La Haye-SANA/ Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, Dr. Mohammad Katoub, a affirmé que les résidus d’armes chimiques présents dans certaines régions syriennes constituent un grand danger pour les civils. Il a souligné que la Syrie est aujourd’hui un État responsable qui assume ses engagements internationaux et œuvre à l’élimination de ces résidus, après avoir subi plus de deux cents attaques chimiques durant l’ère du régime déchu.
Katoub a expliqué, lors d’une visioconférence depuis le siège de la mission syrienne à La Haye avec la chaîne Al-Ikhbariya, que la mission syrienne auprès de l’OIAC a repris ses activités après plusieurs mois de gel consécutif à la libération, alors que la Syrie demeure privée de son droit de vote en raison des crimes du régime déchu.
Katoub a déclaré : « Je suis fier de représenter la Syrie dans ce dossier d’une extrême sensibilité », précisant que le peuple syrien a été victime de l’usage d’armes chimiques pendant douze ans. Il a ajouté que la justice pour les victimes et la responsabilité des auteurs constituent un axe fondamental de l’approche syrienne sur ce dossier. Il a noté que le premier invité reçu par la mission après sa réactivation fut Robert Beatty, président du Mécanisme international, impartial et indépendant chargé d’enquêter sur les crimes graves en Syrie, ce qui reflète l’engagement de la Syrie envers la justice et le renforcement de la coopération internationale.
Katoub a indiqué que les armes chimiques utilisées par le régime déchu remontent aux années 1970 et ont continué à être employées jusqu’aux derniers jours avant la libération. Il a précisé que l’attaque chimique de la Ghouta n’était pas la première, mais qu’elle avait été précédée de 31 attaques, et que le dernier usage documenté remonte au 5 janvier 2024 dans le village de Khattab, dans la campagne de Hama.
Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’OIAC a confirmé que l’armée syrienne et les autorités compétentes travaillent, depuis le premier jour de la libération, à sécuriser les sites suspectés de contenir des résidus et à les protéger de toute erreur pouvant menacer la vie des civils, d’autant que certains sites ont été la cible de bombardements israéliens.
Katoub a précisé que d’importants efforts diplomatiques sont actuellement déployés pour recouvrer les droits de la Syrie au sein de l’OIAC. Il a mentionné une décision invitant le Conseil des États membres à réexaminer les droits et privilèges de la Syrie en vue de lui restituer son droit de vote et de candidature. Il a estimé que qualifier le programme chimique de « programme de l’ère Assad » reflète une correction de la narration, la République arabe syrienne n’ayant aucun lien avec cet héritage lourd. Il a exprimé sa gratitude envers la mission qatarie qui a représenté la Syrie durant la période de gel de sa mission auprès de l’organisation.
Katoub a souligné que la Syrie œuvre actuellement à attirer la coopération et l’expertise technique des États membres, confirmant l’existence d’une large collaboration avec un grand nombre d’entre eux. Il a précisé que la liste des sites suspects comprend environ 100 sites, dont 23 ont déjà été visités par les équipes nationales. Ce travail continu exige les efforts de nombreux ministères, notamment la Défense, les Situations d’urgence, la Santé et la Justice.
M.Ch.