 2 comme rejetée, surtout qu’elle n’a pas pris en compte les développements politiques et militaires qui s’étaient produits depuis les jours de l’ex-envoyé spécial, Lakhdar Brahimi, jusqu’à présent ».
Jaafari a indiqué que « lors de ce round, nous nous sommes, sérieusement, concentrés avec l’envoyé spécial sur le document des principes fondamentaux pour le règlement politique ».
« Nous insistons sur le document des principes fondamentaux, parce qu’il constitue l’accès à la construction de la confiance nationale et l’accès principal qui facilite la recherche des solutions aux prochaines questions », a-t-il affirmé.
Jaafari a indiqué que de Mistura avait dépassé son mandat en avançant son propre document et en demandant de l’utiliser en tant qu’une base de la discussion, « c’est-à-dire qu’il avait avancé un document alternatif à notre document et dépassé son mandat en tant qu’un médiateur », a-t-il précisé.
Déclaration du chef de la délégation de la République arabe syrienne au dialogue inter-syrien à Genève
https://youtu.be/y2vlmhX4EJs
Répondant aux questions des journalistes sur la proclamation de de Mistura de prolonger les pourparlers jusqu’au 15 du mois en cours, Jaafari a souligné que pour la délégation gouvernementale, ce round avait été achevé et qu’elle quittera Genève demain.
Questionné sur les possibilités de retour de la délégation à Genève le mardi prochain, Jaafari a assuré que c’est Damas qui le décidera.
Il a mis en exergue les victoires réalisées par l’armée arabe syrienne sur le terrorisme et au niveau politique, disant : « Nous nous trouvons à Genève, nous allons à Astana et nous irons à Sotchi. Nous sommes disposés à nous rendre partout où on peut réaliser un progrès satisfaisant les ambitions du peuple syrien d’une manière nationale ».
Jaafari a fait allusion à l’examen marginal avec de Mistura de la tenue de la conférence du dialogue national à Sotchi.
Quant à la position de la Syrie à l’égard des soi-disant « élections des Conseils locaux au nord du pays », Jaafari a affirmé qu’il n’y a pas de régions kurdes au nord du pays, mais il y a des régions syriennes et des composantes syro-kurdes, faisant savoir que toute action unilatérale est rejetée par le gouvernement syrien.
A noter que la délégation de la République arabe syrienne avait tenu aujourd’hui une 3e séance officielle de pourparlers avec de Mistura dans le cadre du 8e round du dialogue inter-syrien.
https://youtu.be/emp4yc_rDpA
Jaafari : L’agenda du régime saoudien a voulu mettre en échec le dialogue inter-syrien à Genève
Dans le même contexte, Jaafari a assuré que la Déclaration de « Riyad 2 » est celle des commanditaires du groupe de Riyad et que l’agenda des autorités du régime saoudien avait voulu mettre en échec le dialogue inter-syrien à Genève.
Dans une interview qu’il a accordée aujourd’hui à la chaîne “Al-Mayadeen”, Jaafari a souligné qu’il vaut mieux que Staffan de Mistura intervienne et dise aux auteurs de la Déclaration qu’ils exposent le round de Genève au danger.
Quant à l’accord sur les zones de désescalade conclu à Astana, Jaafari a affirmé que la Russie et l’Iran sont des alliés importants pour la Syrie, disant : « Lorsque nous nous rendons à Astana, nous traitons avec deux garants au même niveau des accords des zones de désescalade. Mais le problème pour nous dans la création des zones de désescalade revient à «Israël », à la Jordanie, aux Etats-Unis et à la Turquie qui avaient transgressé l’accord conclu à Astana sur Idleb en envoyant des forces militaires, des chars, des canons et des soldats ».
A.Chatta