New York / Le conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution qui appelle à l’interdiction de soutenir, de financer et d’armer les terroristes des soi-disant “Etat islamique en Irak et au Levant” et le “Front Nosra”, ainsi qu’à la mise d’une fin à leur afflux en Syrie et en Irak.
Dans cette résolution portant le N° 2170,le conseil a appelé ses membres à prendre des mesures internes pour mettre fin à l’afflux des terroristes étrangers en Syrie et à les présenter à la justice, affirmant l’importance d’interdire tout échange commercial direct ou indirect avec ces deux groupes.
Il a rappelé à cet effet que l’Etat Islamique en Irak et au Levant est un groupe issu d’al-Qaïda, faisant savoir que cette organisation et celle du “Front Nosra” sont inscrites sur la liste des sanctions visant al-Qaïda
Le Conseil a inscrit six individus affiliés aux groupes terroristes armés sur lesdites listes, affirmant sa disposition à y inscrire les individus, les groupes, les entreprises ou les entités qui apportent leur appui à ces groupes.
Les six individus inscrits sur cette liste sont : Abdul Rahman Zafer Dabidi Jahani, Hajjaj Ben Fahd Ajami, Abou Mohamed al Adnani, Saïd Arif, Abdul Mohsen Abdallah Ibrahim Charekh, et Hamed Hamad Hamed Ali.
En outre, le Conseil s’est dit très préoccupé de l’influence passive de l’idéologie violente et des actes extrémistes sur la stabilisation de la région, du rôle de ces groupes qui provoquent les tensions confessionnelles ainsi qu’envers la chute de quelques parties de l’Irak et de la Syrie sous le contrôle de “l’EIIL et du Front Nosra”.
Le conseil a aussi exprimé son inquiétude quant à la prise par ces deux organisations terroristes des champs pétroliers et leurs infrastructures qui constituent une source de rentrée qui permettent à ceux-ci de renforcer leurs capacités opérationnelles et de perpétrer des attaques terroristes.
Le conseil de sécurité a vivement condamné les actes terroristes perpétrés par l’EIIL qui viole les droits de l’Homme et la loi humanitaire internationale, lui appelant à mettre fin à ses actes violentes et terroristes.
Dr Bachar Jaafari, délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, a qualifié d'”importante” la résolution adoptée qui, selon lui, était attendue par tout le monde, dont la Syrie, notamment après l’augmentation du danger des groupes terroristes affiliés à al-Qaïda dans la région.
Dans son allocution prononcée devant le Conseil de sécurité suite à l’adoption de la résolution, Dr Jaafari a assuré que la Syrie mène toute seule depuis plus de trois ans une guerre contre le terrorisme des organisations takfiristes, faisant savoir qu’elle a tellement essayé d’attirer l’attention des pays membres du Conseil de sécurité sur les dangers des pratiques terroristes sur la région et le monde.
“Des pays arabes, régionaux et internationaux influents ont déployé des efforts afin d’estomper la vérité de ce qui se passe en Syrie, et poursuivi leur soutien financier, politique et médiatique aux groupes terroristes armés”, a-t-il indiqué.
Dr Jaafari a rappelé que la Syrie avait envoyé des centaines de messages, de documents, de photos, d’enregistrements et de noms au conseil de sécurité sur les crimes commis par l’EIIL, le Front Nosra et le Front Islamique à l’encontre des Syriens innocents, ainsi que sur les actes de sabotage et de contrebande du pétrole via les frontières pour le vendre par des courtiers turques et européens.
Dans le même contexte, Jaafari s’est interrogé de l’identité de ceux-ci qui achètent le pétrole syrien de l’EIIL, tout en critiquant la négligence par les pays membres du conseil de sécurité des plaintes soumises par la Syrie au sujet des terroristes se trouvant en Libye qui exportent le terrorisme et l’arme vers la Syrie via la Turquie et le Liban.
“La lutte antiterroriste est l’une des priorités du gouvernement syrien”, a affirmé le délégué de la Syrie qui a mis l’accent sur l’importance que le Conseil de sécurité appelle ses membres qui adoptent et soutiennent une idéologie takfiriste à s’y renoncer”.
Dans un point de presse tenue au siège des Nations Unies à l’issue de la séance du conseil de sécurité, Dr Jaafari a indiqué que la Syrie avait demandé d’inscrire le front islamique sur la liste des entités parrains du terrorisme, mais des pays occidentaux ont refusé de le faire.
“La résolution adoptée aujourd’hui est positive, mais elle ignore le rôle d’Israël qui permet l’entrée des terroristes venant de la Jordanie dans la zone de séparation au Golan occupé puis en Syrie où ils pratiquent leurs actes criminels, ainsi que le rôle saoudien et turc dans le financement du terrorisme mondial”, a-t-il assuré.
Pour sa part, le délégué de l’Irak auprès des Nations Unies, Mohammad Ali Hakim, a affirmé que les actes terroristes perpétrés par l’EIIL en Irak reflètent l’idéologie de l’organisation takfiriste.
“L’Irak condamne avec les expressions les plus sévères les actes sauvages de l’EIIL affilié à al-Qaïda”, a assuré Hakim qui a fait savoir que l’éradication du terrorisme nécessite la conjugaison des efforts internationaux et régionaux”, a-t-il conclu.
Alexandre Pankin, vice délégué de la Russie auprès des Nations Unies, a souligné que le soutien de Russie au projet de résolution adopté repose sur l’importance du renforcement des efforts visant à lutter contre le terrorisme.
“Cette résolution traduit le soutien de la communauté internationale à la Syrie et à l’Irak”, a-t-il dit.
Quant au délégué de la Chine auprès de l’Onu, il a insisté sur l’appui de son pays au projet de résolution adopté sur la lutte contre le terrorisme.
R.F. / L.A.