Damas, (SANA) – Les Circassiens en Syrie représentent un modèle riche de diversité sociale et culturelle. Ils ont apporté de leur patrie d’origine, le Caucase du Nord, un patrimoine ancien et des traditions profondément enracinées. Ils ont réussi à s’intégrer dans la société syrienne tout en préservant leur singularité culturelle et leur identité historique, devenant ainsi une composante essentielle du tissu national syrien.
Du Caucase du Nord au Levant
La patrie originelle des Circassiens est le Caucase du Nord, historiquement connu sous le nom de « Circassie », qui s’étendait à travers le Caucase central et occidental, des montagnes du Caucase jusqu’au fleuve Don et à la mer d’Azov, atteignant la Tchétchénie. À une époque, elle couvrait une superficie d’environ 400 000 km².
L’écrivain et chercheur syrien d’origine circassienne, Adnan Kabartai, a déclaré à SANA en anglais que les Circassiens se composaient historiquement de 17 tribus, dont cinq ont disparu, laissant 12 tribus. Cela est symbolisé par les 12 étoiles figurant sur le drapeau circassien.
Migration et préservation de l’identité
Les Circassiens ont émigré vers plusieurs pays, notamment la Syrie, la Jordanie, la Turquie et la Palestine, où ils ont préservé leur identité culturelle riche en arts et traditions. Selon Kabartai, la population circassienne en Syrie s’élève aujourd’hui à environ 200 000 personnes, réparties dans les gouvernorats de Quneitra, Damas et Alep. Ils ont activement participé à tous les aspects de la vie syrienne tout en maintenant leur langue et leurs coutumes.
Implantations en Syrie
Les Circassiens se sont installés dans plusieurs villages du nord et du centre de la Syrie, tels que Manbej, Khanaser et Ras al-Aïn, ainsi que Talamri et Ain al-Nisr. À Damas, ils se sont concentrés à Marj al-Sultan, dans la Ghouta orientale, en plus de quartiers tels qu’al-Muhajrine, Rukn Eddin, Qudsaya et Harasta.
Le Golan est également devenu une zone d’implantation majeure, en particulier le village de Bir Ajam, qui a accueilli environ 80 % de la population circassienne en raison de sa nature montagneuse rappelant leur patrie originelle.
Intégration et préservation des traditions
Les Circassiens se sont intégrés dans la société syrienne sur les plans politique, intellectuel et culturel, contribuant à la vie publique tout en préservant leurs rituels traditionnels — notamment les mariages, qui continuent de suivre des coutumes héritées et influencées par l’environnement syrien.
Rituels de mariage circassiens
Les coutumes matrimoniales figurent parmi les traditions circassiennes les plus distinctives. Elles impliquent parfois le « Khutifa » (enlèvement) en cas d’opposition parentale, réalisé selon des codes stricts appelés « Kwasa », signifiant quitter discrètement la maison familiale pour commencer une nouvelle vie. Le rituel débute par un accord préalable entre les jeunes mariés, suivi d’une notification symbolique au village, puis de l’accomplissement des fiançailles et des procédures de mariage selon la tradition.
Tenue traditionnelle comme symbole d’identité
Les Circassiens entretiennent un lien fort avec leur terre et leur patrimoine, et les vêtements traditionnels constituent un symbole clé de leur identité. Les hommes portent le « Qalpaq » en laine, une ceinture en cuir, le poignard circassien « shashka » et le manteau traditionnel « chokha ». Les tenues féminines se distinguent par des broderies artistiques reflétant le statut social et l’occasion.
Arts, musique et danse
Les arts occupent une place particulière chez les Circassiens. La danse « Qafa », connue comme la danse des princes, est l’une des plus célèbres, accompagnée de mélodies romantiques à l’accordéon. Les instruments traditionnels incluent l’accordéon, le violon, le bjemi, la flûte et l’Apkhyaresta.
Présence culturelle continue
Pour mettre en valeur l’héritage circassien, l’Association caritative circassienne de Damas a récemment inauguré une exposition de livres et de documents dans le cadre d’un événement culturel consacré à l’histoire et à la présence des Circassiens en Syrie, ainsi qu’à leur rôle au sein du tissu national, avec la participation de chercheurs et de personnalités culturelles.





SANA en Anglais / R.F.