Washington-SANA/ Le Wall Street Journal a révélé, dans une enquête approfondie, que l’ancien régime d’al-Assad avait kidnappé des centaines d’enfants syriens et les avait délibérément séparés de leurs familles pendant plusieurs années, lors de raids et d’arrestations de masse.
L’enquête, sur laquelle le journal américain s’est appuyé, est basée sur des documents secrets et les témoignages de victimes et d’anciens détenus dans les prisons de l’ancien régime, et en coopération avec le nouveau gouvernement syrien. Elle a révélé qu’environ 3 700 enfants restent portés disparus après avoir été enlevés par les forces de sécurité de l’ancien régime, qui les ont détenus avec leurs familles ou les ont soumis à des séparations forcées lors de raids et d’arrestations massives.
L’enquête a également révélé qu’au moins 300 enfants ont été transférés dans des orphelinats entre 2014 et 2018, citant le cas de la famille Yassin, disparue en 2013 après que les forces criminelles du régime d’al-Assad ont arrêté leur mère, Rania Al-Abbasi, dentiste et ancienne championne syrienne d’échecs, ainsi que ses six enfants, à leur domicile dans le quartier de Doumar à Damas.
L’enquête a révélé que le mari de Rania avait été arrêté plus tôt et torturé à mort. Son nom figurait sur des photos des victimes, divulguées depuis des centres de détention la même année. Pendant ce temps, le sort des enfants et de leur mère est resté inconnu durant plus de dix ans, jusqu’à ce que de nouveaux éléments suggèrent qu’ils pourraient être placés dans des orphelinats.
Grâce à de vieux enregistrements et à un logiciel d’intelligence artificielle, une tentative d’identification des enfants, des années après leur disparition, a révélé une ressemblance entre une fillette apparue dans une vidéo et « Dima », l’une des filles de Rania Al-Abbasi. Cependant, SOS Enfants Syrie a nié tout lien. Dans un autre cas, la famille Al-Abbasi a identifié un garçon nommé Omar Abdul Rahman qui ressemblait à leur fils Ahmed, mais un test ADN a prouvé qu’il ne s’agissait pas de lui.
L’organisation SOS avait précédemment annoncé avoir accueilli 139 enfants sans papiers sous l’ancien régime, précisant qu’elle avait appelé à la fin de ces renvois depuis 2018. Elle a expliqué que la plupart des enfants avaient ensuite été renvoyés aux autorités criminelles du régime, sans que leur sort final soit élucidé.
Après la chute de l’ancien régime, le ministère des Affaires sociales et du Travail a lancé un appel aux familles des enfants disparus et détenus pour qu’elles s’adressent à ses directions dans les gouvernorats et lui fournissent toutes les informations relatives à leurs noms, à leur localisation ou à tout détail susceptible d’aider à l’enquête et à l’investigation des faits qui les entourent.
M.Ch.
