Lattaquié – SANA / Le président de la République, Ahmad Al-Charaa, a affirmé que l’anniversaire du lancement de la bataille de la libération de la Syrie, qui coïncide aujourd’hui, constitue une étape historique largement saluée par la majorité des Syriens, malgré l’existence d’une catégorie affectée par ses conséquences et d’une autre qui en a compris la nécessité pour préserver l’unité et la sécurité du pays. Il a souligné que l’État est conscient qu’il devra continuer à faire face à de nombreuses objections et défis.
Le président Al-Charaa, dans une intervention téléphonique lors d’une réunion entre le gouverneur de Lattaquié, les dignitaires et les comités de quartiers pour renforcer la paix civile, a déclaré : « Nous avons observé ces deux derniers jours de nombreuses revendications populaires légitimes, mais certaines d’entre elles étaient politisées, pour appeler les choses par leur nom. L’État réaffirme sa pleine disponibilité à écouter toutes les revendications et à les discuter sérieusement ».
La côte syrienne, l’une des priorités nationales
Le président Al-Charaa a précisé que « la côte syrienne constitue l’une des plus grandes priorités du travail national dans la phase actuelle, en raison de son emplacement stratégique sur les voies du commerce international et de son rôle dans le renforcement de la liaison économique entre la Syrie et les pays de la région».
Il a précisé que « la côte syrienne possède tous les éléments qui reflètent la cohésion de la société syrienne et confirment la force de l’unité nationale. La diversité sociale et confessionnelle qu’elle renferme constitue un enrichissement pour l’État syrien et ne doit en aucun cas être matière à débat ou controverse ».
Le président Al-Charaa a souligné que « les propositions de séparation ou de fédéralisme émanent souvent de lectures étroites ou d’un manque de compréhension politique, car même les États fédéraux disposent de centres institutionnels souverains forts, tels que la défense, la sécurité, les affaires étrangères et l’économie, des institutions qu’il est impossible de fragmenter ».
Il a ajouté : « La géographie syrienne est interconnectée et intégrée, et il est très difficile d’en séparer une partie. La côte ne peut pas disposer d’une autorité isolée du reste des régions, car ses ressources sont directement liées à celles de la région est, et inversement. Une Syrie sans accès maritime perdrait un élément essentiel de sa puissance stratégique et économique ».
Unité territoriale et rejet de la partition
Le président Al-Charaa a affirmé que « l’intégration existant aujourd’hui entre les différentes régions syriennes, sur les plans économique et social, prouve que les appels à la partition ou à la séparation reflètent une ignorance politique et une méconnaissance de la réalité de l’État. Même le concept de fédéralisme, évoqué par certains, ne diffère pas fondamentalement du système d’administration locale en vigueur en Syrie, notamment la loi n°107, promulguée il y a plus de dix ans, qui contient déjà de nombreux principes avancés aujourd’hui, avec la possibilité d’y apporter des amendements ».
Il a déclaré : « Nous sommes le capital les uns des autres ; toute composante affaiblie devient exposée aux problèmes et aux dangers ».
Des réalisations malgré les défis
Le président Al-Charaa a indiqué que « la Syrie a franchi, au cours de l’année écoulée, depuis notre arrivée à Damas, des étapes importantes et accompli des réalisations concrètes dans divers domaines », malgré le poids de plus de soixante ans de défis, de sanctions, de pressions, ainsi que des effets internes et externes, en plus des lois économiques obsolètes et des systèmes administratifs inefficaces qui ont montré leurs limites pendant des années.
Il a ajouté : « Nous vivons aujourd’hui une étape historique commencée au moment du lancement de la bataille, à la même date l’an dernier. C’est un tournant décisif qui ne concerne pas seulement la Syrie, mais dont les répercussions s’étendent à toute la région. Dans ces circonstances, les yeux du monde sont tournés vers la Syrie dans l’attente d’un nouvel élan qui rétablira l’équilibre et la stabilité ».
Le président a poursuivi : « Il est nécessaire de penser de manière stratégique, d’établir des objectifs à long terme et d’abandonner les visions étroites qui ne construisent pas des États ni ne garantissent leur stabilité. L’expérience de nombreux pays ayant connu des conflits internes montre que les tentatives de partage du pouvoir n’aboutissent pas toujours à des solutions, et peuvent rester en suspens pendant des décennies, voire se détériorer davantage ».
Aucun substitut au projet national global
Le président Al-Charaa a souligné que « la Syrie a dépassé la phase de danger grâce aux politiques adoptées par l’État et à l’interaction populaire et sociétale de toutes les composantes de la société syrienne ».
Il a poursuivi : « Dans cette période historique, chaque individu est un acteur de l’histoire et un élément influent. Personne ne peut s’isoler ou croire que des ambitions individuelles ou la volonté de contrôler une région peuvent se substituer au projet national global ».
Il a précisé que les défis auxquels fait face la Syrie sont complexes, nécessitant un haut niveau de conscience et de responsabilité pour atteindre l’objectif le plus important : une Syrie unifiée et stable.
Sur le plan économique, il a affirmé qu’il n’existe pas d’inquiétudes fondamentales, mais que le pays a besoin de temps pour régler les problèmes en suspens.
Il a précisé que le pays fait face à deux missions principales à savoir : protéger le pays des dangers internes et externes et assurer le développement économique.
Il a expliqué que les pays sortant de conflits ou de révolutions traversent généralement une étape délicate appelée « la spirale post-conflit », qui nécessite parfois des années pour être surmontée.
Il a affirmé que la Syrie a réussi à dépasser cette phase.
La construction de l’État exige du temps
Le président Al-Charaa a affirmé que « la construction nécessite du temps, car la stabilité et la croissance naturelle des États sont généralement progressives et cumulatives. Les sauts brusques créent souvent des problèmes ou produisent des perceptions erronées ».
Il a fait savoir que l’État est déterminé à adopter un nouveau système de lois et de règlements au cours des cinq prochaines années, afin d’établir les fondations d’un État solide.
Il a poursuivi : « Nous ne cherchons pas à créer des gloires personnelles pour quiconque ; nous avons traversé des périodes où nous étions au cœur du danger, et le pouvoir n’a jamais été notre priorité. La priorité a toujours été ce qui sert la Syrie, sa réalité et son avenir ».
L’unité nationale : un pilier essentiel
Le président a souligné que l’unité nationale est un pilier essentiel, soulignant que la Syrie a récemment bénéficié d’un large soutien de pays et de peuples amis, dont les positions se sont alignées, pour la première fois, avec les sentiments de leurs populations.
Il a affirmé : « Penser à des objectifs stratégiques à long terme est une nécessité pressante. Je suis pleinement conscient de l’ampleur des défis dans les services publics, électricité, énergie ou autres, et nous œuvrons pour les améliorer progressivement ».
Il a mis en garde contre le fait qu’il est inacceptable de réduire cette étape historique à une simple liste de problèmes alors que le monde entier observe la Syrie, pour éviter de rouvrir la porte à la discorde.
Les Syriens unis par une seule loi
Le président Al-Charaa a dit : « Nous, Syriens, sommes unis par une seule loi qui protège tout le monde. Nous œuvrons pour préserver le principe de participation et à élargir la contribution de toutes les composantes à la construction de l’État. Nous avons refusé catégoriquement tout système de quotas ou de polarisation au sein des institutions de l’État et de ses ministères. Tout le monde est partenaire et tout le monde est responsable ».
Il a évoqué l’expérience d’Idleb, qui abritait environ cinq millions d’habitants et de nombreuses institutions, affirmant : « On nous a proposé la séparation, mais nous avons refusé catégoriquement. La Syrie ne peut être qu’un État unifié. Nous vivions des conditions extrêmement difficiles, bombardements, destruction, déplacements, les deux tiers des habitants étaient dans des camps. Malgré cela, nous avons réussi à présenter un modèle économique et de services avancé ».
Il a souligné : « Aujourd’hui, à l’échelle de toute la Syrie, les capacités sont plus grandes et les conditions meilleures pour permettre une vie digne et stable. Toute vision étroite visant à servir des intérêts personnels ne représente pas la réalité des Syriens. Notre capacité à vivre ensemble est la base, et c’est ce que l’expérience a démontré ».
Appel à mettre fin à la division
Le président Al-Charaa a appelé à mettre fin à l’état de division : « Il est temps de mettre fin à la division inculquée dans l’esprit des Syriens depuis plus de soixante ans. Nous sommes aujourd’hui plus conscients, plus soldes et plus capables de construire ensemble une Syrie forte. Nous comptons sur la grande conscience du peuple syrien, à l’intérieur comme à l’extérieur, et sur son attachement profond à son pays, pour bâtir une Syrie plus forte et la rendre imperméable à toute tentative de partition ».
A.Ch.