Dans une conférence de presse, Mouallem affirme l’engagement de la Syrie au mémorandum sur la création des zones de désescalade

Damas  /Le vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Walid Mouallem, a affirmé le soutien de la Syrie au mémorandum sur la création de quatre zones de désescalade en Syrie, partant de son souci de mettre fin à l’effusion de sang syrien et d’améliorer le niveau de vie du Citoyen.

Dans une conférence de presse tenue à Damas, Mouallem a exprimé son souhait que les parties armées s’engagent au mémorandum, ajoutant que la riposte du gouvernement à toute violation sera décisive.

Il a, à cet effet, appelé les garants à aider les factions qui avaient signé l’accord sur la cessation des hostilités et qui veulent expulser le «Front Nosra» de leurs zones.

«La mission des garants est de protéger ces zones contre toute intervention étrangère, d’y consolider la sécurité et de ne pas agresser l’armée arabe syrienne car la riposte à toute agression sera légitime», a dit Mouallem.

Il a émis l’espoir que le mémorandum aboutira à la séparation entre les groupes de l’opposition qui ont signé l’accord sur la cessation des hostilités le 30-12-2016 d’une part, et le «Front Nosra», les groupes y affiliés, et «Daech» de l’autre.

Evoquant le processus politique, il a affirmé que jusqu’à présent la date du prochain round de Genève n’avait pas été fixée, ajoutant que le processus de Genève marque le pas car nous n’avons pas touché la présence d’une opposition nationale qui pense à sa patrie au lieu des instructions de ses soutiens.

Il a souligné que l’alternative est les réconciliations nationales,  affirmant que la Syrie tend sa main à celui voulant régulariser sa situation, dont celui qui porte l’arme, soulignant que la réconciliation avait commencé aujourd’hui à Barzeh et à Qaboun et que des discussions sont en cours sur l’évacuation du camps de Yarmouk des hommes armés.

D’autre part, il a affirmé que la Syrie est soucieux de son unité nationale et de sa souveraineté, et sa disposition à déployer tout effort possible pour empêcher toute intervention étrangère dans ses affaires.

Questionné sur la présence des forces internationales dans les zones de désescalade, Mouallem a assuré qu’il n’y aura pas des forces sous la supervision de l’ONU, disant que le garant russe avait précisé que des forces de la police militaire et des centres de supervision seront déployés dans ces zones.

Passant au rôle de la Jordanie en Syrie, il a indiqué que la Syrie ne veut pas entrer en confrontation avec la Jordanie, avertissant: «Si des forces jordaniennes sont entrées en Syrie sans coordination avec le gouvernement, elles seraient considérées comme des forces hostiles».

Répondant à une question sur l’élection d’Emmanuel Macron comme président de la France, Mouallem a affirmé que la Syrie respecte le choix du peuple français, faisant savoir qu’elle ne compte pas sur un rôle de la France ou de l’Europe en Syrie.

Quant au rôle turc, Mouallem a assuré qu’on n’avait pas confiance en le rôle de la Turquie dès le début de la crise car il se contredit avec les intérêts du peuple syrien et avait contribué à l’effusion de sang syrien.

Mouallem n’a pas écarté l’idée que la Turquie ou tout autre garant violent le mémorandum sur la création des zones de désescalade.

Quant aux possibilités du déclenchement d’attaques contre des gouvernorats syriens par le Front Nosra, qui ne fait pas partie du mémorandum, Mouallem a déclaré qu’il est normal que le Front Nosra ne soit pas inclus dans le mémorandum, car il s’agit d’une organisation terroriste. “Le gouvernement syrien ne craint pas. Il a le droit de réagir contre toute violation du mémorandum et il impute la première responsabilité aux garants… Nous sommes confiants en les deux garants, russe et iranien, de remplir leurs fonctions en vue d’assurer la mise à exécution de ce mémorandum”, a-t-il fait savoir.

Mouallem n’avait pas exclu les possibilités de la violation du mémorandum par la Turquie, qui est l’un des Etats garants signataires du mémorandum.

A la question de savoir s’il y a lieu de transformer progressivement les zones de désescalade en des «zones sécurisées», Mouallem a déclaré que les deux concepts sont différents, car ce dernier concerne des zones sécurisées, mises en place et maintenues par l’ONU, c’est tout à fait différent. «Cela signifie que les Nations unies sont responsables de la sécurité et de la protection de ces zones, ce qui est inacceptable par le gouvernement syrien », a-t-il précisé.

Concernant les prix politiques payés par toutes les parties, y compris la Syrie, pour réduire l’escalade des Etats-Unis et atteindre l’accord d’Astana, Mouallem a affirmé que la Syrie n’avait pas payé de prix, mais il semble que les Américains étaient parvenus qu’ils avaient précipité dans leur agression.

A la question de savoir si Raqqa est exclue du mémorandum, Mouallem a indiqué que le mémorandum l’exclut avec d’autres régions où se trouvent les terroristes de Daech, car l’armée arabe syrienne continuera à lutter contre Daech et le Front Nosra, précisant que la présence de ces deux réseaux terroristes dans certaines régions rend difficile l’extension des zones de désescalade plus tard.

En ce qui concerne le dossier des personnes disparues et kidnappées, Mouallem a indiqué que l’échange des personnes disparues et des kidnappées est essentiel pour le gouvernement syrien.

Concernant les étapes de la mise en application de l’accord sur les deux localités de Kafraya et Fouaa, Mouallem a précisé que la première étape avait été exécutée tandis que les préparatifs sont en cours pour l’exécution de la deuxième étape qui est liée au camp de Yarmouk, à Yalda et à Babila.

L.A./R.B.

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