Doha, (SANA) – Sous le patronage de l’Émir de l’État du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, et avec la participation du président Ahmad al‑Charaa ainsi que de plusieurs chefs et représentants d’États et d’organisations régionales et internationales, les travaux de la 23ᵉ édition du Forum de Doha ont débuté aujourd’hui dans la capitale qatarie sous le slogan : « Consolider la justice, des promesses à la réalité tangible ».
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, a déclaré dans son discours d’ouverture du forum : « Le peuple syrien, après des années difficiles marquées par l’absence de justice, avance sur une voie qu’il espère voir le conduire vers la guérison, dans le cadre d’une justice transitionnelle qui renforce la cohésion et rejette le sectarisme ».
Il a ajouté : « Ce chemin prépare la voie vers une paix qui tourne la page du passé et repose sur la participation et la justice ».
Il a poursuivi dans son allocution : « Le forum de cette année se tient sous le titre “Consolider la justice… des promesses à une réalité tangible”, un intitulé qui reflète une vérité que nous percevons tous : l’écart entre le discours et la pratique s’élargit, et la justice est souvent absente du cours du droit international, dans un monde où les intérêts priment sur les principes et où la loi est remplacée par la force ».
Il a déclaré : « Notre monde connaît aujourd’hui une aggravation des crises, non pas en raison d’un manque de ressources ou de connaissances, mais du fait de l’absence de reddition de comptes et de la persistance des conflits sans solutions justes, ce qui constitue une menace directe pour la paix et la sécurité internationales. Lorsqu’une crise est gérée selon la logique de la force plutôt que celle du droit, et que l’agresseur demeure à l’abri de toute responsabilité, le système international se transforme en une série de promesses non tenues ».
Il a ajouté : « Les tensions successives ont révélé que la gestion minimale des crises ou le maintien d’un consensus international temporaire sans traiter les racines du conflit n’est plus une option viable. Les crises, lorsqu’elles ne trouvent pas de solutions justes, reviennent plus complexes et s’étendent au‑delà de leurs frontières. Le consensus provisoire ne suspend pas l’histoire, il ne fait que reporter ses échéances ».
Le Premier ministre du Qatar a souligné que seules les solutions justes créent une paix durable et empêchent la poursuite du cycle de conflit et de division. L’absence de reddition de comptes demeure l’une des manifestations les plus graves du déséquilibre dans notre système international, ce qui se reflète dans notre région : les souffrances du peuple palestinien face à des violations flagrantes du droit international et les tragédies vécues par le Soudan, entre massacres et violations graves, montrent toutes que la réalisation de la justice et la protection des droits sont des conditions indispensables pour préserver la stabilité de la région et éviter son éclatement.
M.Ch.