Le président al-Assad à “Russia 24” et à “NTV” : Il n’y aura pas d’arrêt des opérations militaires après la libération d’Alep

Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé l’importance de la libération de la ville d’Alep, soulignant la nécessité de la fortifier de l’extérieur.

Dans une interview qu’il a accordée aux deux chaînes russes “Russia 24” et “NTV”, le président al-Assad a indiqué que la libération d’Alep ne se limite pas uniquement à la libération de la ville et qu’il faut la fortifier de l’extérieur avant la libération d’autres zones.

Et le président al-Assad de poursuivre : “Il n’y aura pas d’arrêt après la libération d’Alep. L’arrêt des opérations militaires sera uniquement dans la zone où les terroristes disent qu’ils sont directement disposés à rendre leurs armes ou à en sortir”.

Le président al-Assad a indiqué qu’il n’y a pas de garanties sur le retour des hommes armés qui avaient profité de l’amnistie à porter de nouveaux des armes et à former des groupes armés, faisant noter : “Partant de notre expérience que l’on avait commencé il y a trois ans dans la réconciliation et l’amnistie pour les hommes armés, on peut dire que la majorité parmi eux sont retournés à leur vie normale. Certains parmi eux ont adhéré à l’armée syrienne en tant que militaires, tandis que d’autres ont combattu en tant que civils aux côtés de l’armée”.

A la question de savoir comment les terroristes ont pu venir du Mossoul en Irak et de Deir Ezzor pour attaquer la ville de Palmyre et quelle est la partie qui les a soutenus, le président al-Assad a souligné qu’il ne faut pas uniquement lier la question de Palmyre au Mossoul. “Daech se trouve à Raqqa au nord de la Syrie où la Coalition américaine doit bombarder Daech depuis deux ans. Daech se trouve aussi à Deir Ezzor où l’aviation américaine a bombardé les forces syriennes au lieu de bombarder Daech”, a-t-il précisé.

Le président al-Assad a ajouté que Daech avait été directement soutenu par certains pays, disant : ” En fait, la majorité des terroristes de Daech sont venus de Raqqa et de Deir Ezzor via un soutien direct des Etats-Unis, qui dans les meilleurs cas, ont laissé cette mission, à savoir le financement et l’appui, à la Turquie, au Qatar et à l’Arabie Saoudite. C’est ça la vérité de ce qui se passe actuellement à Palmyre. La question ne dépend pas uniquement du Mossoul”.

Le président al-Assad a assuré que les combats se poursuivent jusqu’à présent à Palmyre qui acquiert une importance historique, ainsi qu’à sa périphérie où l’Etat syrien et le peuple syrien ont d’autres intérêts.

“La date de l’attaque menée par Daech contre Palmyre dépend directement de la bataille d’Alep dans le but de réduire l’importance de la libération de la ville d’Alep et de disperser l’armée syrienne en de différentes directions. Nous libérerons Palmyre comme on l’a fait avant, mais la priorité est accordée actuellement à la ville d’Alep”, a-t-il dit.

En outre, le président al-Assad a indiqué que Trump peut être un allié normal pour la Syrie s’il affrontera tous les lobbys qui se trouvent au Congrès, au Sénat et à l’information et les lobbys industriels qui profitent des guerres, et s’il oeuvrera effectivement contre le terrorisme.

A la question de savoir qui sont les combattants dénommés par l’information américaine “Forces d’élite syriennes” que les Etats-Unis soutiendront pour avancer à Raqqa dans le but de combattre Daech, le président al-Assad a répondu : “Pendant les années passées, les Etats-Unis ont tenté de dire qu’il y a une “opposition modérée” ou des “combattants modérés”. En fait, c’est un mensonge car les faits sur le terrain ont démontré le contraire. Tous ceux qu’ils soutiennent sont des extrémistes du Front Nosra, de Daech ou des autres réseaux qui portent la même idéologie extrémiste et terroriste”.

Quant à l’établissement d’un fédéralisme en Syrie, le président al-Assad a assuré que “la majorité écrasante des Syriens rejettent toute renonciation à l’intégrité territoriale syrienne ou au régime politique dans sa forme actuelle. Nous, en tant que Syriens, nous n’avons pas de propre opinion à cet égard, car la question dépend de la Constitution sur laquelle le peuple syrien doit voter. Mais, toute suggestion sur l’amendement de la Constitution est impossible pendant la guerre, car elle a besoin des circonstances différentes et la priorité actuellement est accordée à la question du terrorisme”.

Concernant la phase de la reconstruction de la Syrie, le président al-Assad a indiqué que la Syrie dispose de grands potentiels financiers au niveau du secteur privé, que ce soit en Syrie ou dans les pays d’immigration, assurant que le peuple syrien n’admettra aucune société qui viendra de tout Etat qui a adopté une position contre la Syrie et son intégrité territoriale. “La priorité, dans la phase de la reconstruction, sera accordée aux pays amis, tels que la Russie, la Chine, l’Iran et autres, ainsi qu’à ceux qui ont adopté une position impartiale et morale”, a-t-il précisé.

A propos du retour des réfugiés syriens qui se trouvent hors de la Syrie, le président al-Assad a affirmé que la majorité de ceux qui avaient migré de la Syrie y retourneront, faisant noter : “La majorité parmi eux n’ont pas migré car ils sont contre l’Etat, mais ils l’ont fait pour deux raisons, à savoir : les menaces terroristes directes contre eux ou leur incapacité de vivre pour des raisons financières”.

Questionné sur la situation de l’armée syrienne à l’heure actuelle, le président al-Assad a répondu : “En dépit de toutes les pertes en vies humaines et en matériel que l’armée avait été infligées, nous avons avancé à Alep. L’arme la plus forte à nos mains c’est la détermination qui accroît jour après jour. Sans cette détermination l’armée syrienne est incapable de libérer une partie d’une petite ville”.

“Le soutien qu’apportent les pays amis à l’armée syrienne l’a aussi aidée dans l’accomplissement de ses missions en dépit des grandes pertes en vies humaines et en matériel”, a fait noter le président al-Assad.

Le président al-Assad a également fait allusion au soutien qu’apporte la société syrienne à l’armée arabe syrienne qui, sans ce soutien, n’est pas en mesure de mener les mêmes missions pendant six ans environ.

A la question de savoir si Moscou a tenté d’imposer son opinion à la Syrie, le président al-Assad a assuré que “tout au long de notre relation entre avec la Russie jusqu’à présent, les Russes n’avaient pas exercé des pressions sur nous dans un sujet relatif à la souveraineté de la Syrie”.

Le président al-Assad a enfin remercié la direction russe et tout le peuple russe pour le soutien que la Russie avait apporté à la Syrie au niveau politique au sein du Conseil de sécurité ou sur la scène internationale en général, ainsi qu’au niveau militaire.
A. Chatta

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