Bogota – SANA / Une foule immense de plusieurs centaines de milliers de personnes s’est rassemblée sur la place Bolivar de Bogota pour assister, dimanche 7 août, à l’investiture du premier président de gauche de l’histoire de la Colombie.
En prêtant serment devant une importante délégation d’invités internationaux, Gustavo Petro a succédé au très impopulaire Ivan Duque (2018-2022) pour un mandat de quatre ans, qu’il commence avec le soutien d’une majorité de gauche au Congrès.
Petro, âgé de 62 ans, a notamment proposé aux groupes armés en activité en Colombie des « contreparties juridiques »s’ils signaient la paix : « Nous appelons tous les groupes armés à reléguer les armes dans les nébuleuses du passé. A accepter des contreparties juridiques en échange de la paix et en échange de l’arrêt définitif de la violence », a-t-il lancé.
Sur ce point, M. Petro propose de repenser l’échec de la politique d’éradication des cultures, en collaboration avec les Etats-Unis, principal consommateur de ce dérivé de la feuille de coca. Il a estimé qu’il était « temps d’avoir une nouvelle convention internationale qui accepte que la guerre contre les drogues a échoué », pour lui préférer une « politique forte de prévention de la consommation » dans les pays développés.
Selon lui, en quarante ans de lutte antidrogue, « un million de Latino-Américains » ont été assassinés et 70 000 Nord-Américains succombent « chaque année à des overdoses ».
La Colombie est le premier producteur de cocaïne au monde, avec les Etats-Unis comme premier client. « La guerre antidrogue a renforcé les mafias et affaibli les Etats », a-t-il relevé.
L.A.