Damas ,(SANA)-Dans le cadre des activités du ministère de la Culture à l’occasion du premier anniversaire de la libération de la Syrie, la salle d’expositions de la Bibliothèque nationale syrienne à Damas accueille une exposition intitulée « Nos chemins vers Damas », qui présente des témoignages visuels rares retraçant le parcours et les sacrifices du peuple syrien au cours des années de la révolution.

L’exposition représente un effort collectif visant à rassembler un récit visuel unifié à travers les œuvres de photographes syriens ayant vécu les étapes de la révolution, ses sacrifices et ses victoires sous différents angles et dans diverses régions géographiques. L’exposition réunit environ 80 œuvres photographiques réalisées par 13 photographes syriens, unis par leur expérience commune de la documentation.
Commémoration des martyrs de l’objectif
L’exposition prend une dimension profondément humaine en honorant les œuvres de plusieurs photographes martyrs qui sont tombés alors qu’ils accomplissaient leur devoir de documentation. Parmi eux, le martyr Anas Al-Kharboutli, qui a été tué en couvrant les événements, ainsi que le martyr Moustafa Al-Sarout, l’une des figures qui ont immortalisé les premiers jours.
Détails de l’exposition et de sa tournée internationale
Dans une déclaration au correspondant de SANA ,le photographe Baraa Haddad, participant à l’exposition, a indiqué que les œuvres représentent les visions de photographes qui avaient été déplacés de force vers le nord‑ouest de la Syrie ou à l’étranger, et qui ont pu revenir avec leurs caméras après la victoire de la révolution syrienne pour capturer des moments décisifs.

Et Haddad de poursuivre : ‘’l’exposition avait déjà entrepris une tournée internationale : elle a été présentée en Bosnie au mois de juillet dernier dans le cadre du Festival de la guerre, puis en Normandie, en France, en octobre, lors des activités du prix mondial « Bayeux » des photographes de guerre, avant de trouver finalement son chemin vers Damas’’.
De l’exil vers la capitale
Le photographe Haddad se souvient de son parcours personnel, commencé en 2012 depuis Lattaquié et sa campagne, passant par l’exil en Turquie, puis son retour pour documenter le déplacement et la souffrance dans le nord‑ouest de la Syrie à partir de 2020.

Haddad a exprimé des sentiments mêlés en voyant ses œuvres exposées à la Bibliothèque nationale de Damas, déclarant : « Je ressens une immense joie de présenter mes travaux dans cet endroit, après des années de travail documentaire sur les héroïsmes et les sacrifices des fils de la révolution, tout en ayant le sentiment d’être éloignés et déplacés de notre pays ».
Et Haddad de poursuivre : ‘’la libération de la Syrie et la victoire de la révolution lui ont permis, ainsi qu’à ses collègues, d’exposer leurs photos à Damas pour que tous les Syriens puissent les voir’’.
L’effort collectif et les archives vivantes
Haddad a fait noter que le rassemblement des photographes participants est né de manière spontanée, unis par le désir de préserver leur héritage documentaire du risque de disparition après la victoire de la révolution, précisant que cette archive visuelle « porte une grande partie de la mémoire syrienne », affirmant que son rôle n’est pas seulement celui d’une archive, mais celui d’une mémoire nationale pour les générations futures, qui résiste à l’oubli et protège la vérité contre la falsification.
L’organisateur et la vision future
L’exposition est organisée par « Dar Ebla », une institution mère de plusieurs espaces créatifs, parmi lesquels l’espace photographique « Malmah », spécialisé dans l’enseignement de la photographie comme outil d’expression et de documentation, et dont le lancement est prévu depuis la Ghouta orientale.
L’organisateur aspire à donner à l’exposition une dimension durable. Elle restera à la Bibliothèque nationale jusqu’au 14 du mois en cours, puis entamera une tournée dans plusieurs villes syriennes, portant avec elle la mémoire du peuple syrien et le récit des enfants de la révolution à travers les photographes, vers toutes les régions de Syrie et, au‑delà, vers le monde.
R.Kh. M.Ch.