Damas-SANA/ Dans un geste crucial, le Sénat américain a voté à une écrasante majorité en faveur d’une disposition dans le projet de budget du ministère de la Défense qui abrogerait la loi César d’ici la fin de l’année, ouvrant la voie à la fin d’années de sanctions économiques sévères imposées à la Syrie en raison des pratiques de l’ancien régime.
La loi est entrée en vigueur en 2020, dans le cadre d’une série de résolutions et de sanctions imposées par les États-Unis, dans le but de faire pression sur l’ancien régime et d’accroître son isolement financier, économique et politique, et d’assiéger et de punir ses partisans pour qu’ils cessent leurs pratiques arbitraires contre le peuple syrien, et de les forcer à accepter une solution politique sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité.
Pression sur le régime déchu pour qu’il mette fin à ses crimes
La loi stipule le gel des avoirs, l’interdiction des transactions financières et l’imposition de sanctions économiques de dix ans aux personnalités et aux institutions de l’ancien régime impliquées dans des crimes de guerre, ainsi que l’interdiction des transactions financières avec des personnalités influentes en son sein ou associées à celui-ci, et stipule la punition de toute entité syrienne ou étrangère qui investit ou traite avec l’ancien régime dans des secteurs tels que l’énergie, l’aviation, la construction et la banque.
L’ancien régime a tenté de contourner les dispositions de la loi en utilisant des projets dits de reconstruction, mais la loi était ferme en termes de punition de quiconque participait à ces projets, et les exceptions à la loi sont venues à certains égards pour assurer la protection des Syriens, et comprenaient des transactions humanitaires liées à la nourriture, aux médicaments et aux fournitures médicales.
Un rôle central pour la diplomatie syrienne dans son abrogation
La diplomatie syrienne a joué un rôle central dans l’abrogation de la loi César, sur la base d’une stratégie politique progressive visant à rétablir la confiance internationale et à démanteler le système de sanctions imposé au pays, et a adopté un discours réaliste loin de l’escalade, axé sur le dialogue et l’ouverture, tout en mettant l’accent sur la souveraineté nationale et en rejetant l’ingérence étrangère.
La diplomatie syrienne a également travaillé en coordination avec la communauté syrienne aux États-Unis, en particulier par le biais du Conseil syro-américain, qui a fait pression sur les membres du Congrès et a rendu compte de l’impact humanitaire des sanctions sur le peuple syrien, contribuant ainsi à un changement politique à Washington.
Ouvrir la porte à la reconstruction de ce que l’ancien régime a détruit
L’abrogation de la loi César ouvre la porte au retour des investisseurs étrangers, en particulier des pays arabes et occidentaux, sur le marché syrien après des années d’isolement, et accélérera la levée des restrictions sur les secteurs vitaux tels que l’énergie, la construction et les banques des projets de reconstruction, en particulier dans les villes touchées, en plus d’améliorer le taux de change de la livre syrienne, car le flux de devises étrangères conduira à une stabilité relative du taux de change, ce qui se répercutera positivement sur le pouvoir d’achat des citoyens.
L’abrogation de la loi facilitera également le transfert de fonds des Syriens à l’étranger à leurs familles à l’intérieur du pays, ce qui soutiendra l’économie locale, encouragera les membres des communautés syriennes à revenir ou à investir dans des projets de développement à l’intérieur du pays, et motivera les organisations de secours internationales à étendre leurs opérations à l’intérieur de la Syrie sans craindre d’être soumises à des sanctions, ce qui conduira à améliorer la situation économique et à atténuer les souffrances quotidiennes du citoyen syrien, résultant de ces sanctions, qui ont contribué au renversement du régime, mais leurs répercussions se poursuivent dix mois après sa chute.
R.S/ M.Ch.