Damas / Le vice-président du conseil des ministres, ministre des affaires étrangères et des expatriés, Walid al-Mouallem, a affirmé qu’Israël, via les Etats-Unis, cherche à perdurer autant que possible la crise en Syrie.
« Israël est une partie essentielle dans la conspiration tramée contre la Syrie. Il se sert de l’organisation terroriste du /Front Nosra/ dans le sud et intervient militairement et directement pour la sauver de la résistance populaire et de l’armée arabe syrienne », a précisé Mouallem dans un entretien accordé à la chaîne satellitaire “al-Ikhbariya Assouria”.
Mouallem a indiqué que la priorité dans cette période est accordée à l’élimination des outils d’Israël en Syrie.
Abordant la dernière agression israélienne contre la ville de Quneitra, Mouallem l’a qualifiée de « violation de la souveraineté syrienne et agression flagrante contre les territoires syriens ».
Passant aux réconciliations nationales, Mouallem a souligné leur importance, notamment celles réalisées à Ghouta sud de Damas, et mis en exergue la sortie des civils de la ville de Douma et des villages avoisinants à Ghouta –est, «ce qui reflète l’absence d’un incubateur populaire pour les terroristes », a-t-il estimé.
Quant aux consultations de Moscou, Mouallem a souligné que le président Bachar al-Assad a donné ses directives de déployer tout effort possible afin de faire réussir cette rencontre, rappelant que la rencontre vise à s’accorder de tenir un dialogue inter-syrien pour mettre au point l’image de la Syrie future.
« Moscou est une terre amie, alors cette rencontre est loin de toute ingérence et du soutien d’une partie contre une autre. Elle est une rencontre entre une délégation gouvernementale et des personnalités de l’opposition pour un but clair : se mettre d’accord sur le dialogue inter-syrien dans l’avenir », a assuré Mouallem.
Questionné sur le refus par certaines parties de l’opposition d’aller à Moscou, Mouallem a dit : « C’est leur affaire, celui qui ira à Moscou veut participer au dialogue dans l’avenir alors que celui qui boycottera n’aura aucun rôle dans ledit dialogue ».
Il a souligné, à cet effet, que le gouvernement n’a refusé aucune personne à laquelle l’invitation a été adressée, ajoutant que la délégation participante du gouvernement est de haut niveau et jouit d’une grande expertise diplomatique.
« Tout échec de la rencontre de Moscou signifie que les personnalités de l’opposition participant à la rencontre se soumettent à l’étranger et à ses orientations », a mis en évidence Mouallem qui a ajouté que de nombreux pays, qui sont insatisfaits de cette rencontre, cherchent, via leurs outils, à la faire échouer via des propositions politiques qui n’ont rien à voir avec les objectifs de la rencontre.
En ce qui concerne la réunion du Caire, Mouallem a affirmé, que le gouvernement n’a pas été consulté sur la tenue de cette rencontre, c’est pourquoi il ne l’a pas prise en considération et ne l’a accordée aucune importance.
Evoquant les relations internationales, Mouallem a appelé l’Occident conspirateur à changer sa politique suite aux attentats de Paris.
Il a incité aussi l’Arabie Saoudite à reconsidérer ses orientations et ses liens avec l’alentour arabe pour son propre intérêt, affirmant que le terrorisme est un ennemi commun.
Il a appelé aussi le Qatar, qui insiste sur la conspiration contre la Syrie, à retourner à son volume normal pour le propre intérêt de son peuple.
Quant à la Turquie, « ennemi essentiel du peuple syrien », Mouallem a assuré que ce pays constitue la profondeur stratégique pour le réseau de Daech, non pas uniquement pour le passage, mais aussi pour le traitement et le séjour de celui-ci et la vente du pétrole, du coton et du blé volés de la Syrie.
« La Turquie doit réaliser que le terrorisme se reflètera sur elle », a-t-il affirmé.
Questionné sur le choix, par l’émissaire international, de la ville d’Alep comme titre pour son plan, Mouallem a indiqué que la ville d’Alep est la 2ème ville en Syrie, qui a sa civilisation et sa culture. « Cette ville occupe une place particulière dans l’Etat syrien qui apprécie hautement la fermeté de ses habitants », a-t-il précisé.
En ce qui concerne la possibilité de l’envoi des forces en Syrie pour combattre Daech, Mouallem a affirmé que les Etats-Unis ne prendront pas le risque d’envoyer leurs soldats pour combattre Daech ou l’armée arabe syrienne car ils ne supportent pas de pertes humaines, alors que pour l’ONU, celle-ci a besoin d’une résolution du conseil de sécurité.
Abordant les propos colportés sur la nécessité de former une force arabe du Conseil de Coopération du Golfe et de la Jordanie pour exécuter cette mission, Mouallem a estimé que cette possibilité est devenue difficile après la capture par Daech du pilote jordanien.
« Si les Etats-Unis veulent sincèrement éliminer Daech, ils n’auront qu’un seul choix, celui de coopérer avec la Syrie car il n’y a aucune force capable de faire face à Daech sauf l’armée arabe syrienne », a assuré Mouallem.
Au sujet de l’échange de la représentation diplomatique avec certains pays arabes, Mouallem a signalé que la Syrie attend que l’Egypte élève le niveau de sa représentation. « Quant à la Tunisie, le Parti tunisien « Cri de Tunisie » a promis de renouer ses relations diplomatiques avec la Syrie », a-t-il fait allusion.
A propos de la possibilité du retour de la Syrie à la Ligue arabe, Mouallem a souligné que ceci dépend de l’annulation de toutes les résolutions prises par la Ligue contre la volonté du peuple syrien, précisant que la Ligue faisait partie de la crise.
Il a assuré, d’autre part, que la guerre menée par certaines parties contre la Syrie est une guerre contre son rôle dans la région et la cause palestinienne pour imposer leur hégémonie, ainsi que celle d’Israël, à la Syrie, affirmant que la Syrie l’affrontera avec ses alliés: l’Iran, la Russie et autres pays, ainsi que via la résistance populaire.
L.A. / A. Chatta