Après la prestation de serment constitutionnel devant lui, le président al-Assad préside une réunion d’orientation pour le nouveau cabinet

Damas-SANA / Le président Bachar al-Assad a présidé aujourd’hui une réunion d’orientation pour le nouveau cabinet après sa prestation de serment constitutionnel devant lui.

Les points suivants résument l’allocution d’orientation du président al-Assad :

J’espère que le nouveau cabinet sera à la hauteur des grandes attentes des citoyens syriens. Les amendements ou changements ne sont pas un but en soi ; au contraire, ils constituent un outil et une opportunité de renouvellement, de développement et d’amélioration de la situation générale du pays. Normalement, les espoirs que nous percevons au sein de la société sont centrés sur des individus ; c’est l’état normal des choses. Cependant, le principal défi auquel fait face tout nouveau cabinet est de transformer ces espoirs, basés sur les individus, en aspirations basées sur les institutions par le biais de politiques et de plans fructueux découlant d’un dialogue efficace au sein du Conseil des ministres, entre les membres de l’équipe gouvernementale avec les institutions d’État en général… les autres institutions avec la société civile, telle que les organisations populaires, et avec les segments plus larges de la société.

Le président al-Assad :

Vous commencez votre travail aujourd’hui dans des circonstances très difficiles, et il est évident que l’objectif principal de toute institution publique soit d’alléger les fardeaux des citoyens. Cependant, pouvons-nous y parvenir sans alléger les pressions sur le gouvernement lui-même ? Sans faciliter le chemin pour toute équipe gouvernementale, à ses différents niveaux et à travers ses diverses institutions ? Non. Que puis-je vouloir dire et comment ? Tout d’abord, la première étape pour faciliter la voie devant un gouvernement est d’éviter de soulever les attentes au-delà de ce qui est réalisable et de s’abstenir de faire des promesses qui ne peuvent être tenues.

Le président al-Assad :

Lorsque ces espoirs augmentent, le résultat tend à être une déception accrue. Aussi bien l’officiel que le citoyen passe souvent des années à poursuivre la réalisation de ces promesses, entravés par une incapacité à les concrétiser. Quel est le résultat ? L’issue est une critique amplifiée et un reproche dur contre l’officiel. Cette critique est parfois décrite comme non-objectif, étant donné les circonstances qui entravent l’exécution de ces promesses. Cependant, ce sont les promesses faites qui constituent réellement l’élément non-objectif.

Le président al-Assad :

Pour le citoyen, nous ne pouvons pas exiger qu’il définisse ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Le citoyen a un point de référence, la référence est ce que nous déclarons dans la déclaration ministérielle, dans nos déclarations et dans les politiques annoncées sous toutes formes de déclarations. La référence du citoyen est ce que nous formulons et ce à quoi nous nous engageons.

Le président al-Assad :

Ainsi, le premier chemin pour faciliter le travail du gouvernement dans ces circonstances difficiles est de garantir que ce gouvernement incarne la réalité plutôt que de simples rêves. Personne ne désire une illusion, ni le citoyen, ni vous-mêmes, ni quiconque. Ce sentiment est reflété dans la déclaration ministérielle, qui doit commencer par une proclamation transparente et réaliste ancrée dans des politiques et des plans basés sur des faits concrets. En essence, il devrait s’agir d’une déclaration de ce qui est réalisable plutôt que de ce qui est espéré.

Le président al-Assad :

Parfois, nous confondons le possible avec l’aspiration dans les démarches officielles. Nous avons de nombreux espoirs ; chacun de nous est rempli d’aspirations et de rêves que nous pouvons placer n’importe où, sauf dans les politiques et les plans. Dans ce domaine, il n’existe pas de place pour l’espoir ; seules prévalent les faits et les réalités.

Le président al-Assad :

Le cœur du réalisme que je défends réside dans la reconnaissance que le système actuel, en particulier dans ses dimensions administrative et économique, ne peut point se poursuivre. C’est le thème principal.

Le président al-Assad :

Aujourd’hui, si nous observons les pays à travers le monde, par centaines, je pense que les pays adoptant des systèmes similaires aux nôtres pourraient être moins nombreux que les doigts d’une main. Si l’on me le demandait, j’aurais du mal à nommer un seul pays à cet égard. Cela suggère simplement que nous nous dirigeons dans une direction divergente. Il est impossible que la grande majorité des pays du monde soit sur le chemin erroné tandis que nous seuls poursuivons le bon. Les résultats témoignent de cette vérité. Je ne fais pas référence aux résultats de la guerre en tant que tels, mais plutôt à un contexte qui a perduré pendant des décennies dans notre cadre administratif et économique.

Le président al-Assad :

La raison de ce retard n’est pas nouvelle ; c’est un problème ancien, antérieur à la guerre et s’étendant bien au-delà. Il existait un consensus général au sein de la société syrienne que le système était fondamentalement sain et qu’aucune dysfonction était uniquement une question de performance, d’administration ou de personnel. Par conséquent, nous avons placé nos espoirs sur le remplacement d’individus plutôt que sur une refonte du système lui-même.

Le président al-Assad :

Ce rejet ancien au changement n’a abouti qu’à un seul résultat : les gouvernements successifs, tout comme nous en tant que responsables de l’État, ont adopté une stratégie de raccommodage plutôt que de véritable changement. Si nous prenions un morceau de tissu usé et le raccommodons continuellement au fil du temps, malgré nos efforts, il atteindrait inévitablement un point de détérioration complète. Ainsi, l’approche de raccommodage n’est plus viable. Chaque jour de retard dans la réforme et le changement, nous engageons un coût bien plus élevé, nous menant finalement à un stade d’érosion totale au-delà duquel la réforme devient impossible. Par conséquent, le temps est essentiel et crucial pour nous tous.

Le président al-Assad :

Dans ce contexte, nous devons expliquer les politiques de manière claire : les politiques générales nationales, les politiques sectorielles et les politiques ministérielles. Nous devrions expliquer les facteurs objectifs, les motivations, les obstacles et les défis qui motivent ces politiques ou parfois nous contraignent à les adopter. Il n’est pas toujours vrai que les politiques sont fondées uniquement sur la conviction ; souvent, elles sont façonnées par les circonstances auxquelles nous faisons face. Nous devons transmettre les résultats attendus de la situation générale à la population, abordant tous les aspects de leur souffrance, qu’ils soient positifs ou négatifs. De plus, nous devrions clarifier les solutions disponibles pour diverses questions, que celles-ci soient complètes, partielles ou si certains problèmes sont impossibles.

Le président al-Assad :

Quant aux questions contentieuses, qui sont nombreuses étant donné notre phase transitoire, nous devons expliquer les résultats attendus ou la valeur ajoutée de ces politiques. En revanche, nous devons esquisser le prix que nous paierons si nous n’y adhérons pas. Chaque partie au sein de la société et des institutions doit assumer la responsabilité de ses décisions à ce sujet, cela concerne les politiques.

Le président al-Assad :

Certes, bien que les politiques revêtent une grande importance, il existe un autre aspect d’égale importance : les mécanismes de décision au sein du Cabinet et des institutions d’État en général. Parfois, nous observons que, bien que les politiques générales puissent être appropriées, dans certains secteurs, les politiques ministérielles semblent également adéquates ; toutefois, en examinant la mise en œuvre, nous constatons une dissonance avec ces politiques. Cela nous amène à immédiatement supposer qu’il y a un échec dans l’exécution ; cependant, la réalité se situe dans une direction complètement différente. Le problème découle d’un lien intermédiaire entre les deux politiques, les politiques sectorielles. Nous souffrons d’une carence dans ces politiques sectorielles, car la plupart des questions et des sujets sont interconnectés avec plusieurs ministères simultanément. C’est ici que réside notre grande faiblesse : comment nous planifions, définissons les politiques sectorielles et établissons des mécanismes appropriés pour leur exécution et leur direction. La formation d’une équipe sectorielle est là où se trouve notre vulnérabilité.

 

A.Ch.

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