Damas-SANA / Le président Bachar al-Assad a affirmé que la reconstruction de la Syrie avait débuté directement après la libération de n’importe quelle zone, qu’elle soit grande ou petite et qu’il soit un village ou une ville.
Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne de TV chinoise «Phœnix», le président al-Assad a fait savoir que la reconstruction a lieu dans des étapes, la première est la reconstruction des infrastructures, notamment dans les domaines des eaux et de l’électricité.
Et le président al-Assad de poursuivre : «Nous passerons ultérieurement à la reconstruction des écoles, des dispensaires et des hôpitaux. Mais, l’étape la plus importante dans la reconstruction est de faire retourner le mode de vie, notamment dans le domaine économique », assurant que la reconstruction avait commencé, mais on a besoin de davantage d’investissements de l’intérieur et de l’extérieur pour démarrer d’une manière plus vaste.
A la question de savoir quels sont les domaines les plus importants dont la Syrie a besoin des pays amis, dont la Chine, le président al-Assad a indiqué qu’avec la libération de la majorité des régions, les discussions avaient commencé avec un certain nombre de sociétés chinoises dans le domaine de la reconstruction.
Questionné sur les mesures concrètes que le gouvernement syrien peut prendre pour attirer les investisseurs venant de la Chine et des autres pays amis, le président a répondu : « Ce qui compte pour tout investisseur est la sécurité, nous œuvrons quotidiennement pour rétablir la sécurité en luttant contre les terroristes et en libérant les zones l’une après l’autre ».
Le président al-Assad a souligné que « nous avons franchi de grandes étapes dans l’examen de la loi d’investissement pour le développer afin qu’elle soit similaire à de nombreuses lois d’investissement se trouvant dans plusieurs pays du monde ».
Quant aux mesures définies pour garantir un climat d’investissement sûr afin d’encourager l’investisseur chinois à venir sans qu’il fasse l’objet de problèmes de sécurité, le président al-Assad a fait noter : « Il y a deux défis, le premier est l’absence de canaux financiers adéquats ou efficaces entre la Syrie et la Chine en vue de virer des fonds à cause de l’embargo, alors que le deuxième est la crainte chez plusieurs sociétés chinoises », soulignant que beaucoup de sociétés chinoises avaient commencé à envoyer des experts en Syrie.
A propos de l’initiative « Ceinture et Route », le président al-Assad l’a qualifiée de « tournant stratégique » au niveau du monde et dans les relations internationales, indiquant que la Chine tente de consolider sa puissance dans le monde, une puissance qui n’est pas négative en s’appuyant sur les amis et sur les intérêts communs.
A la question de savoir s’il y a un développement dans le sujet de la contribution de la Syrie à l’initiative de « Ceinture et Route », le président al-Assad a fait savoir que pendant les premières années de la guerre et à cause de l’instabilité, l’initiative n’était pas une priorité et qu’il était, peut-être, illogique d’en parler, « mais après la fin de cette étape et le début de la stabilité et de la relance du cycle d’économie en Syrie, nous avons, précisément cette année, entamé un dialogue sérieux avec le gouvernement chinois sur les moyens de faire de la Syrie une partie dans la « Route de la soie », a-t-il précisé.
« Nous avons avancé 6 projets environ au gouvernement chinois, lesquels sont compatibles avec la méthodologie de « Ceinture et route », et nous attendons actuellement que le gouvernement chinois choisisse un projet, ou plus, qui sont compatibles avec la manière de réflexion chinoise », a-t-il ajouté.
A la question de savoir si la Syrie est prête, du point de vue sécuritaire, de prendre part à cette initiative, le président al-Assad a dit : « Exactement, vu que nous sommes prêts du point de vue sécuritaire, nous avons engagé le dialogue avec la partie chinoise amie ».
Concernant la présidentielle américaine l’année prochaine et son utilité pour la Syrie en cas de l’échec de Trump dans sa réélection, le président al-Assad a indiqué que les Etats-Unis sont gouvernés par les lobbys, c’est pourquoi le président américain ne peut point sortir de la politique des lobbys, estimant que cette politique américaine ne changera pas durant les prochaines années.
«Nous, en Syrie, nous ne pensons pas au président américain qui vient ou à celui qui quitte le pouvoir, car il dit quelques choses pendant la campagne électorale et fait, quelques semaines après son élection, des choses contraires», a-t-il poursuivi.
Questionné sur le nombre de forces américaines qui restent en Syrie à l’heure actuelle, le président al-Assad a répondu : « Les Américains disent qu’ils ont des milliers ou des centaines de soldats. En disant des « milliers », ils veulent dire au lobby soutenant la guerre, en particulier les sociétés d’armes, qu’ils ont dans un état de guerre pour les satisfaire et en faisant noter qu’ils sont des « centaines », ils s’adressent aux personnes rejetant la guerre qu’il n’y a que quelques centaines. En réalité, les deux chiffres sont incorrects pour une simple raison, parce que ces chiffres, en cas de leur justesse, se basent uniquement sur le nombre de soldats américains, mais pas sur le nombre de ceux qui combattent aux côtés de l’armée américaine et dont le nombre atteint des milliers ou des centaines de milliers ».
Le président al-Assad a indiqué que les Etats-Unis volent actuellement le pétrole syrien et le vendent à la Turquie, qui est complice avec tous les groupes terroristes dans le vol et la vente du pétrole syrien, faisant savoir que le régime turc avait directement contribué à la vente de pétrole avec le réseau du « Front Nosra », ensuite avec « Daech », et actuellement avec les Etats-Unis.
En outre, le président al-Assad a affirmé : « La Syrie accorde la priorité, dans le traitement avec la présence américaine illégale, à la frappe des terroristes pour l’affaiblir et au fait de convaincre les groupes syriens qui agissent à la solde des Etats-Unis d’adhérer aux efforts de l’Etat syrien dans la libération de tous les territoires afin qu’il n’y ait plus de perspectives pour la présence américaine en Syrie ».
Quant aux protestations populaires et aux émeutes dans certains pays voisins, dont l’Irak, le Liban, et même l’Iran, le président al-Assad a fait noter que ce qui se passe dans les pays voisins influent directement sur la Syrie, précisant : « Si ces événements ont lieu pour améliorer la situation économique, politique et autre dans ces pays, je peux dire que l’impact sur la Syrie sera positif, mais est-ce que les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, les quitteront agir d’une manière spontanée ? Il est certain qu’ils s’y ingéreront pour provoquer le chaos, ce qui influera négativement sur nous ».
Et le président al-Assad de conclure : «La différence entre les politiques des pays de grandes puissances, c’est que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne croient que leurs intérêts résident dans la provocation du chaos, alors que la Russie, la Chine et la majorité des pays du monde pensent que c’est la stabilité et le droit international qui réalisent les intérêts du monde, qu’ils soient de grands ou de petits pays».
A.Ch.