Washington – SANA
Le président Ahmad al-Charaa a affirmé que sa visite à la Maison-Blanche et sa rencontre avec le président américain Donald Trump représentent un nouveau départ pour des relations stratégiques avec les États-Unis, soulignant que la Syrie n’est plus une menace pour les États-Unis, mais est devenue un allié géopolitique.
Dans une interview accordée aujourd’hui à la chaîne américaine « Fox News« , le président al-Charaa a déclaré : « Durant les soixante dernières années, la Syrie a été isolée du reste du monde, et les relations avec les États-Unis étaient rompues. C’est la première fois qu’un président syrien visite la Maison-Blanche depuis la fondation de la Syrie dans les années 1940. »
Le président al-Charaa a ajouté : « Après la chute de l’ancien régime, la Syrie est entrée dans une nouvelle phase, notamment dans sa relation avec les États-Unis. Lors de notre rencontre avec Trump, nous avons parlé du présent et de l’avenir, et abordé les opportunités d’investissement en Syrie, afin qu’elle ne soit plus perçue comme une menace sécuritaire, mais comme un allié géopolitique et un lieu où les États-Unis peuvent investir massivement, notamment dans l’exploitation du gaz. »
Le président a poursuivi : « Nous avons également discuté de la levée des sanctions lors de la rencontre avec Trump. Une décision du Conseil de sécurité de l’ONU a été prise pour lever les sanctions à mon encontre et contre d’autres personnes également. »
Concernant l’adhésion de la Syrie à la coalition internationale contre L’EI, le président al-Charaa a déclaré : « Nous avons participé à de nombreuses batailles contre l’EI pendant dix ans, et nous avons beaucoup souffert au cours de ces combats, perdant une grande partie de nos hommes. Il y a des raisons à la présence militaire américaine en Syrie, mais cette présence doit désormais se faire en coordination avec le gouvernement syrien. Nous devons donc discuter de ces questions et parvenir à un accord sur L’EI. »
À propos d’une éventuelle adhésion de la Syrie aux accords d’Abraham avec Israël, le président al-Charaa a expliqué que la situation de la Syrie est différente de celle des pays ayant rejoint ces accords, car la Syrie partage une frontière avec Israël, qui occupe le plateau du Golan depuis 1967. « Mais peut-être que l’administration Trump pourra nous aider à parvenir à un accord de sécurité avec Israël ou à revenir à l’accord de 1974. », a-t-il ajouté.
En réponse à une question sur les mesures prises par le gouvernement syrien pour punir les criminels, y compris Bachar al-Assad, le président al-Charaa a précisé que la Russie a une opinion différente concernant la nécessité de livrer les personnes recherchées à la Syrie. « Toutefois, la justice doit suivre son cours », a-t-il souligné, en mentionnant la création d’un comité pour la justice transitionnelle afin que tous ceux qui ont commis des crimes soient tenus responsables, y compris Bachar al-Assad.
Concernant les efforts du gouvernement syrien pour connaître le sort du journaliste américain Austin Tice, disparu en Syrie en 2012, le président al-Charaa a déclaré : « Il y a plus de 250 000 personnes portées disparues en Syrie durant la guerre, et nous ne savons pas où elles se trouvent. J’ai rencontré la mère de Tice, une femme remarquable, qui a également rencontré ma mère, laquelle a vécu la même expérience : elle m’a perdu pendant sept ans, pensant que j’étais mort. Mais elle a tenu bon, gardé espoir, et cru que j’étais encore en vie, malgré ce que disaient les autres. J’ai donc demandé à ma mère de raconter son histoire à la mère de Tice, pour lui dire combien je comprends sa douleur. C’est une femme forte, et je ferai tout mon possible pour lui fournir des informations sur son fils, ainsi qu’à tous les citoyens américains et à toutes les familles des disparus au cours des dernières années. »
Adnan /Raghda
