Damas /Le président Bachar al-Assad a reçu aujourd’hui le ministre arménien des Affaires Etrangères, Edward Nalbandian, et la délégation qui l’accompagne.
Lors de la rencontre, les deux parties ont affirmé l’importance des relations historiques entre la Syrie et l’Arménie, soulignant la nécessité de les renforcer en faveur de l’intérêt mutuel des deux pays.
Le président al-Assad a apprécié les positions arméniennes envers la crise en Syrie, faisant savoir que le gouvernement arménien pourrait jouer un rôle important dans cette phase dangereuse que traversent les peuples de la région en transmettant, aux pays occidentaux, la véritable image des risques de ce qui se passe au Moyen-Orient en raison de l’extension des forces terroristes et extrémistes soutenues par les parties occidentales et des agents régionaux aux niveaux militaire, financier et intellectuel.
Le président al-Assad a affirmé que le peuple syrien, dans toutes ses composantes, souffre de ce dont le peuple arménien avait souffert tout au long de son histoire.
Pour sa part, Nalbandian a condamné les crimes commis par les terroristes à l’encontre du peuple syrien, affirmant que le danger de l’offensive terroriste visant la Syrie et son rôle essentiel dans la région menace beaucoup de pays de la région et du monde, ce qui nécessite une action collective et un véritable effort pour lutter contre le terrorisme et assurer les circonstances adéquates au règlement de la crise en Syrie.
En outre, les deux parties s’étaient mises d’accord sur la gravité du rôle que jouent les directions turques durant cette phase, appelant la communauté internationale à obliger la Turquie à mettre fin à son rôle de sabotage qui aura ses effets non seulement sur le peuple syrien mais également sur tous les peuples de la région, dont le peuple turc.
Dans une conférence de presse tenue conjointement avec son homologue arménien, Mouallem : Les points de vue étaient identiques à l’égard de la priorité de la lutte antiterroriste en Syrie
En outre, le vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Walid Mouallem, a tenu une rencontre avec son homologue arménien, au terme de laquelle une conférence de presse conjointe a eu lieu.
Lors de la conférence de presse, Mouallem a affirmé que les points de vue avec le chef de la diplomatie arménienne, Edward Nalbandian, étaient identiques à propos des question abordées.
Mouallem a indiqué que les entretiens avaient porté sur les relations bilatérales et la priorité accordée à la lutte contre le terrorisme en Syrie.
Il a ajouté que le ministre arménien avait mené des entretiens fructueux et constructifs avec le président al-Assad.
Mouallem a ajouté que si la Communauté internationale sanctionnaient les « bouchers» qui avaient commis les massacres contre les Arméniens au début du siècle précédent, leurs petits-fils ne commettraient pas les massacres avec leurs outils en Syrie. « La question qui se pose actuellement : Que va faire la communauté internationale avec les nouveaux bouchers», s’est-il interrogé.
Prenant pour sa part la parole, le ministre arménien a indiqué que sa visite en Syrie intervient dans une étape critique que traverse le peuple syrien «ami», exprimant sa grande inquiétude devant les affrontements persistants en Syrie et la crise humanitaire dans ce pays.
Il a ajouté que ses entretiens menés en Syrie avaient porté sur le règlement de la crise en Syrie et les efforts déployés à cette fin. « Nous sommes convaincus que la crise en Syrie et la réinstauration de la paix ne pourraient se réaliser qu’à travers la mise d’un terme à la violence et le dialogue entre toutes les parties concernées », a affirmé le responsable arménien.
Le ministre arménien a indiqué que le fait de s’abstenir de punir les criminels donne lieu à de nouveaux crimes. « Nous assistons actuellement à des forfaits et à des actes criminels barbares qui obligent des millions de Syriens, dont des dizaines de milliers d’Arméniens à se déplacer une fois de plus», a-t-il indiqué.
Le ministre Nalbandian a ajouté que son pays accorde un intérêt particulier à la situation des habitants civils sécurisés en Syrie, dont les Arméniens et d’autres minorités, exprimant sa gratitude aux autorités syriennes pour avoir protégé les Arméniens et leur patrimoine culturel.
Répondant à une question posée par l’Agence Sana sur les déclarations du ministre turc des Affaires étrangères à propos d’un accord de principe entre la Turquie et les Etats-Unis prévoyant un appui aérien aux terroristes, Mouallem a indiqué que la Turquie commet des actes agressifs plus pires que cette déclaration. « Faire usage de l’espace aérien syrien par des avions non syriens est une agression, donc la Syrie aura le droit de l’affronter », a-t-il indiqué.
A propos de l’entrée des terroristes à Palmyre, Idleb et Jisr Choughour et des déclarations du ministre français des AE, Laurent Fabius, sur le fait que la Syrie et l’Irak sont menacés de partition en cas de la non adoption d’une mesure au niveau international, Mouallem a assuré que ce qui se passe actuellement est dû aux positions conspiratrices de la France avec ses alliés contre la Syrie, disant : ” Si Fabius était vraiment inquiet, il devrait mettre fin avec ses alliés au complot contre la Syrie”.
Il a affirmé à cet effet que le peuple syrien est en mesure de repousser l’offensive et d’interdire toute tentative de partition de la Syrie.
Quant au soutien apporté par les amis à l’Etat syrien, Mouallem a dit que les relations entre la Syrie, la Russie et l’Iran est beaucoup plus profondes que ce que croient certaines parties, soulignant que la conspiration contre la Syrie est “quotidienne et rapide” et que tous avaient constaté l’afflux de terroristes via les frontières turques à Palmyre et à Jisr Choughour.
Mouallem a fait allusion au changement dans les positions de l’Occident envers l’Etat syrien, mais certains pays, tels que l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Qatar et la Turquie, accentuent leur conspiration contre la Syrie.
Questionné sur la déclaration du vice-premier ministre turc sur la partition de la Syrie à dix Etats, Mouallem a répondu : ” La Syrie appartient au peuple syrien qui défend son unité”, appelant le responsable turc à s’intéresser à l’unité de la Turquie.
Concernant la Coalition anti-EI, Mouallem a dit : “Nous ne comptons point sur les raids de la Coalition et celui qui le fait se trompe”.
Quant au niveau de la coordination entre les deux armées syrienne et irakienne dans la lutte contre Daech, Mouallem a fait savoir que les deux pays affrontent le même ennemi et qu’ils sont dans la même tranchée, faisant noter que cette coordination ne s’était pas élevée au niveau du danger que les deux pays affrontent.
R.F. / R.B./ A. Chatta