Damas, (SANA) – Les représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité effectuent aujourd’hui une visite qui est la première du genre en Syrie depuis la création du Conseil en 1945, en commémoration de la libération du régime déchu et de la victoire de la révolution du peuple syrien.
Cette visite réaffirme le soutien de la communauté internationale à la nouvelle Syrie et son appui dans la phase de reconstruction, de consolidation de la souveraineté et de la stabilité.
Les représentants des États membres sont arrivés ce matin au poste frontière de Jdaidet Yabous dans la banlieue de Damas, puis se sont rendus dans le quartier de Jobar afin de s’informer de l’ampleur des destructions et des ravages ayant touché le quartier de Jobar du fait des bombardements de l’ancien régime.
Accompagnée du représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, Ibrahim Olabi, et l’envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, la délégation a également visité plusieurs sites patrimoniaux de la vieille ville de Damas, notamment l’hôtel Beit Al‑Wali à Bab Touma, le souk Medhat Pacha et la mosquée des Omeyyades.
Par la suite, elle s’est rendue au Palais du Peuple pour rencontrer le président Ahmad al-Charaa.
Cette visite, qui reflète le consensus du Conseil pour la première fois en 14 ans sur les questions de la République arabe syrienne, comprend des rencontres avec plusieurs responsables syriens, des personnalités de la société civile syrienne, ainsi que les comités chargés d’enquêter sur les événements de la côte et à Soueïda, en plus d’une rencontre avec l’envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi.
Quels sont les pays qui avaient également accueilli des visites des membres du Conseil de sécurité ?
Au cours des dernières décennies, les représentants des États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont visité quatre pays seulement, car ces visites nécessitent l’approbation collective des 15 membres, ce qui les rend rares et complexes sur le plan organisationnel, notamment dans les zones de tension.
Angola (octobre 1992) : Une délégation du Conseil de sécurité a été envoyée pour appuyer la mise en œuvre des accords de paix post-électoraux.
Ex-Yougoslavie (avril 1993) : Une délégation du Conseil de sécurité s’est rendue en Yougoslavie afin de recueillir des informations de terrain sur le conflit à Sarajevo et Srebrenica.
Kosovo (juin 2001) : Première visite réunissant les 15 membres, afin d’évaluer la situation sécuritaire.
Colombie (février 2024) : Les États membres du Conseil de sécurité, conduite par Guyana, la Suisse et le Royaume-Uni, ont effectué une visite conjointe en Colombie pour appuyer la mise en œuvre de l’accord de paix de 2016 et examiner les nouveaux défis posés aux efforts de paix.
Quand le Conseil de sécurité a-t-il été créé et quelles sont ses fonctions ?
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été créé en 1945 en vertu de la Charte des Nations Unies, après la Seconde Guerre mondiale, dans le but de maintenir la paix et la sécurité internationales.
Il a tenu sa première session le 17 janvier 1946 dans le bâtiment Church House, à Westminster à Londres, et a depuis pris le siège permanent des Nations Unies à New York.
Le Conseil est composé de 15 États, dont cinq membres permanents : les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France et la Chine, qui ont le droit de veto qui leur permet de rejeter toute décision même si elle reçoit le soutien d’une écrasante majorité des autres États membres.
Quant aux dix membres non permanents, ils sont élus pour une durée de deux ans par l’Assemblée générale à la majorité des deux tiers des voix, en tenant compte de la répartition géographique selon le schéma suivant.
-Cinq sièges sont attribués aux pays africains et asiatiques, et l’un de ces sièges est réservé à un pays arabe, selon un système de rotation.
-Deux sièges pour les pays d’Amérique latine.
-Deux sièges pour les pays d’Europe occidentale et les autres États.
-Un siège pour les pays d’Europe de l’Est.
Les États membres non permanents du Conseil sont actuellement : la Sierra Leone, la Corée du Sud, le Panama, le Pakistan, le Guyana, la Grèce, l’Algérie, la Slovénie, le Danemark et la Somalie.
Maintenir la paix et la sécurité
Lorsque le Conseil de sécurité est saisi d’un rapport concernant une menace contre la paix, sa première démarche consiste généralement à appeler à un règlement pacifique du différend. Si le différend dégénère en affrontements, le Conseil s’efforce en priorité de mettre rapidement fin aux hostilités et peut ensuite prendre des mesures, notamment :
Donner des ordres de cessez-le-feu
Déployer des observateurs militaires ou des forces de maintien de la paix afin de contribuer à la désescalade, séparer les forces en conflit et créer les conditions propices à un règlement pacifique.
Si ces mesures s’avèrent inefficaces, le Conseil peut décider d’imposer des mesures telles que : des sanctions économiques, des embargos sur les armes, des sanctions et restrictions financières, des interdictions de voyager, la rupture des relations diplomatiques, l’imposition d’un blocus, et même le recours à une action militaire collective.
Tous les États membres des Nations Unies sont tenus d’accepter et d’appliquer les décisions du Conseil de sécurité.
W.H / L.S