Le président al-Assad à (CCTV) : La Chine joue un rôle très important dans le monde en matière de partenariat et non de domination

Pékin-SANA / Le président Bachar Assad a affirmé que la Chine joue un rôle très important dans le monde en matière de partenariat et non de domination.

Lors d’une interview avec la télévision centrale chinoise (CCTV), le président al-Assad a souligné que la Chine avait soutenu la Syrie politiquement à travers son rôle au Conseil de sécurité et dans plusieurs instances internationales. “Il est naturel d’avoir un dialogue plus large avec la Chine dans le contexte des conditions mondiales actuelles et de l’embargo occidental sévère visant à affamer le peuple syrien”, a-t-il précisé.

Le président Assad a insisté sur le fait que le peuple syrien était capable de reconstruire son pays lorsque la guerre et l’embargo prendraient fin. Il a expliqué que notre région faisait face à deux types de dangers : celui du libéralisme occidental, qui a émergé aux États-Unis, et le danger de l’extrémisme.

 

Voici le texte intégral de l’interview :

 

Première question :

 

Merci d’avoir accepté cette interview exclusive avec le groupe de médias chinois. La dernière fois que vous et votre épouse avez visité la Chine était en 2004. Quel est votre sentiment quant à une nouvelle visite en Chine ? Et quels sont les plus grands changements que vous ressentez en Chine ?

 

Le président al-Assad :

 

Tout d’abord, je vous remercie d’avoir accepté cette interview aujourd’hui. En ce qui concerne la visite en Chine, depuis notre première visite il y a dix-neuf ans jusqu’à présent, il y a eu de grands changements. Si je devais faire une comparaison, il serait difficile d’en faire une, car il y a eu beaucoup de changements. À l’époque, la Chine était appelée “l’usine du monde” ou “l’usine de produits pour le monde”. Aujourd’hui, je peux dire que la Chine est l’usine de l’innovation. C’est d’une part. D’autre part, il est connu que le peuple chinois est très attaché à son pays. Il est naturel que tout peuple soit fier de son pays, mais il est clair que ce sentiment de fierté est devenu beaucoup plus grand en raison des réalisations chinoises. Ce que je veux souligner, qui peut être tout aussi important, voire plus important, est quelque chose qui n’a pas changé en Chine. Le plus grand défi est que les changements s’accompagnent toujours d’aspects négatifs. La chose qui n’a pas changé en Chine est la culture, le sentiment d’appartenance à la patrie, à la société, aux coutumes et traditions chinoises. C’est le plus grand succès.

 

De nombreux pays peuvent se développer technologiquement, économiquement et dans différents domaines scientifiques, mais peu peuvent préserver leur identité. L’identité chinoise est claire aujourd’hui, comme elle l’était il y a vingt ans.

 

Deuxième question :

 

Cette fois, vous et votre épouse avez également assisté à la cérémonie d’ouverture des Jeux asiatiques. Lorsque la délégation syrienne est entrée dans l’endroit, l’ambiance était vive et excitante. Je voudrais donc partager une vidéo avec vous de la scène lorsque la délégation syrienne est entrée dans l’endroit. Les gens criaient et acclamaient. Sur les réseaux sociaux chinois, de nombreux utilisateurs ont laissé des commentaires très émouvants. J’ai donc pensé partager quelques-uns de ces commentaires avec vous. Une personne a écrit : “Vous devez regarder les étoiles, même dans les décombres.” Un autre commentaire disait : “Ce qui apparaît au monde, ce n’est pas seulement la destruction, mais aussi la vitalité sans limites.” Une autre personne a commenté : “Je souhaite que les fleurs s’ouvrent partout dans Damas et que la paix et l’amour subsistent dans cette terre qui s’élève même dans le désert.”

Monsieur le président, que souhaitez-vous dire au public et aux utilisateurs chinois d’Internet ?

 

Le président al-Assad :

 

Bien sûr, je me souviens de ce moment précis, quand le peuple chinois ou le public chinois au stade a crié et acclamé l’entrée de l’équipe syrienne. C’est une situation très émouvante car c’est spontané. C’est le peuple chinois. Parfois, nous pensons qu’en raison des distances, nous nous éloignons les uns des autres sur le plan émotionnel et peut-être aussi en termes de concepts. Cette minute était suffisante pour dire que la Chine et la Syrie, sur le plan des personnes, sont proches les unes des autres. En ce qui concerne les utilisateurs d’Internet et ce qu’ils ont écrit sur cet événement en particulier, je voudrais les remercier pour leur intérêt, leurs commentaires émouvants, leur connaissance de la relation historique et contemporaine entre la Syrie et la Chine et pour leur amour de la Syrie. Cependant, en ce qui concerne cet événement, je voudrais dire que le message que nous avons reçu, que ce soit lors de la cérémonie d’ouverture ou sur les réseaux sociaux, se croise ou est lié les uns aux autres. C’est la grandeur de la Chine et sa fierté, avec l’humilité chinoise.

 

Troisième question :

 

Lors de votre séjour à Hangzhou, le président Xi a eu une réunion historique avec vous, et vous avez tous deux annoncé la mise en place d’un partenariat stratégique entre la Chine et la Syrie. Comment interprétez-vous le sens de ce partenariat stratégique ? Et dans quels domaines spécifiques espérez-vous que la coopération entre les deux pays progresse davantage ?

 

Le président al-Assad :

 

Aujourd’hui, la Chine est une grande puissance qui joue un rôle très important dans le monde. Cependant, lorsqu’elle parle de partenariat, elle parle d’un nouveau principe et non de domination. Ce qui nous manque en tant que pays, non seulement en Syrie, mais surtout chez les plus petits pays, c’est ce partenaire et ce rôle. La Chine joue ce rôle parce qu’elle a soutenu politiquement la Syrie à travers son rôle au Conseil de sécurité et dans de plusieurs instances internationales, ainsi que par sa position politique claire, éloignée de la complaisance. Par conséquent, le volet politique est déjà avancé, mais il est naturel qu’un plus large dialogue ait lieu dans les conditions actuelles du monde. Il y a le volet économique, le développement est très important pour nous en Syrie, car nous sommes actuellement confrontés à un embargo sévère et dangereux de la part de l’Occident qui vise à affamer le peuple syrien. C’est un aspect important pour nous. Lors de nos discussions avec les responsables chinois, nous avons convenu de plusieurs projets sur lesquels nous voulons travailler ensemble. La Chine fournit également une aide humanitaire à la Syrie et joue un rôle important dans l’allégement de la souffrance. Nous avons identifié des domaines lors desquels nous allons tenir des rencontres et des réunions à notre retour à Damas, ce qui nous permettra de transformer ces titres en projets de travail applicables.

 

Quatrième question :

 

Lors de votre rencontre avec le président Xi, vous avez mentionné que la Chine avait commencé à marcher sur la voie du socialisme aux caractéristiques chinoises, et nous avons également remarqué que certains débats en Syrie ont porté sur la manière d’apprendre de l’expérience chinoise de développement. Quelle inspiration pensez-vous que suivre une trajectoire de développement à la manière chinoise apportera pour la reconstruction et le développement futur de la Syrie ?

 

Le président al-Assad :

 

Premièrement, il doit y avoir des projets conjoints et une interaction entre les expériences chinoises et les expériences syriennes dans des projets à caractère économique et industriel, tout d’abord, car les conditions en Chine il y a quelques décennies étaient similaires à celles de nombreux pays du tiers-monde. Deuxièmement, les concepts sociaux et les valeurs, qui jouent un rôle essentiel dans le processus de développement, ne peuvent être séparés du développement technique. Ainsi, nous pouvons tirer parti de l’expérience chinoise dans de nombreux aspects. Nous ne pouvons peut-être pas en tirer parti de la même manière que de nombreux pays occidentaux. Nous avons essayé, et beaucoup de pays de notre région ont essayé de tirer parti de l’expérience occidentale, mais ils ont échoué. Au contraire, les résultats des expériences ou des imitations étaient inverses pour ces pays.

 

Cinquième question :

 

En janvier de l’année dernière, la Syrie a annoncé son adhésion à l’initiative “La Ceinture et la Route”. Nous savons que la Syrie est l’un des pays les plus importants sur l’ancienne route de la soie. Quelle est votre évaluation de l’importance de cette initiative pour le développement mondial ?

 

Le président al-Assad :

 

Nous ne pouvons pas séparer l’initiative “La Ceinture et la Route” des autres initiatives proposées par le président Xi Jinping, telles que l’initiative pour la civilisation mondiale, le développement mondial et la sécurité mondiale, car il n’y a pas de développement sans sécurité. Il n’y a pas de développement et de sécurité si nous n’entretenons pas les aspects civilisationnels, éthiques et culturels dans les relations entre les pays. Le développement ne veut pas dire que nous écrasons l’identité d’un autre pays. Cela est impossible. Par conséquent, je ne dis pas que cette initiative est maintenant une initiative chinoise, mais je dis qu’elle est devenue une initiative mondiale. “La Ceinture et la Route” est l’application la plus importante de cette initiative actuellement, mais il est nécessaire de rechercher des institutions qui assument cet aspect et qui interagissent avec d’autres institutions. Toutes ces initiatives avec les institutions forment un réseau pour se transformer en application pratique au niveau mondial.

 

Sixième question :

 

La Syrie était l’un des pays les plus riches et les plus stables du Moyen-Orient, et il existe des versets de poésie arabe que connaissent beaucoup de Chinois qui disent : “Si le paradis éternel est sur terre, ce serait Damas, sinon, il n’y aura que Damas dans le ciel”. Mais maintenant, après plus de dix ans de guerre, la Syrie a non seulement subi la guerre et la récession économique, mais elle peut être décrite comme étant dévastée, et le peuple a subi de nombreuses pertes et chocs. Comment évaluez-vous la situation actuelle en Syrie ? Et la question la plus importante est la suivante : la guerre est-elle terminée ?

 

Le président al-Assad :

 

Non, la guerre n’a pas pris fin. Nous sommes encore en plein cœur de la guerre actuellement. Mais je veux dire que la Syrie, en tant que lieu géographique à travers son ancienne histoire, depuis que l’histoire a été écrite, a toujours été un passage pour les envahisseurs. À chaque fois qu’un envahisseur venait, il détruisait les villes. Telle est l’histoire de la Syrie, mais elle a toujours été reconstruite. Le peuple syrien est certainement capable de reconstruire son pays lorsque la guerre et l’embargo prendront fin. Le problème est les effets sociaux qui peuvent apparaître. Lorsque vous perdez quelque chose de matériel, vous pouvez le reconstruire, mais lorsque vous perdez quelque chose d’intellectuel et culturel, il disparaît et ne revient jamais. Maintenant, notre région fait face à ces deux types de danger avec cette guerre, le danger du néolibéralisme occidental, qui a émergé aux Etats-Unis, et le danger de l’extrémisme. Ainsi, les communautés sont confrontées à deux aspects négatifs qui apparaissent comme s’ils étaient différents, mais en réalité, ils sont les mêmes. Nous nous concentrons actuellement sur la capacité de préserver les valeurs et l’appartenance, car ce sont eux qui nous aident à construire notre société ou notre pays. Lorsque nous perdons ces valeurs, tout le monde émigre, et il n’y aura personne prêt à défendre son pays ou à effectuer une action qui servira la communauté. C’est le défi.

 

Septième question :

 

Monsieur le Président, cela signifie-t-il que le plus grand obstacle à la résolution de la question syrienne pour vous est l’intervention des forces étrangères ?

 

Le président al-Assad :

 

Oui, c’est un grand obstacle. J’ai déjà dit à plusieurs reprises que si nous éloignions cette intervention étrangère, le problème syrien qui semble complexe ne serait pas si difficile à résoudre, cela peut être résolu en quelques mois, pas en années. C’est une vérité.

 

Huitième question :

 

Il y a un grave problème de pénurie d’électricité en Syrie et la principale raison de ce problème est la pénurie de carburant. Nous savons que la Syrie est très riche en ressources pétrolières et gazières, et il y a un grand nombre de champs pétrolifères dans les gouvernorats de Hassaké et Deir ez-Zor. Cette situation est-elle directement liée au vol de pétrole par l’armée américaine ?

 

Le président al-Assad :

 

C’est vrai, la région nord-est de la Syrie, occupée par les terroristes, est également celle qui est supervisée par les Américains. Par conséquent, il ne s’agit pas seulement de vol, mais il s’agit d’un partenariat avec les terroristes pour partager les bénéfices. Le problème est que ce soit une grande puissance qui partage avec les terroristes. C’est la réalité en Syrie, nous perdons donc le pétrole et le blé dans ces zones. Nous étions un pays exportateur de blé. Maintenant, nous avons très peu de blé. Nous n’avons pas d’électricité. Comment peut-il y avoir une vie sans électricité ? Nous avons beaucoup moins que le minimum vital, mais cela ne suffit pas.

 

Neuvième question :

 

Comme vous l’avez mentionné, la guerre n’est pas encore terminée. Comment évaluez-vous la situation actuelle en Syrie ?

 

Le président al-Assad :

 

La situation actuelle n’est ni bonne ni mauvaise. Soyons clairs, elle est mauvaise car le problème maintenant pour les Syriens est un problème de vie, un problème économique. La souffrance augmente. Le peuple syrien, qui avait toujours entretenu des relations normales avec divers pays du monde, pouvait échanger du commerce, de la culture, de la science et tout, ce qui était nécessaire pour une interaction vitale pour que le pays reste prospère, est en train d’être étouffé par les pays occidentaux. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons rien faire. C’est l’un des thèmes de cette visite. Le soutien des pays amis est vital et essentiel. Ce n’est pas nécessairement à travers l’aide humanitaire, qui peut être pour des raisons humanitaires, mais je veux dire pour ouvrir des portes pour que le peuple syrien qui a des capacités anciennes puisse reconstruire son pays, interagir, se développer et prospérer. Nous avons ces capacités, nous ne les manquons pas. Ce type de relations économiques, politiques et culturelles peut nous ouvrir des portes pour que nous puissions revenir et repartir de nouveau.

 

Dixième question :

 

Vous avez mentionné que la reconstruction pourrait être l’une des plus grandes demandes du peuple syrien maintenant. Quels sont vos plans et vos attentes pour la reconstruction ?

 

Le président al-Assad :

 

Si la reconstruction est effectuée, la Syrie aura un avenir très prometteur. Je ne parle pas d’hypothèses, d’espoirs ou de prévisions, mais je parle de la situation avant la guerre. Avant la guerre, la croissance en Syrie était proche de son meilleur niveau, environ 7%, ce qui est un taux très élevé pour un pays aux ressources limitées. Nous n’avions pas de dettes. Nous ne sommes pas un pays endetté. Nous avons emprunté de l’argent et remboursé immédiatement. Nous avions suffisamment de blé, mais nous en exportions également à plusieurs pays, ainsi que des légumes et des fruits. Nous développions nos industries au début du développement industriel lorsque la guerre a commencé. Je peux donc dire avec confiance que l’arrêt de la guerre et la reconstruction de la Syrie la rendront beaucoup meilleure qu’avant la guerre.

 

Onzième question :

 

Je sais que vous avez étudié la médecine à l’université et que vous avez également travaillé en tant qu’ophtalmologiste. Quel est le “remède” que vous offrirez pour faire face aux difficultés que la Syrie pourrait rencontrer dans différents domaines tels que la reconstruction et le développement ?

 

Le président al-Assad :

 

Bien sûr, nous sommes confrontés à un défi interne lié à la guerre et à l’embargo, mais aussi à un défi externe lié à la situation économique mondiale, les effets du coronavirus, les effets de la guerre en Ukraine, toutes ces choses ont entraîné une hausse de tous les prix, ajoutée à l’augmentation des taux d’intérêt sur le dollar, ce qui a également rendu les difficultés plus grandes pour tous les pays. La prescription de base dans de telles situations est la transition, pas seulement pour la Syrie mais pour tous les pays, passer du traitement en dollars vers d’autres devises, en particulier le yuan.

 

Douzième question :

 

Je pense que vous avez également remarqué l’apparition d’une “vague de réconciliation” au Moyen-Orient, en plus du retour de la Syrie à la Ligue arabe et grâce à une médiation active de la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran ont annoncé la reprise des relations diplomatiques. Nous savons tous que la région du Moyen-Orient est l’une des régions les plus complexes du monde en termes de sécurité. Comment évaluez-vous le rôle de la Chine dans la promotion de la paix et de la stabilité dans le Moyen-Orient ?

 

Le président al-Assad :

 

La réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran était un grand accomplissement et une belle surprise car ce problème a duré quatre décennies dans notre région, ou un peu plus. Cela représentait le modèle occidental et spécifiquement américain pour créer plusieurs problèmes entre différentes parties, et les États-Unis exploitaient cette situation pour poursuivre leurs propres intérêts, mais qui payait le prix ? Ces pays et la région où ces pays vivent. Cette initiative était plus que juste une réconciliation entre deux parties ou deux personnes qui étaient en conflit et sont devenues des amis. Non, la question est la stabilité. Cela a un impact positif sur nous tous au Moyen-Orient car nous avons payé le prix de ce problème pendant plusieurs décennies. L’autre aspect, lorsque la Chine a annoncé cette réconciliation, cela signifiait que la politique est basée sur l’action et non sur les discours, les rhétoriques et la propagande de la manière occidentale vide de sens. Il y avait un vrai travail politique et des résultats ont été réalisés.

 

Treizième question :

 

Quelle est l’importance de l’initiative pour le développement mondial, l’initiative pour la sécurité mondiale et l’initiative pour la civilisation mondiale proposées par le président Xi ?

 

Le président al-Assad :

 

Nous espérons que la Chine continuera à jouer un rôle politique croissant, car ce rôle politique n’est pas séparé des initiatives, y compris l’initiative pour la sécurité mondiale, car cela crée de la stabilité. Quant à ces initiatives, nous les considérons comme des bases pour un nouveau monde. Je dis que l’ère dans laquelle nous vivons maintenant est une ère de transition d’un ancien monde à un nouveau monde, et je ne parle pas de l’ancien monde qui a commencé il y a plusieurs milliers d’années, mais je parle de l’ancien monde qui a commencé avec l’ère de la colonisation au XVe siècle et depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui, nous avons connu près de six siècles de colonialisme, de meurtre et de pillage. Que signifient ces initiatives ? Elles signifient que la politique aujourd’hui dans le monde n’est plus un gain aux dépens des autres, ni une question de meurtre ni d’occupation. La politique ou la nouvelle politique dont nous avons besoin est une politique fondée sur l’éthique, la coopération, les principes et les avantages mutuels. C’est pourquoi je dis que ce sont des principes adaptés à un nouveau monde qui est progressivement en train de remplacer l’ancien monde.

 

Quatorzième question :

 

Votre pays a connu des moments de vie ou de mort, et vous avez personnellement vécu de nombreux moments difficiles, depuis que vous êtes devenu président jusqu’à aujourd’hui. Quel est le plus grand soutien spirituel pour vous tout au long de votre parcours ?

 

Le président al-Assad :

 

Le plus grand soutien qui vous permet de résister est le peuple, lorsque les grandes puissances, riches ou fortes, sont contre vous. Si le peuple n’est pas avec vous dans de telles circonstances, aucune autre partie ne peut vous donner cette inspiration pour poursuivre la lutte en temps de guerre militaire ou de conflit, en temps de guerre économique aujourd’hui. Personnellement, c’est une famille unie et attachée à son pays, avec la détermination de faire face à des circonstances difficiles, quelles qu’elles soient, que ces circonstances soient difficiles. C’est l’élément le plus important.

 

Quinzième question :

 

Pendant votre enfance, votre père a joué le rôle de “père sévère” dans l’éducation de ses enfants. Quel impact cette ambiance a-t-elle eu sur vous ? Maintenant, en tant que père, quelles sont vos concepts éducatifs de base en traitant avec vos trois enfants ?

 

Le président al-Assad :

 

En général, la société syrienne est une société ouverte d’esprit, contrairement à ce que certains essaient de décrire. Cela résulte de l’histoire, lorsque différentes civilisations existent dans un endroit, l’homme doit être ouvert d’esprit et cette ambiance était celle de notre famille, comme toutes les autres familles syriennes. Mais ce qui différait dans la relation entre moi et ma famille ou entre les parents et moi et mes enfants, c’est un changement des conditions mondiales. Pendant les jours de mes parents et quand j’étais jeune, il n’y avait pas de moyens de communication sociaux, il n’y avait pas de satellites, par conséquent, l’impact extérieur sur la culture, la pensée et la personnalité nationale syriennes était très limité. Il n’y avait pas de risques non plus. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. Je pense donc que la relation était essentiellement basée sur la consécration des valeurs, en premier lieu la valeur du groupe, pas la valeur occidentale, la valeur individuelle en plus des valeurs nationales qui reposent principalement sur l’attachement à l’identité, la capacité à évoluer, la capacité à interagir avec d’autres cultures, mais en préservant la personnalité nationale. Je pense que ce sont des défis auxquels nous sommes actuellement confrontés en tant que parents avec nos enfants.

 

Seizième question :

 

On a entendu que votre plus jeune fils apprend le chinois, est-ce vrai ?

 

Le président Assad :

 

C’est vrai, il a commencé à apprendre le chinois il y a environ sept ou huit ans, ou un peu plus. Bien sûr, il a étudié les bases de la langue chinoise, mais il ne s’est pas plongé dans son étude en profondeur. Mais il a choisi cette langue sans aucune influence, il voulait apprendre quelque chose qui lui était très éloigné, comme la langue et la culture chinoises.

 

Dix-septième question :

 

Votre voyage en Chine touche à sa fin, quelle est la plus grande réussite de ce voyage ? Comment résumeriez-vous ce voyage en Chine ?

 

Le président Assad :

 

Dans cette visite, nous avons profité de ce grand rôle que la Chine a joué au cours des dix dernières années avec le développement économique, les initiatives politiques et de développement et le rôle du président Xi Jinping pour pouvoir arriver à une visite qui pourrait être considérée comme très fructueuse, et je pense que c’était une visite réussie selon toutes les normes.

 

La présentatrice :

 

Nous vous remercions infiniment d’avoir accepté notre entretien et de nous avoir fait part de vos expériences, sentiments et surtout de vos idées. Nous espérons que les roses fleuriront dans toutes les régions de Damas le plus rapidement possible pour que la paix règne en Syrie. Merci à vous.

 

Le président al-Assad :

 

Je vous remercie pour cette occasion importante de communiquer avec le peuple chinois à travers votre chaîne et votre programme, et je tiens à féliciter le peuple chinois pour tout ce qu’il a réalisé au cours des dernières décennies et prouvé qu’il est un grand peuple, non pas seulement par des paroles mais aussi par des actes. Nous espérons voir la Chine réaliser ses ambitions au niveau national et international, qui sont les ambitions de la plupart des pays du monde aujourd’hui. Merci pour cette rencontre.

 

A.Ch.

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