Mouallem : La Syrie prend part au dialogue inter-syrien sans conditions préalables

Damas / Le vice-président du Conseil des Ministres, Ministre des AE et des Expatriés, Walid Mouallem, a affirmé que la Syrie est prête à prendre part au dialogue inter-syrien sans conditions préalables et qu’elle n’exécutera aucune condition préalable à n’importe quelle partie, soulignant que la délégation de la République arabe syrienne à Genève avait montré sa croyance en le droit syrien et en l’avenir de la Syrie.

Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui, Mouallem a fait savoir que la délégation de “l’opposition de Riyad” n’était pas venue pour le dialogue inter-syrien, mais elle l’avait fait sur ordre de ses soutiens en Arabie Saoudite, au Qatar et en Turquie pour porter atteinte au processus politique.

Mouallem a assuré que toute intervention terrestre en Syrie sans l’admission du gouvernement est une agression à laquelle on doit résister.

Mouallem a fait allusion aux déclarations de la délégation de Riyad qui sont pleines de conditions préalables, soulignant que cette délégation n’avait pas condamné le crime terroriste qui s’était produit à Sayda Zeinab et qui avait été revendiqué par le réseau terroriste “Daech”.

“Notre délégation a uniquement demandé à l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, une liste des noms de nos interlocuteurs, car nous ne voulions pas dialoguer avec des fantômes”, a fait noter Mouallem.

“La délégation de Riyad avait déjà décidé de se retirer, notamment après les accomplissements de l’armée arabe syrienne sur le terrain, en particulier dans la banlieue nord d’Alep”, a fait allusion Mouallem.

“Nous attendons de la délégation de Riyad, qui a parlé des questions humanitaires, d’être satisfaite, comme notre peuple l’a fait, après le fait de briser le siège imposé pendant trois ans et demi à 70,000 citoyens à Nebbol et Zahraa”, a-t-il dit.

Mouallem a fait savoir que cette délégation n’était pas venue à Genève pour prendre part au dialogue inter-syrien. “Elle est venue en raison des pressions qui lui ont été exercées en vue de porter atteinte au processus politique”, a-t-il précisé.

“Nous sommes soucieux d’apporter tout soutien humanitaire, alimentaire et pharmaceutique à tous les citoyens syriens, même les assiégés par les groupes armés, sans prendre compte Genève ou autre”, a assuré Mouallem.

Il a indiqué que la délégation de la République arabe syrienne avait affirmé à de Mistura la nécessité de ne pas rééditer les erreurs de “Genève 2” et que la représentation des oppositions doit être plus vaste que possible, conformément à la Résolution onusienne N°2254.

Il s’est dit étonné du fait que de Mistura n’avait pas rencontré la délégation de l’opposition de l’intérieur, disant : “Personne à l’opposition ne peut prétendre qu’il est le seul représentant de l’opposition”.

Mouallem a souligné que ce qui s’était passé à Genève n’était pas un dialogue, mais des préparatifs de la tenue du dialogue, qui n’a pas été noué en raison du retrait de la délégation de Riyad.

Répondant à une question posée par le délégué de l’Agence SANA sur l’annonce par le régime saoudien de sa disposition à envoyer des forces en Syrie et sur l’accueil favorable que les Etats-Unis avaient montré à cet égard, Mouallem a indiqué que ces déclarations ont un fondement, vu que les Etats-Unis ne veulent pas collaborer avec l’armée arabe syrienne qui lutte contre le réseau terroriste “Daech”, faisant savoir que l’Arabie Saoudite exécute une volonté américaine.

“Toute intervention terrestre sur le territoire syrien sans l’admission du gouvernement syrien est une agression à laquelle il faut résister”, a-t-il affirmé.

Et Mouallem de poursuivre : “Nous nous attachons à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à l’indépendance de la Syrie, ainsi qu’à sa purification du terrorisme”

Quant aux visites à Moscou, annoncées par la Russie, des représentants du gouvernement et de l’opposition, Mouallem a indiqué que la 1ère et la 2ème conférence de Moscou étaient parvenues à un document important, mais aucune invitation ne nous a adressé pour prendre part à Moscou 3, assurant que le règlement politique est la seule issue à la crise en Syrie.

“Il ne faut pas faire lien entre ce qui s’est passé sur le terrain et l’action politique. Personne ne peut entraver nos efforts pour purifier les territoires syriens de tous les terroristes et nous déployons tout effort dans le but de parvenir à un règlement politique de la crise”, a martelé Mouallem, assurant que la cessation de combats en Syrie ne se fait que via la défaite de Daech, du Front Nosra et des réseaux terroristes affiliés à al-Qaïda.

Questionné sur la reprise du dialogue syrien le 25 du mois en cours en présence de trois garanties internationales, Mouallem a répondu : “Nous n’admettons que ce qui se résulte du dialogue inter-syrien. Toute personne parle de son obtention de garanties des pays données se trompe”.

Concernant le changement de De Mistura, Mouallem a fait noter qu’il ne garantit pas que celui qui remplacerait de Mistura sera meilleur que lui, disant : “Nous voulons le succès de De Mistura dans sa mission, mais il doit déployer des efforts et doit être objectif, non pas camoufler la délégation de Riyad, qui n’est pas le seul représentant de l’opposition syrienne”.

Questionné sur la représentation des Kurdes au dialogue, Mouallem a affirmé que l’Etat syrien veut une vaste représentation des oppositions syriennes à la conférence de Genève, même qu’elles soient kurde, chrétienne ou musulmane.

Par ailleurs, Mouallem a fait savoir que selon des analystes, le retrait de la délégation de Riyad des pourparlers est dû au fait de briser le siège imposé à Nebbol et Zahraa.

A propos de la présence des représentants des deux réseaux terroristes de l'”Armée de l’Islam” et du “Mouvement d’Ahrar al-Cham” à Genève, Mouallem a indiqué que la position russe était claire, à savoir: Ces personnes étaient venues en tant que représentants à titre personnel, non pas en tant que représentants des réseaux terroristes, soulignant que la Russie les considère comme deux réseaux terroristes et que l’Etat syrien considère toute personne portant l’arme contre l’Etat syrien comme un terroriste.

Mouallem a fait savoir que la position jordanienne n’avait pas changé à l’égard de la situation en Syrie, soulignant que les convois des terroristes franchissent jusqu’à présent la frontière de la Jordanie vers la Syrie.

Il a en outre indiqué que le peuple syrien remercie la Fédération de Russie pour le soutien qu’elle apporte à l’armée arabe syrienne dans sa guerre contre le terrorisme, assurant que cette guerre est contre les deux réseaux “Daech” et le “Front Nosra” et contre tous les réseaux terroristes affiliés à al-Qaïda que ce soit l’Armée de Fatah, Ahrar al-Cham et l’Armée de l’Islam. “Tous ceux qui portent l’arme face à l’Etat syrien est un terroriste”, a-t-il dit.

Répondant à une question sur le cessez-le-feu, Mouallem a fait allusion aux déclarations du ministre russe des AE, Sergueï Lavrov, sur le fait que le cessez-le-feu est impossible sans le contrôle de la frontière avec la Turquie, ainsi que celle avec la Jordanie, et sans la mise en œuvre d’une liste des réseaux terroristes.

Quant à l’existence d’un accord, sous l’égide de l’ONU, pour évacuer des zones au sud de Damas des terroristes de “Daech”, Mouallem fait noter que l’accord, parrainé par l’ONU, porte sur le départ des éléments de “Daech” de la zone de Hajar Aswad et de sa périphérie vers Raqqa, soulignant que certains parmi eux étaient allés alors que les autres y étaient restés pour des raisons logistiques, à savoir l’indisponibilité des moyens de transport chez le réseau terroriste “Daech” pour les transporter d’un point défini vers Raqqa.

“Le réseau terroriste Daech n’a pas de rôle dans les pourparlers de Genève”, a-t-il abordé, affirmant que Daech et l’Arabie Saoudite ont des comportements pareils, tels que la décapitation.

Mouallem a évoqué l’existence d’une coopération sécuritaire entre les services syriens et certains services de sécurité occidentaux qui n’avaient pas adopté une position hostile à la Syrie, niant toute coopération avec la France et la Grande Bretagne à cet égard.

Mouallem a dit : “Personne ne peut évalué jusqu’à quand la crise se poursuivra, tant qu’il y a des conspirateurs qui versent le fonds de leurs peuples aux groupes armés qui ne se sont pas contentés de perpétrer des actes de destruction en Syrie. Mais les accomplissements des forces armées et de leurs alliés, et la résistance du peuple syrien démontrent que nous sommes sur la voie de la fin de la crise”.

Et Mouallem de poursuivre : “L’Etat syrien est le plus soucieux de ses citoyens, dont les civils utilisés comme des boucliers humains par les terroristes”.

“Après l’échec de la conférence de Genève, la Syrie a octroyé des paniers alimentaires et pharmaceutiques à Mou’adhamiya et à Tell et nous attendons octroyer encore plus de ces paniers à Madhaya, Kafraya et Fouaa”, a souligné Mouallem.

Mouallem a affirmé que le gouvernement syrien est disposé à apporter tout appui humanitaire aux Syriens partout en Syrie et sans conditions, sauf le fait de laisser tomber ces aides dans les mains des terroristes.

Il a enfin appelé toute personne qui porte l’arme face à l’Etat syrien à revenir à la raison.
A. Chatta

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