Belém-SANA / Le président Ahmad al-Charaa a affirmé que la Syrie œuvre pour nouer de bonnes relations avec tous les pays du monde, soulignant que la levée des sanctions à son encontre et son soutien pour retrouver son rôle régional et mondial servaient l’intérêt de tous. Il a ajouté qu’une nouvelle histoire pour la région a commencé avec la naissance de la nouvelle Syrie.
Dans une interview accordée à la chaîne « El Sharq » en marge de sa participation au sommet de la COP 30 au Brésil, et rapportée sur son site web, le président al-Charaa a déclaré : « La Syrie a historiquement représenté un poids important dans la région et n’a jamais été marginalisée. Cependant, le régime déchu a privé la Syrie du monde et a privé le monde de la Syrie pendant les 60 dernières années ».
Il a ajouté : « La situation normale de la Syrie est d’avoir de bonnes relations avec tout le monde, et que la Syrie échange avec les autres le même niveau des relations amicales ». Il a souligné qu’au cours des dix derniers mois, « une nouvelle histoire a commencé pour la région avec la naissance de la nouvelle Syrie ».
Relations avec les États-Unis : « Commencer par les actes »
En ce qui concerne les relations entre Damas et Washington, le président al-Charaa a précisé que sa méthode était de « commencer par les actes d’abord », soulignant que le régime déchu « ne faisait rien » concernant ces relations.
Il a déclaré : « Il existe de nombreuses relations stratégiques entre la Syrie et les États-Unis, la Syrie étant située dans une position géopolitique sensible. Aujourd’hui, elle commence à jouer son rôle régional et mondial, et il est dans l’intérêt de nombreux pays d’établir des relations stratégiques avec la Syrie. De même, il est dans l’intérêt de la Syrie d’avoir des relations stratégiques avec d’autres pays ».
Il a indiqué que le processus des relations avec Washington « nécessite une analyse approfondie et de nombreuses discussions sur les détails », émettant son espoir que l’opportunité de discuter de l’avenir des relations sera offerte lors de sa visite à la Maison-Blanche, prévue pour lundi prochain.
Relations avec l’Arabie saoudite et la région : sécurité commune et amour entre les peuples comme base de coopération
Concernant les relations entre la Syrie et l’Arabie saoudite ainsi que d’autres pays de la région, le président al-Charaa a affirmé : « Ce qui s’est passé en Syrie verse dans l’intérêt de l’Arabie saoudite et des pays de la région en général ». Il a ajouté : « Damas a commencé à prendre des mesures telles que l’investissement dans la sécurité régionale. Nous, les pays, nous influençons mutuellement, positivement et négativement. La sécurité de la Syrie est liée à celle de l’Arabie saoudite, et la sécurité de l’Arabie saoudite est liée à celle de la Syrie ».
Il a souligné que « le plus grand investissement est cet amour qui est né entre les peuples de la région, notamment l’interaction de l’Arabie saoudite avec ce qui s’est passé en Syrie ».
Levée des sanctions : un consensus international rare
Concernant la résolution du Conseil de sécurité de lever les sanctions imposées à la Syrie ainsi qu’au ministre de l’Intérieur, Anas Khattab, le président al-Charaa a affirmé que cette résolution allait dans le bon sens, précisant que « c’est la première fois depuis longtemps que le Conseil de sécurité parvient à un consensus sur quelque chose, et heureusement, il s’agit de quelque chose lié à la Syrie ».
Il a indiqué que « la Syrie a réussi à créer un large consensus entre des pays difficiles à réunir sur un sujet, ce qui constitue un indice positif. Cela pourrait être le début de la résolution de nombreux problèmes mondiaux en suspens ».
Le président al-Charaa a souligné qu’il y avait de nombreux pays qui ont aidé la Syrie à lever les sanctions et à rétablir sa position régionale et mondiale, en tête desquels se trouvent l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar, les Émirats arabes unis, ainsi que la Jordanie, et plusieurs pays européens, dont la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Il a noté que le Royaume-Uni avait été un précurseur en levant les sanctions visant la Syrie.
Il a ajouté : « Les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont joué un rôle important, et la Russie ainsi que la Chine ont également participé activement à cet effort ».
Concernant sa participation au sommet sur le climat au Brésil, le président al-Charaa a précisé que l’environnement est une question importante, mais que sa participation à ce sommet représente également une occasion pour la Syrie de se redéfinir à travers sa présence dans ces événements.
Il a conclu : « La Syrie se définit et se positionne de manière nouvelle et différente de ce qu’elle était auparavant. C’est une opportunité pour de nombreuses rencontres en marge du sommet, ce qui nous permet de gagner beaucoup de temps en organisant plusieurs rencontres en une seule journée ». Il a ajouté que ces rencontres jettent les bases d’une phase de partenariats multiples avec les pays de la région en général.
A.Ch.