Damas, (SANA) – Le patrimoine culturel immatériel constitue un pilier essentiel de l’identité syrienne, avec ses arts, ses coutumes et ses pratiques héritées qui reflètent la profondeur de son histoire et de son rôle civilisationnel. Cette richesse n’a pas échappé à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui a inscrit plusieurs éléments syriens sur les listes du patrimoine mondial, renforçant ainsi la présence de la Syrie sur la carte culturelle internationale.
La liste syrienne du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO comprend huit éléments remarquables : le savon d’Alep, le verre soufflé à la bouche, la fabrication du oud et son interprétation, les « Qoudoud aleppins », la rose de Damas, le théâtre d’ombres, la fauconnerie et le « bisht ». Ces éléments forment un tableau harmonieux reflétant la diversité et la richesse de l’héritage syrien, et soulignent son importance en tant que partie intégrante du patrimoine humain commun méritant protection et célébration.
Le « Bisht » : un symbole culturel arabe commun
Le 10 décembre courant, lors de la vingtième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à New Delhi, le « bisht », une cape traditionnelle masculine considérée comme un symbole de prestige, d’élégance et d’authenticité culturelle dans le monde arabe, a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel. Cette inscription couronne un dossier arabe conjoint présenté par neuf pays, dont la Syrie, ainsi que l’Arabie saoudite, le Qatar, Bahreïn, les Émirats arabes unis, la Jordanie, le Koweït, le Sultanat d’Oman et l’Irak.
Le « bisht » est porté lors des occasions sociales et confectionné en laine ou en soie, avec des broderies artisanales fines qui lui confèrent un caractère distinctif. Son inscription confirme la coopération arabe commune et met en lumière le fait que le patrimoine syrien constitue une partie intégrante de l’identité culturelle arabe unifiée.
Le savon de laurier d’Alep
Il a été inscrit lors de la dix-neuvième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Paraguay, le 3 décembre 2024, en hommage à l’art traditionnel des maîtres savonniers d’Alep à travers les âges.
Le verre soufflé à la bouche
Un artisanat damascène ancestral reposant sur le soufflage du verre en fusion à l’aide d’un tube spécial et sur sa mise en forme manuelle pièce par pièce. Il a été inscrit le 5 décembre 2023 sur la liste de sauvegarde urgente en raison du risque de disparition de cette pratique.
La fabrication de l’oud
Elle a été inscrite fin 2022 afin de mettre en valeur la singularité du oud syrien, réputé pour sa sonorité pure et sa fabrication artisanale raffinée, et pour assurer la pérennité de ce savoir-faire transmis de génération en génération.
Les « Qoudoud aleppins »
L’art des « Qoudoud aleppins » a été inscrit en décembre 2021 lors de la seizième session du Comité international, en reconnaissance mondiale de cet art musical authentique lié à la ville d’Alep, et afin de renforcer sa situation en tant que composante de l’identité et du patrimoine humain.
Elle a été inscrite en décembre 2019, accompagnée des pratiques et métiers traditionnels qui lui sont associés dans le village d’Al-Marah, dans la banlieue de Damas. Elle est utilisée dans la fabrication des parfums, des confitures et des remèdes, et constitue un symbole de beauté et du patrimoine syrien.
Il a été inscrit en 2018 sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. Il repose sur l’animation de marionnettes derrière un écran blanc et met en scène des personnages tels que “Karagöz” et “Ayouaz”.
La fauconnerie
Elle a été inscrite en 2016 en coopération avec plusieurs pays arabes. Elle constitue une part du patrimoine humain, reflétant les traditions d’élevage des faucons et de chasse aux faucons.
Le patrimoine immatériel syrien n’est pas seulement un ensemble de pratiques ou de produits traditionnels, mais une mémoire collective reflétant une histoire qui s’étend sur des millénaires. L’inscription de ces éléments sur les listes de l’UNESCO ouvre la voie au monde pour découvrir la richesse de la culture syrienne et confirme que la préservation du patrimoine est une responsabilité collective dépassant les frontières nationales.
Il est à noter que la Syrie a adhéré à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2005. Depuis, le ministère de la Culture œuvre pour préparer des dossiers de candidature pour divers éléments du patrimoine populaire et des métiers traditionnels, afin de préserver cet héritage civilisationnel ancestral.
AM. / A.Ch.