La Haye – SANA
Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Mohammad Katoub, a affirmé la volonté de renforcer la coopération avec l’organisation, soulignant que la Syrie n’est plus une menace comme à l’époque d’Assad. Elle est différente de celle qui avait été privée de ses privilèges en 2021, et sa boussole est désormais tournée vers les intérêts des victimes et des survivants ainsi que vers la destruction de tout reste d’armes chimiques. Elle souhaite également recouvrer l’ensemble de ses droits au sein de l’organisation.
Dans une allocution consacrée au projet de décision examiné par l’organisation pour restituer ses droits à la Syrie, lors de la 30ᵉ Conférence des États parties à La Haye, Katoub a exprimé ses remerciements envers l’organisation pour tous ses efforts, et a adressé des remerciements particuliers à l’État frère du Qatar pour les efforts déployés afin d’éliminer les armes chimiques en Syrie.
Il a ajouté : « Cette semaine, je m’exprime pour la première fois en tant que représentant permanent de la République arabe syrienne auprès de l’organisation, et en tant que témoin de dizaines d’attaques chimiques lorsque j’étais en Syrie, dans la Ghouta orientale. J’affirme notre volonté de renforcer la coopération avec l’organisation et notre souhait que cette coopération soit réciproque, afin que la Syrie soit un membre actif et positif ».
Il a poursuivi : « La Syrie aujourd’hui n’est plus une menace comme à l’époque d’Assad ; au contraire, elle est un membre actif et positif. Nous souhaitons retrouver pleinement notre siège et nos droits au sein de l’organisation à laquelle nous nous sentons appartenir et dont nous apprécions grandement l’importance du travail ».
Katoub a expliqué que l’approche de la Syrie dans le traitement du dossier des restes d’armes chimiques repose sur trois piliers essentiels :
- La sécurité et la sûreté des Syriens et des Syriennes face aux résidus et aux séquelles des armes chimiques.
- La justice pour les survivantes et survivantes, ainsi que la responsabilité des auteurs.
- L’engagement de la République syrienne envers les conventions et traités internationaux, et son ouverture pour être un acteur positif et actif du système mondial de non-prolifération.
Le représentant permanent a indiqué que la Syrie œuvre intensément en équipe avec les groupes du secrétariat technique, mobilisant toutes les capacités disponibles pour faciliter les opérations de vérification, l’accès aux informations et aux sites suspects, et pour résoudre les problématiques transformées en profondeur à la suite de la chute du régime d’Assad et de la libération du pays de cette époque.
Katoub a déclaré : « Nous parlons d’une Syrie différente de celle qui avait été privée de ses privilèges en 2021, une Syrie qui se présente devant vous, dont la boussole est avant tout les intérêts des victimes et des survivants. La destruction de tout reste d’armes chimiques est un intérêt national qui contribue à éviter la répétition et à rendre justice aux victimes, avant même d’être une obligation liée à notre engagement envers la convention ».
Katoub a exposé les changements intervenus depuis la libération jusqu’à aujourd’hui : l’équipe d’enquête et d’identification a visité la Syrie pour la première fois depuis sa création, cette année, et a exercé ses missions au sein du Bureau des missions spéciales à Damas. Les témoins ont parlé pour la première fois depuis Damas sans crainte d’intimidation ou d’arrestation. Les équipes de l’organisation ont reçu des échantillons provenant des frappes et des documents collectés par des ONG et des équipes nationales, également pour la première fois à Damas. La société civile et les groupes de victimes ont tenu leur troisième conférence sur les armes chimiques, pour la première fois à Damas.
Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’OIAC a souligné que, depuis la première arrivée du secrétariat technique jusqu’à aujourd’hui, sept déploiements ont été effectués, 23 sites ont été visités, plus de 6 000 documents ont été reçus, au moins neuf témoins ont été entendus, et plus de 30 échantillons ont été collectés.
Il a ajouté : « Nous ne cherchons pas à établir un précédent devant le Conseil qui servirait pour l’avenir, mais nous sommes aujourd’hui face à une transformation majeure survenue en Syrie. La direction du dossier des armes chimiques a complètement changé, et les équipes nationales ont réalisé des avancées considérables dans le travail de terrain en Syrie ».
Katoub a exprimé le souhait de la Syrie de progresser également au sein de l’organisation, à travers un débat sur la récupération de ses droits et privilèges par un vote de la Conférence des États parties, sans attendre une année entière jusqu’à la prochaine conférence pour entamer cette discussion.
Katoub a adressé ses remerciements à tous les États qui ont parrainé le projet de décision, ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent soutenir le processus de destruction des armes chimiques et faciliter la tâche de la Syrie dans ce domaine.
M.Ch.