Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que la lutte antiterroriste doit être un “principe stable et permanent”, non pas uniquement une réaction aux événements, appelant les responsables européens à œuvrer pour mettre fin à l’afflux, par le biais de la Turquie, de terroristes, de fonds, d’armes et de soutien logistique vers la Syrie.
Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne officielle néerlandaise de TV “NPO 2”, le président al-Assad a indiqué que de nombreux responsables européens avaient renoncé à leurs valeurs contre le pétrodollar et permis aux institutions wahhabites saoudiennes de payer de fonds et d’apporter l’idéologie extrémiste en Europe d’où des terroristes ont commencé à venir en Syrie.
Le président al-Assad a estimé que la majorité des Syriens soutiennent actuellement leur gouvernement quelle que soit leur appartenance politique, ainsi que l’unité de la Syrie et la sécurité de sa société.
Exprimant sa confiance en le soutien qu’apportent les Syriens à leur gouvernement, le président al-Assad a indiqué que tous les courants de la société syrienne se trouvent dans les zones contrôlées par le gouvernement, “la chose qui n’existe point dans les zones que contrôlent les terroristes”, a-t-il précisé.
Le président al-Assad a exprimé sa douleur quant aux difficultés dont souffrent les Syriens qui avaient quitté la Syrie, abordant les raisons qui avaient obligé ces personnes à quitter leur pays, à savoir : Les attaques menées par les terroristes et l’embargo occidental.
Répondant à une question sur la torture des gens dans les prisons syriennes, le président al-Assad s’est interrogé : “Comment peut-on se tenir ferme face aux plus forts et riches pays du monde qui nous visent, si on ne jouit pas de soutien populaire ? Comment peut-on obtenir l’appui populaire si on torture notre peuple ?”.
Questionné sur la justesse des rapports publiés par Human Rights Watch et l’ONU sur des cas de mort dans les prisons syriennes depuis l’an 2011, le président al-Assad a assuré que ces rapports sont politisés et que l’ONU est dominée par les Etats-Unis.
A la question de savoir si les Pays-Bas qui bombardent “Daech” en Irak sont un allié de la Syrie, le président al-Assad a dit : “Non, ils ne sont pas d’allié, vu que leur motif dans la lutte contre le terrorisme est la peur de l’influence des terroristes. La lutte contre le terrorisme doit être une question de principe, c’est-à-dire elle doit être permanente non pas une réaction due à la peur”.
Par ailleurs, il a évoqué la propagation du terrorisme de Daech après le début des opérations de la Coalition en 2014, faisant noter : “Il est impossible de lutter contre le terrorisme sans la présence des forces sur le terrain”.
Quant à un éventuel usage par les Pays-Bas de l’espace aérien syrien pour bombarder les cibles de “Daech” en Syrie, le président al-Assad a indiqué que cet usage sera non juridique, ainsi qu’une violation du droit international. “Si le gouvernement néerlandais est sérieux dans la lutte contre le terrorisme, il doit contacter le gouvernement syrien pour collaborer à cet égard”.
Le président al-Assad a assuré que l’Europe n’avait pas traité d’une manière réaliste avec le terrorisme, disant : “De nombreux responsables européens ont renoncé à leurs valeurs contre le pétrodollar et permis aux institutions wahhabites saoudiennes d’apporter l’idéologie extrémiste en Europe d’où les terroristes viennent en Syrie pour regagner ensuite l’Europe.
Le président al-Assad a, à cet effet, souligné que les trois criminels qui avaient mené les attentats de Paris, vivaient tous en Europe, dont la Belgique et la France, mais non pas en Syrie.
Questionné sur les parties avec lesquelles le gouvernement syrien est disposé à négocier, le président al-Assad a affirmé que toute personne portant l’arme, tue les gens, et détruit les biens publics et privés est un terroriste, faisant noter : “Nous en tant que gouvernement, nous ne négocions pas avec les terroristes”.
Et le président al-Assad de poursuivre : “Nous avons négocié avec des groupes d’hommes armés, mais non pas avec des réseaux que nous ne reconnaissons pas leur légitimité. Nous avons négocié avec l’un des groupes mentionnés pour que ses éléments déposent leurs armes et soient englobés par l’amnistie et Nous avons réussi à le faire”.
A la question de savoir quelles sont les parties avec lesquelles le gouvernement syrien est disposé à négocier, le président al-Assad a dit : “Nous parlerons avec toute personne contribuant au règlement du problème”, assurant que la Russie, l’Iran, leurs alliés et les autres pays qui soutiennent politiquement le gouvernement syrien ou la légitimité en Syrie sont seuls en mesure d’avancer des solutions.
Concernant la liberté dont jouissent les partis de l’opposition, le président al-Assad a indiqué que ” pour être objectif, nous ne sommes pas encore devenus l’Europe. Cette question est culturelle non pas uniquement politique, mais nous en Syrie, nous sommes sur la voie d’encore plus de démocratie”.
De même, le président al-Assad a souligné que plusieurs policiers avaient été tués par les manifestants à la 1ère semaine des manifestations.
“Si le président doit quitter le pouvoir, il faudra le faire par le biais de la constitution et des urnes et si le président doit accéder au pouvoir, il y accèdera via la constitution et les urnes”, a-t-il précisé.
Le président al-Assad a indiqué qu’en Syrie il y a une opposition ayant une base populaire syrienne.
“Nous avons établi notre politique sur deux piliers principaux, à savoir le dialogue et la lutte antiterroriste. Nous continuerons à lutter contre le terrorisme et à dialoguer avec toute partie ayant lien à ce qui se passe en Syrie”, a-t-il abordé.
A propos du temps à prendre pour résoudre la crise en Syrie, le président al-Assad a fait savoir que la question prendra fin dans moins d’un an, si les pays responsables adoptent des mesures nécessaires pour mettre fin à l’afflux des terroristes et au soutien logistique qui leur est apporté. “Le problème est que ces pays soutiennent toujours les terroristes pour provoquer encore plus de chaos et mettent des obstacles devant tout règlement”, a conclu le président al-Assad.
A. Chatta