Paris-le Parisien-SANA / Marqués par le 10e anniversaire des attentats du 13 Novembre, les Bleus ont sobrement fêté leur victoire face à l’Ukraine (4-0), ce jeudi soir, synonyme de qualification pour la prochaine Coupe du monde en Amérique du Nord.
Dans un reportage, le journal français « Le Parisien » a dit : « Célébrer en sobriété, savourer en toute simplicité. Il ne pouvait y avoir de meilleur jour, en réalité, pour inventer un nouveau concept, une nouvelle façon de manifester sa joie et le sentiment du devoir accompli ».
Et de poursuivre : « Sur la pelouse comme en tribunes, les sourires, bien sûr, se sont répandus comme un virus jeudi soir au Parc des Princes. Au terme de la victoire glanée face à l’Ukraine (4-0) à l’issue d’une seconde période emballante et à l’exacte opposée des soporifiques 45 premières minutes, aucune effusion ostentatoire n’a gagné les joueurs de l’équipe de France ».
« En ce jour de dixième anniversaire des attentats du 13 novembre, l’extravagance et la fantaisie n’avaient évidemment pas leur place ici-bas. Pour célébrer leur qualification à la Coupe du monde, la première donc que les Bleus joueront aux États-Unis après celle manquée en 1994, les troupes de Didier Deschamps ont, à l’image des messages affichés sur les écrans géants, fait simple. Et efficace », a-t-il précisé.
Au pied de la tribune Boulogne, c’est devant le kop des « Irrésistibles Français » que les Bleus se sont réunis pour prendre la pause devant une pancarte « Qualifiés, Coupe du monde de la Fifa 26 » ! Seule excentricité de la scène, l’insistance de Kylian Mbappé pour placer Didier Deschamps au centre et au premier rang de tout ce petit monde au visage illuminé. Après le traditionnel cliché, un petit tour d’honneur, une fois encore, tout en modération, voilà comment les Bleus se sont délectés de cette soirée qui, un autre jour, aurait sans doute été plus démonstrative.
Mais, comme l’a rappelé Kylian Mbappé en zone mixte, ce 13 novembre n’était pas une journée comme les autres, surtout pas la leur, à eux les footeux. « Il y a eu cette unité tout au long de la journée, on a vu toutes les festivités, la communion, je pense qu’on n’est pas détaché de ça, a expliqué le capitaine des Bleus. On voulait montrer que c’est ça la chose qui primait aujourd’hui. Même si j’avais dit hier que l’équipe de France allait essayer de mettre des sourires sur le visage des gens pendant 90 minutes, l’événement de la journée ce n’était pas nous. Ce sont toutes les personnes qui ont perdu des proches, qui ont perdu un père, une mère, un enfant, un frère, une sœur, un proche… Et ce sont à ces personnes-là à qui on pense, toujours avec beaucoup d’émotion et beaucoup de solidarité parce qu’on a touché à notre pays. Et on est tous solidaires quand on s’attaque à la France ».
« Pas un jour heureux mais une soirée réussie »
Pas de méprise s’il y eut de la solidarité dans la sobriété, cela n’a toutefois pas interdit aux hommes de Deschamps, par ailleurs félicités dans les vestiaires par Marina Ferrari, la ministre des Sports, et Philippe Diallo, le président de leur Fédération, d’apprécier ce pour quoi ils luttaient ce jeudi soir, à savoir la qualification pour la prochaine Coupe du monde.
Car, comme l’a expliqué Lucas Digne, les tricolores « ont fait le plus dur ». « Maintenant, on va profiter tous ensemble. Le plus important c’était de gagner ce match-là. C’est fait. C’est toujours une soirée particulière (une qualification en Coupe du monde) », a-t-il expliqué en rappelant « que toutes les pensées étaient tournées vers les victimes et leurs familles. Ce n’est pas forcément un jour heureux au départ mais on a essayé de tout mettre en œuvre pour que ce soit une soirée réussie ».
Hugo Ekitike en a d’ailleurs convenu d’une voix presque sage lors de son passage devant les micros, disant qu’une qualification « c’est particulier, c’est exceptionnel ! Je pense que pour toute la France et pour tous les joueurs c’est quelque chose de fabuleux », a expliqué l’auteur de son premier but en équipe de France avant de dévoiler un comportement identique, même à l’abri des regards dans l’intimité du Parc.
« Il y avait de la joie dans le vestiaire mais une joie modérée, par rapport aux événements, a assuré l’attaquant de Liverpool. Ce n’est pas une énorme fête, il faut respecter les mémoires. Disons c’est surtout un sentiment de fierté qu’on a eu, il y a quand même une qualification pour la Coupe du monde. » Tout est dit.
A.Ch.