Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que la guerre contre le terrorisme n’avait pas fini et ne prendra fin qu’après la neutralisation du dernier terroriste en Syrie, « mais, nous avons franchi de pas importants dans la destruction des positions principales de « Daech », a-t-il précisé dans une déclaration qu’il a accordée à des médias à l’issue de sa rencontre avec le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine.
Répondant à une question sur le fait que la relation entre la Russie et la Syrie est parvenue à un niveau inédit aux deux niveaux militaire et politique, le président al-Assad a souligné que les relations syro-russes remontent à plus de 6 décennies et que la concentration était toujours dans ces relations sur le côté politique.
“Dans les circonstances que nous traversons dans cette guerre, on focalisera plus sur le côté politique et militaire. Donc, les relations économiques n’ont été accordées leur droit durant les décennies passées. Lors de la visite précédente de M. Rogozine, on a défini les priorités pour relancer ces relations. Actuellement, dans l’intervalle des deux visites, il y a des accomplissements sur le terrain et il y a des sociétés russes qui ont commencé à opérer. En se basant sur cette réalité, c’est-à-dire l’existence des projets et en même temps l’amélioration de la situation sécuritaire, l’économie syrienne a commencé à se relancer”, a dit le président al-Assad.
Le président al-Assad a fait noter que cette visite constitue une opportunité de relancer les projets existants ou les secteurs qu’on avait engagé et de s’orienter en même temps vers de nouveaux secteurs qui n’étaient pas dans nos priorités il y a deux ans.
“La délégation était aujourd’hui grande et diversifiée dans de différents domaines. Des projets importants ont été soumis pour les investissements russes en Syrie, surtout que nous avons commencé actuellement la phase de la construction”, a-t-il fait noter
Et le président de poursuivre : ” Nous avons, en même temps, discuté de l’orientation vers l’Orient dans nos relations économiques, culturelles et autres. Evidemment, nous avons examiné l’orientation vers l’Orient, parce que la Russie est parmi les pays les plus importants dans cet Orient”.
Questionné sur la conférence du dialogue national syrien prévue à Sotchi et quelle est la différence entre cette conférence et les autres comme Genève par exemple, le président Assad a indiqué que la différence principale réside d’abord dans la qualité des personnes ou des participants. «A Genève, les personnes avec qui nous négocions ne représentent pas le peuple syrien et même ils ne représentent pas eux-mêmes. A Sotchi nous avons mis au point des axes clairs qui ont trait au sujet de la constitution et ce qui vient après comme les élections et autres», a-t-il ajouté.
A propos des élections parlementaires et du rôle de l’ONU dans ces élections, le président al-Assad a indiqué que la conférence de Sotchi examinera la constitution syrienne, disant : « Quand il y a un amendement constitutionnel, il est évident qu’il y a des élections qui se basent sur la constitution, car le sujet des élections et la manière de l’élection des institutions législatives sont des points importants dans toute constitution.
« La Syrie est un membre fondateur des Nations unies et tout rôle de l’organisation internationale dans les prochaines élections doit se baser sur la Charte des Nations unies, qui repose sur la souveraineté de la Syrie et sur ce que son peuple décide », a précisé le président al-Assad qui a affirmé que la Syrie accueille favorablement tout rôle des Nations unies, sous condition qu’il soit lié à la souveraineté de la Syrie. « Tout ce qui dépasse cette souveraineté est rejeté », a-t-il martelé.
A la question de savoir comment le gouvernement syrien voit le comportement des Kurdes dans la région est et leur coopération avec les Américains, le président al-Assad a considéré comme « traître » toute personne œuvrant, dans son pays, à la solde d’un pays étranger, notamment sous la direction américaine, et contre son armée et son peuple.
A une question sur le dernier round de Genève qui n’a réalisé aucun progrès et à propos des déclarations de de Mistura et de la France qui en ont imputé la responsabilité à la Syrie, le président al-Assad a fait noter : « Ces déclarations de la France et d’autres pays occidentaux confirment que ces groupes œuvrent à leur solde et non pas dans l’intérêt de la Syrie ou de la Patrie ».
« La France était, dès les premiers jours, le fer de lance dans le soutien au terrorisme en Syrie, et sa main est entachée de sang syrien. La position française n’a pas changé de façon radicale jusqu’ici. Ceux qui soutiennent le terrorisme n’ont pas le droit de parler de la paix et d’intervenir dans l’affaire syrienne », a-t-il ajouté, tout en assurant que les déclarations de la France « ne nous nous intéressent point et n’ont pas de valeur ».
R.B. / A. Chatta