New York / La Russie et la Chine ont opposé le veto contre un projet de résolution soumis par l’Espagne, l’Egypte et la Nouvelle-Zélande au Conseil de sécurité et réclamant une trêve dans la ville d’Alep.
Le représentant de la Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaafari, a souligné que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont les trois mousquetaires qui défendent les réseaux terroristes en Syrie.
Dans son intervention lors d’une séance du Conseil de sécurité, Jaafari a indiqué que la Syrie ne capitulera point aux pays soutenant le terrorisme et ne renoncera pas à son devoir constitutionnel dans la protection des Syriens du terrorisme.
“Le gouvernement syrien et ses alliés se sont engagés à toutes les opportunités de l’accalmie, mais celle-ci n’était qu’une opportunité pour les réseaux terroristes de rassembler leurs rangs et d’obtenir de nouvelles aides dans le but de poursuivre leurs crimes”, a-t-il fait noter.
Jaafari a dit que les pays membres de l’ONU ne doivent pas tenter d’adopter des résolutions qui ne servent que la consolidation du terrorisme en Syrie.
Et Jaafari de poursuivre : “Celui qui prétend l’attachement au peuple syrien doit frapper la porte du gouvernement syrien”.
Jaafari a indiqué que les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne, ainsi que d’autres pays du Conseil et ailleurs, comme la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite, appellent à la tenue de réunions officielles et non-officielles et proposent des projets de résolution l’un après l’autre d’une façon que les Nations unies s’éloignent de leurs principes les plus importants et de leurs intentions de préserver la paix et la sécurité internationales.
Jaafari a précisé que les histoires horribles qu’avaient racontées les personnes libérées de la ville d’Alep et utilisées par les terroristes comme des boucliers humains confirment que la raison principale de leur souffrance est les pratiques des réseaux terroristes.
Il a indiqué que les pratiques erronées de certains pays sont devenues un outil pour défendre le terrorisme en Syrie et torpiller l’entente internationale concernant la lutte antiterroriste.
«Nous ne renoncerons pas à aider notre peuple et à le débarrasser du fléau terroriste, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», a assuré le représentant de la Syrie.
Jaafari a mis en garde contre le danger du terrorisme qui compromet tout coin du monde en raison des politiques erronées et du chantage politique pratiqué par les gouvernements des pays soutenant le terrorisme.
Il a appelé les pays membres de l’Organisation internationale à ne pas s’entraîner derrière des tentatives persistantes de certains Etats membres du Conseil et ailleurs, en vue d’adopter des résolutions qui ne servent qu’à renforcer le terrorisme en Syrie.
Jaafari a ajouté que la déclaration du premier ministre du Royaume Uni qui est pays membre permanent du Conseil de sécurité, au sujet de la détermination de son pays à fournir les armes et les consultations au régime des Saoud dans sa guerre contre le Yémen signifie que ce pays ne peut pas être en mesure d’adresser des fausses accusations aux autres.
De son côté, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vitaly Tchourkine, a affirmé que le projet de résolution se contredit avec son travail.
Tchourkine a indiqué que le projet de résolution se contredit aussi avec un plan que les experts russes et américains examineront prochainement à Genève pour faire sortir tous les hommes armés des quartiers est d’Alep.
Et Tchourkine de poursuivre : “Le projet de résolution soumis au vote n’aborde pas la sortie des hommes armés des quartiers est d’Alep, mais un cessez-le-feu immédiat, ce qui permet aux hommes armés de mobiliser leurs forces pendant 10 jours”.
Il a fait noter que les provocations n’ont pas lieu uniquement au Conseil de sécurité, mais aussi sur les territoires syriens par le biais du bombardement d’un hôpital de campagne militaire russe à Alep, ce qui y a fait la mort de deux femmes médecins et la blessure d’autres.
Pour sa part, le représentant de la Chine a qualifié de “compliquée, sensible et dangereuse” la situation en Syrie, assurant que toute action de la part du Conseil de sécurité sur la Syrie doit se baser sur la reprise du cessez-le-feu et du dialogue, ainsi que sur la facilitation de l’accès des aides humanitaires.
Il a ajouté que les parties concernées, telles que la Fédération de Russie et les Etats-Unis, déploient des efforts diplomatiques en vue de parvenir à un règlement de la crise en Syrie, faisant savoir que le Conseil de sécurité doit soutenir ces initiatives diplomatiques.
“Le Conseil de sécurité doit rester unifié en ce qui concerne la crise en Syrie”, a-t-il dit.
En outre, Tchourkine a fait savoir que le projet de résolution soumis au CS sur la Syrie se contredit avec ses résolutions précédentes.
Dans une déclaration qu’il a donnée avant la tenue d’une séance au CS pour voter sur la résolution, Tchourkine a souligné la nécessité d’attendre les résultats des consultations prévues à Genève entre les experts russes et américains avant de mener n’importe quel vote.
Il a souligné que le ministre russe des AE, Sergueï Lavrov, était convenu avec son homologue américain, John Kerry, lors de leur dernière rencontre, de l’application d’un plan sur le retrait des hommes armés des quartiers est de la ville d’Alep.
A. Chatta/R.B.