Damas – SANA/ Voici un résumé des principales déclarations du president syrien Ahmad Al‑Charaa lors de son entretien avec la chaîne Al‑Ikhbariya :
-« Toute autorité a deux missions essentielles : protéger le peuple et veiller à ses moyens de subsistance. C’est sur cette base que la politique syrienne a été menée dès les premiers instants ».
-« De nombreux secteurs font actuellement l’objet de travaux en Syrie, notamment le secteur agricole. Au cours des neuf derniers mois, nous avons accueilli environ 1 150 nouvelles lignes de production, sans compter les usines qui étaient à l’arrêt et qui ont été remises en service ».
-« Le Fonds de développement vise à construire les infrastructures des villages et localités détruits, ce qui constitue un traitement direct de la question des camps et des déplacés, en priorité ».
« Le projet de reconstruction est un petit mot, mais il recèle de nombreux détails qui prennent beaucoup de temps. C’est une méthode de travail, et nous commençons avec ce qui est disponible et selon les priorités. Et, pour autant, ce qui est disponible n’a pas été peu. »
-« Nous ne voulons pas que la Syrie vive des aides ou des prêts politisés. L’alternative est d’ouvrir le pays à l’investissement. Je suis favorable à tirer parti des expériences des pays voisins, à les combiner avec les données existantes en Syrie, puis à bâtir dessus des projets économiques ».
-« Les investissements étrangers offrent de nombreuses opportunités d’emploi pour le pays et apportent des devises étrangères. En même temps, certains investissements contribuent également à la réhabilitation des infrastructures ».
-« La dynamique de l’investissement et des flux financiers à l’intérieur de la Syrie se répercute sur tous les secteurs, et l’ouverture de la Syrie aux investissements étrangers lui offre également des marchés extérieurs ».
-« La Syrie a reconstruit ses relations internationales et régionales à une vitesse remarquable. Nous avons constaté une grande sympathie de la part de la plupart des pays du monde, en particulier des pays de la région, et les États‑Unis d’Amérique manifestent également un vif intérêt pour investir à l’intérieur de la Syrie ».
-Les routes commerciales terrestres entre l’Est et l’Ouest passent nécessairement par la Syrie. Le monde se plaint de deux questions essentielles : la sécurité des chaînes d’approvisionnement et l’approvisionnement énergétique, et ces deux éléments sont disponibles en Syrie.
-Le régime, auparavant, craignait les investissements étrangers et craignait également les investissements internes. L’investissement ne fait pas peur au pays, au contraire, il favorise sa stabilité et se reflète sur la politique du pays et ses relations internationales.
-Je pense que le monde a perdu la Syrie au cours des 40 ou 45 dernières années en raison de son isolement ou de la fréquence des troubles qui s’y sont produits.
-La libération qui a eu lieu le 8 décembre a offert une opportunité historique pour la région, et je ne pense pas que quiconque souhaite que la Syrie redevienne ce qu’elle était auparavant.
-Certaines politiques d’Israël montrent qu’il a pu être attristé par la chute de l’ancien régime. Elle voulait que la Syrie soit un État en conflit avec un autre État régional, par exemple, et un terrain de lutte permanente et de règlements de comptes.
-Israël avait un plan de partition de la Syrie et voulait qu’elle soit un champ de bataille contre les Iraniens ou d’autres similaires, et elle a été surprise par la chute du régime.
-Israël avait l’habitude de traiter ses problèmes de renseignement et ses échecs sécuritaires, parfois, en usant de sa force dans une prudence excessive face aux préoccupations sécuritaires.
– Israël a considéré que la chute du régime signifiait la sortie de la Syrie de l’accord de 1974, bien que la Syrie ait montré dès le premier instant son engagement envers celui‑ci.
-La Syrie a affirmé son engagement envers l’accord de 1974, a contacté les Nations unies et demandé aux forces de l’UNDOF de revenir à leur position initiale. Des négociations sont en cours pour un accord de sécurité afin qu’Israël revienne à la situation qui prévalait avant le 8 décembre.
-La Syrie ne souhaite pas être dans un état d’inquiétude ou de tension avec aucun pays au monde ; la balle est donc dans le camp des pays qui cherchent à semer la discorde et les troubles en Syrie.
-La Syrie recherche une pleine sérénité dans ses relations avec tous les pays du monde et de la région, et cette politique est claire depuis les premiers instants.
-La Russie est un pays important dans le monde et membre du Conseil de sécurité. Il existe des liens étroits entre la Syrie et la Russie, que nous avons hérités ; il convient de les préserver et de les gérer avec calme et sagesse.
-Si nous restons tournés vers le passé, nous ne pourrons pas avancer. L’essentiel est que les relations soient construites sur la base de la souveraineté de la Syrie, de l’indépendance de sa décision, et sur le principe que l’intérêt syrien prime avant tout.
– Lorsque nous sommes arrivés à Hama lors de la bataille de libération, des négociations ont eu lieu entre nous et la Russie, et à notre arrivée à Homs, les Russes se sont retirés de la bataille et se sont complètement retirés de la scène militaire dans le cadre d’un accord conclu entre nous et eux.
-La Syrie a réussi à établir une bonne relation avec les États-Unis et avec l’Occident, à maintenir une relation calme avec la Russie, et à nouer de bonnes relations avec les pays de la région.
-La Syrie a réussi à concilier les contradictions mondiales actuelles et, grâce à la diplomatie forte qu’elle a menée au cours des neuf derniers mois, à tisser un réseau issu de ces relations.
-La Syrie, dans la phase post-libération, est passée par plusieurs étapes, dont la première a été de combler le vide présidentiel, puis de se diriger vers une conférence nationale inclusive, suivie de la formation d’un gouvernement, puis d’élections parlementaires.
-Nous devons garder à l’esprit que nous sommes dans une phase transitoire temporaire, et que les révolutions, lorsqu’elles réussissent et passent d’un système à un autre, prennent du temps.
Après les élections, il y aura la rédaction de la constitution, qui comportera de nombreux détails, mais la politique que nous avons adoptée est de travailler sur tous les fronts en même temps.
-Un différend a eu lieu à Soueïda entre les Bédouins et la noble communauté druze, et il s’est aggravé. Des erreurs ont été commises par toutes les parties, et il était de notre devoir de mettre fin à l’effusion de sang. Nous avons ensuite formé des comités d’enquête, et toute personne ayant mal agi, commis une erreur ou porté atteinte aux gens doit être tenue pour responsable.
-La Syrie n’accepte pas la division, et la partition engendre la contagion. Si le nord-est de la Syrie voulait aller vers une forme de partition, l’Irak et la Turquie en seraient gravement affectés.
-Dans la région du nord-est de la Syrie, la composante arabe représente plus de 70 %, et les FDS ne représentent pas l’ensemble de la composante kurde pour que l’on puisse dire que c’est la voix de toute la région.
-L’intérêt de Soueïda et celui du nord-est de la Syrie sont avec Damas, et c’est une occasion pour la Syrie de panser ses blessures et de repartir sous un nouveau jour.
-À Soueïda, une blessure est survenue et nécessite du temps pour guérir, ce qui a provoqué une réaction de la part de certains acteurs sur place.
Les négociations avec les FDS se déroulaient bien, mais il semble qu’il y ait une forme de blocage ou de ralentissement dans la mise en œuvre de l’accord.
-L’accord avec les FDS a été fixé pour durer jusqu’à la fin de l’année, et nous cherchions à ce que ses dispositions soient appliquées d’ici la fin du mois de décembre prochain.
-En fin de compte, la Syrie ne renoncera pas à un seul grain de son territoire, et c’est un serment que nous avons prêté devant le peuple. Nous devons protéger chaque parcelle de la terre syrienne et œuvrer à l’unité de la Syrie.
-Le monde a dépassé toute idée d’encercler les médias dans un cadre restreint, surtout avec les réseaux sociaux, et le pacte qui nous lie à toute autre partie est celui de la loi.
-C’est la loi qui doit protéger le droit de l’autorité, le droit du peuple et le droit de l’institution médiatique elle-même.
-Le plafond de la liberté est large en Syrie, et la situation saine et normale est qu’il y ait des voix critiques.
-Nous ne sommes pas à une époque où le président décide de tout, et je ne veux pas que la Syrie soit ainsi, et je ne pense pas que le peuple accepterait cela.
-L’action politique sans lois régulatrices devient une porte ouverte aux conflits et aux divergences. Nous devons organiser nos lois, nos règlements et notre constitution, et, en fin de compte, il y aura un pluralisme politique en Syrie et des opinions diverses. C’est la situation naturelle qui convient à la Syrie.
-J’ai des sentiments débordants d’amour envers les Syriens, et la Syrie est en train d’être construite correctement. Les gens verront des améliorations chaque mois. Ce dont nous avons besoin, c’est de patience, de confiance et d’objectivité.
-Nous avons besoin de progresser graduellement dans la présentation de nos causes et de nos préoccupations, ainsi que dans la réalisation de nos rêves. Ce qui a été accompli jusqu’à aujourd’hui est quelque chose de très important.
-Tout comme Dieu nous a honorés par la libération, Il nous honorera en résolvant nos problèmes de manière progressive et efficace, afin que cela touche chaque foyer en Syrie.
M.Ch.