Damas – SANA/ Le ministre de l’Information, Hamza Al-Moustafa, a affirmé que la Syrie est sortie de sa période d’exception et revient aujourd’hui à une situation normale après des années d’isolement. Il a souligné que la participation du président Ahmad Al-Charaa au sommet sur le climat (COP30) au Brésil reflète la réintégration de la Syrie sur la scène internationale et sa volonté de jouer un rôle actif et équilibré dans les affaires mondiales.
Dans une interview exclusive avec la chaîne syrienne « Al-Ikhbariya « , le ministre Al-Moustafa a expliqué que la visite prévue du président Al-Charaa à Washington et sa rencontre avec le président américain Donald Trump constituent un événement historique, ouvrant une nouvelle page dans les relations syro-américaines. Il a précisé que la diplomatie syrienne œuvre activement à la levée de la loi César et des sanctions imposées au pays, en raison de leur impact direct sur l’économie nationale et les conditions de vie des citoyens.
Le ministre a souligné que la présence militaire des États-Unis en Syrie est liée à la guerre contre Daech. Il a indiqué que l’administration du président Trump considère la nouvelle direction syrienne comme un acteur capable d’apporter la stabilité, affirmant qu’il existe une réelle opportunité de renforcer le partenariat entre la Syrie et les États-Unis dans les domaines politique, économique, sécuritaire et militaire.
Le ministre a déclaré que l’annonce de l’adhésion de la Syrie à la coalition internationale contre Daech, qui compte actuellement 89 pays, est normale, étant donné que cette coalition a une dimension politique. Cette adhésion est en accord avec la politique syrienne et son interaction positive avec son environnement, d’autant plus que tous les alliés principaux de la Syrie sont aujourd’hui membres de cette coalition.
Le ministre a ajouté qu’il est important de rappeler que les forces de la révolution syrienne ont été les premières à affronter Daech en 2013, avant l’intervention de la coalition internationale, et qu’elles ont consenti de grands sacrifices. Cependant, les résultats politiques de cette confrontation ont profité à d’autres forces, comme les « Forces démocratiques syriennes ». Aujourd’hui, le gouvernement s’efforce de redéfinir ces dossiers et de faire en sorte de garantir l’unité du pays et de contrer les projets de division et de sécession.
Le ministre de l’Information a indiqué qu’Israël a mené plus de mille frappes aériennes et cinq cents incursions terrestres sur le territoire syrien, ce qui constitue une agression totale et une violation flagrante de la souveraineté nationale. Il a insisté sur le fait que la Syrie continuera à défendre ses droits légitimes par tous les moyens diplomatiques et juridiques afin d’assurer la sécurité, la stabilité et parvenir à un accord sécuritaire garantissant le retrait des territoires occupés.
Concernant la situation intérieure, Al-Moustafa a expliqué que les enlèvements dans le pays sont limités et reflètent des cas de violence sociale individuelle apparus après la fin de la répression. Il a précisé que le ministère de l’Intérieur suit ces dossiers avec rigueur et distingue entre les enlèvements à motif criminel et ceux à motif politique. Il a souligné que l’État assume sa responsabilité dans la lutte contre la violence sociale et la protection des citoyens, exprimant sa solidarité avec toutes les victimes de ce phénomène dans les différents gouvernorats.
Sur le plan médiatique, le ministre a affirmé que le niveau de liberté en Syrie est aujourd’hui élevé, dépassant celui des pays voisins. Les médias syriens sont en cours de reconstruction sur de nouvelles bases fondées sur le professionnalisme, la transparence et la responsabilité nationale. Il a précisé que les médias publics, reconnus pour leur précision dans la transmission de l’information et leur grande crédibilité, attirent actuellement environ 35 % de l’attention du public.
Concernant le dossier de Soueïda, le ministre de l’Information a affirmé que le gouvernement s’est engagé à faire preuve de transparence et de responsabilité dans les enquêtes en cours. Le gouvernement a reconnu que certaines violations avaient eu lieu et a promis de tenir les responsables pour compte. Il a souligné que la reconnaissance des erreurs constitue une première étape vers l’établissement de la confiance et le renforcement du processus de réforme et de reddition des comptes dans la nouvelle Syrie.
M.Ch.