Caracas, (SANA) – Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela se sont intensifiées ces derniers jours, avec l’imposition par Washington d’un blocus naval sur les pétroliers soumis aux sanctions, une mesure considérée comme une escalade directe dans la campagne de pression américaine contre le président Nicolás Maduro.
Les mesures ont conduit à la saisie d’un deuxième pétrolier au large des côtes vénézuéliennes, suscitant des inquiétudes croissantes quant aux répercussions du blocus sur l’économie locale, qui dépend presque entièrement des exportations de pétrole comme principale source de revenus.
Washington a déclaré que la détention des navires s’inscrivait dans ses efforts pour lutter contre le transport illégal de pétrole, tandis que le gouvernement vénézuélien a qualifié cette mesure de « piraterie maritime » et de menace directe pour l’économie nationale.
Sanctions et pressions
L’économie vénézuélienne dépend des exportations de pétrole pour assurer environ 95 % de ses recettes en devises. Des estimations indiquent qu’environ 90 % de ses réserves, évaluées à 13 milliards de dollars, sont illiquides ou inaccessibles, ce qui la rend vulnérable à un effondrement de ses importations en quelques semaines.
Depuis l’imposition des sanctions américaines contre la compagnie pétrolière nationale en 2019, la production de pétrole a fortement chuté, en dépit de quelques hausses ponctuelles enregistrées par la société américaine Chevron, qui a récemment obtenu des permis exceptionnels pour produire au Venezuela.
Les sanctions américaines ciblent principalement les pétroliers opérant en dehors du cadre des autorisations, incluant la saisie et la confiscation comme moyen de pression économique directe. Certaines entreprises, comme Chevron, continuent toutefois à bénéficier d’exemptions limitées, ce qui atténue partiellement l’impact des restrictions sur les marchés mondiaux.
Course à l’influence internationale
Alors que les investissements chinois au Venezuela reculent, les États-Unis apparaissent comme l’acteur dominant dans la détermination du destin du pétrole vénézuélien, utilisant les sanctions comme outil de pression dans le cadre d’une « course au contrôle des ressources pétrolières mondiales ».
Des analyses indiquent que Pékin se concentre désormais sur des projets limités, tandis que Chevron accroît sa production au Venezuela malgré les sanctions, une contradiction notable qui reflète le désintérêt croissant de la Chine pour le pétrole vénézuélien face à la présence américaine grandissante.
Réactions et escalade possible
Le Venezuela a qualifié les mesures américaines de « piraterie maritime » et de menace directe pour l’ordre international, tandis que des prévisions suggèrent que la poursuite du blocus pourrait entraîner davantage de saisies et un durcissement des sanctions économiques.
Les restrictions ont eu un impact rapide sur l’économie vénézuélienne, provoquant une paralysie partielle des exportations de pétrole et une baisse de la demande mondiale de brut vénézuélien. Toutefois, l’effet sur les marchés mondiaux reste limité, les exportations du Venezuela ne représentant qu’environ 1 % de la production mondiale, avec des alternatives disponibles.
La crise actuelle illustre un mélange de pressions économiques, politiques et de sanctions internationales, dans un contexte de rivalités d’intérêts mondiaux, avec une attente des réactions qui pourraient déterminer l’évolution des événements dans les prochaines étapes.
En dépit de ses immenses richesses pétrolières, le Venezuela est confronté à une véritable épreuve de sa capacité à résister au blocus naval et aux pressions économiques, tandis que l’influence américaine demeure un facteur déterminant dans l’équilibre des forces du marché pétrolier mondial.
L.S.