Washington, (SANA) – Les membres du Congrès américain Joe Wilson et Jeanne Shaheen ont appelé le Sénat à voter en faveur de l’abrogation de la « loi César » lors de sa séance prévue aujourd’hui, affirmant que la levée des sanctions imposées en vertu de cette loi représente une lueur d’espoir pour un meilleur avenir en Syrie et ouvre la voie à une nouvelle phase de reconstruction.
Dans un message publié par Foreign Policy avant le vote sur le budget du Département de la Défense pour 2026, qui inclut une disposition visant à abroger la loi, ils ont indiqué que le peuple syrien avait accompli il y a un an ce qui paraissait impossible : après quatorze années de guerre et cinq décennies de dictature, il s’est débarrassé du régime de Bachar al‑Assad et est entré dans une nouvelle phase.
Ils ont souligné que l’héritage du régime avait été catastrophique : plus d’un demi‑million de morts, treize millions de déplacés, un système carcéral fondé sur la torture et les disparitions forcées, ainsi qu’une économie effondrée ayant précipité plus de 90 % de la population dans la pauvreté.
Ils ont déclaré : « Lors de notre visite à Damas en août dernier, nous avons constaté l’ampleur des destructions laissées par la guerre, mais nous avons aussi perçu un véritable espoir lors de notre rencontre avec le président Ahmad al‑Charaa, son gouvernement et des responsables de diverses communautés. Les Syriens considèrent ce moment comme une occasion historique qui ne se présente qu’une fois par génération pour reconstruire leur patrie et façonner un meilleur avenir pour leur région ».
Ils ont affirmé que cette opportunité est désormais menacée par les sanctions américaines, initialement imposées pour faire pression sur le régime afin qu’il cesse sa répression, mais qui pèsent aujourd’hui sur un peuple cherchant à se relever. Ils ont mis en garde contre le risque que le maintien des sanctions ne dissipe les progrès durement acquis.
Ils ont insisté sur le fait que la levée des sanctions ne servirait pas seulement les Syriens, mais également les intérêts des États‑Unis : après des décennies d’alignement sur les adversaires de Washington et de transformation en foyer d’instabilité et de terrorisme, la Syrie pourrait devenir un acteur constructif au sein de la communauté internationale.
Ils ont ajouté que la reconstruction des destructions de la guerre ne sera pas une tâche aisée, car des réseaux terroristes comme Daech et des acteurs extérieurs malveillants, tels que l’Iran, chercheront à exploiter tout vide pour réimposer leur influence.
Ils ont rappelé que le Commandement central américain avait annoncé il y a une semaine la mort de trois Américains tués par Daech en Syrie, ce qui confirme la persistance de la menace du groupe et nécessite une pleine préparation des forces de sécurité syriennes pour lutter contre le terrorisme et empêcher les ingérences extérieures.
Ils ont indiqué que les Syriens font face à d’immenses défis : infrastructures détruites, crise alimentaire, manque de soins médicaux, dangers des mines et munitions non explosées, ainsi qu’une économie isolée du monde en raison des sanctions. Ils ont affirmé que la Syrie a besoin d’une véritable promesse d’un avenir meilleur, ce qui les a conduits— à défendre l’abrogation de la « loi César ».
Ils ont expliqué que la levée des sanctions permettrait aux Syriens de renforcer leurs capacités pour relever les grands défis : élimination des armes chimiques, lutte contre le trafic de drogue, éradication de Daech et garantie d’une protection égale pour tous les citoyens. Ils ont ajouté : « Sans ces capacités, nous leur demandons tout simplement d’accomplir l’impossible ».
Wilson et Shaheen ont conclu en déclarant : « Nous avons aujourd’hui une occasion historique d’abroger la loi César et de transformer l’une des régions les plus sensibles et les plus tendues du monde en un espace plus stable et plus en harmonie avec nos valeurs et nos intérêts. La Syrie recèle des perspectives prometteuses, et la réalisation de ces perspectives exige la conjugaison de nos efforts pour le bien de la Syrie et le nôtre, après tout ce que son peuple a enduré ».
M.Ch.