Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que l’instauration de la paix en Syrie ne dépend pas principalement de la réunion d’Astana, mais de la manière de l’arrêt de l’afflux des terroristes en Syrie et de la cessation par les pays régionaux, tels que la Turquie et les pays du Golfe, l’Europe, comme la France et la Grande-Bretagne, ou les Etats-Unis pendant l’administration d’Obama, de leur soutien aux terroristes, avant de parler des mesures politiques.
Dans une déclaration qu’il a donnée à des médias belges, le président al-Assad a fait savoir qu’Astana constitue l’une des initiatives au cours de la guerre contre la Syrie, assurant qu’il est prématuré de donner un jugement à cet égard.
“La première réunion d’Astana était positive, parce qu’elle avait porté sur des principes représentés par l’unité de la Syrie et par le fait que c’est aux Syriens seuls de décider de leur avenir”, a-t-il précisé.
Et le président al-Assad de poursuivre : “La paix a deux composantes : La première est la lutte contre le terrorisme et l’arrêt de l’afflux des terroristes et de toute forme de soutien logistique, et la deuxième est le dialogue entre les Syriens pour qu’ils décident eux-mêmes de l’avenir de leur pays et de son régime politique entier”.
Quant aux violations du cessez-le-feu, le président al-Assad a indiqué que le cessez-le-feu n’était pas mort, disant : “C’est normal que des violations du cessez-le-feu se produisent dans toute guerre dans le monde. Jusqu’à présent, le cessez-le-feu tient”.
Questionné sur la guerre contre le réseau terroriste “Daech”, le président al-Assad a affirmé que tous les moyens militaires sont autorisés dans la lutte anti-Daech, le Front Nosra et les autres groupes affiliés à Al-Qaïda en Syrie. “Il est de notre devoir constitutionnel et juridique, en tant que gouvernement, qu’armée et qu’institutions de l’Etat, de défendre le peuple syrien. On peut recourir à tous les moyens disponibles pour défendre le peuple syrien”, a-t-il précisé.
Le président al-Assad a indiqué que “dès le début de la crise en Syrie, on a eu recours à tous les moyens disponibles dans le but de pousser les gens à se mettre autour de la table de dialogue. Mais en parlant du Front Nosra et de Daech, personne dans le monde ne croit qu’ils sont disposés au dialogue. Ils ont leur propre idéologie et n’admettent aucune chose relative à l’Etat civil ou au pays civil”.
Par ailleurs, le président al-Assad a qualifié de “cosmétique” l’opération de la Coalition américaine contre Daech, faisant savoir que cette Coalition était “fictive”, car Daech se propageait davantage pendant cette opération.
“L’opération de la Coalition américaine contre Daech est “illégale”, parce qu’elle a eu lieu sans l’autorisation du gouvernement syrien qui est un gouvernement légitime”, a fait noter le président al-Assad.
Le président al-Assad a assuré qu’il quittera son poste si le peuple syrien choisit un autre président, “car c’est la constitution qui accorde au président son poste et qui l’abdique en se basant sur les urnes et la décision du peuple syrien”, a-t-il précisé.
“Nous ne possédons pas le pays, et ma famille non plus. La Syrie est possédée par les Syriens et tout citoyen a le droit d’être au poste du président”, a dit le président al-Assad.
A la question de savoir si l’Union européenne ou l’Otan joueraient un rôle dans la reconstruction de la Syrie, le président al-Assad a répondu : “Ils ne peuvent point jouer ce rôle alors qu’ils détruisent la Syrie. L’Union européenne soutient, dès le début, les terroristes en Syrie. Les Syriens accepteraient que ces pays jouent un rôle à cet égard, en cas de leur adoption d’une position très claire concernant la souveraineté de la Syrie et l’arrêt de leur soutien aux terroristes”.
A propos du rôle que la Belgique pourrait jouer en Syrie, le président al-Assad a souligné que beaucoup de personnes dans la région croient que les Européens n’ont pas de présence politique et qu’ils dépendent de leur maître américain, indiquant que la question doit être posée sur les Américains, parce que les pays européens, dont la Belgique fait partie, exécutent ce que les Américains veulent et qu’ils n’ont pas d’existence en tant qu’Etats indépendants.
Questionné sur la coopération avec la nouvelle administration à Washington à l’ombre de l’accès de Trump au pouvoir, le président al-Assad a fait savoir qu’il est prématuré de prévoir n’importe quelle chose pratique concernant les déclarations “prometteuses” que Trump avait données pendant et après sa campagne électorale sur la priorité de la lutte contre les terroristes, en particulier Daech.
En outre, le président al-Assad a fait allusion aux trois décisions correctes adoptées au début de la crise, à savoir : la lutte contre le terrorisme, la tenue d’un dialogue inter-syrien et la réponse à toute initiative politique que ce soit sincère ou pas.
Le président al-Assad a affirmé que la guerre déclenchée par certains pays, tels que l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, pour déstabiliser la Syrie était inévitable.
A la question de savoir s’il considère comme des “amis” les membres de la délégation parlementaire belge qu’il a reçue aujourd’hui, le président al-Assad a dit qu’ils n’étaient pas venus en Syrie pour la visiter en tant qu’amis, mais pour constater ce qui s’y passe.
Et le président al-Assad d’ajouter : “Ils ne sont guère mes alliés et ils ne sont pas venus en Syrie pour cette raison, mais ils l’ont fait pour constater ce qui s’y passe. Ils sont les alliés du peuple belge et ils sont venus parce que le gouvernement belge, comme c’est le cas pour tous les gouvernements européens, sont actuellement aveugles. Les délégations, qui viennent de leurs pays, sont les seuls yeux qu’ils peuvent utiliser”.
Questionné sur son avis à propos de la poursuite, après la guerre, par la Cour de justice internationale à La Haye de certains responsables pour des crimes contre l’humanité à l’encontre du peuple syrien, le président al-Assad a répondu que les institutions de l’ONU sont partiales en raison de la puissance des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. “La majorité de ces institutions n’œuvrent pas pour rétablir la stabilité dans le monde ou de rechercher la vérité. Elles sont politisées et œuvrent pour exécuter les agendas des pays mentionnés. Moi, en tant que président, ainsi que le gouvernement et l’armée, lorsque nous faisons notre devoir dans la défense de notre pays, nous ne prenons pas en compte cette Cour ni toute autre institution internationale. Nous devons défendre notre pays par tous les moyens disponibles”, a-t-il conclu.
A. Chatta