Damas, (SANA)- Le président de la République arabe syrienne, Ahmad al-Charaa, a félicité le peuple syrien à l’occasion du premier anniversaire de la libération du pays, soulignant l’élaboration d’une vision claire pour la nouvelle Syrie : un État fort, appartenant à son glorieux passé, tourné vers son avenir prometteur et retrouvant sa place normale dans son environnement arabe, régional et international.
Voici les principaux points évoqués par le président al-Charaa lors de la cérémonie du premier anniversaire de la libération, au Palais des Congrès à Damas :
Aux héros qui ont libéré la patrie avec leur sang, aux mères qui ont enduré la perte et gardé l’espoir dans leurs cœurs malgré la douleur, aux enfants qui ont ouvert les yeux sur l’orphelinat et traversé l’obscurité de la perte avant même de connaître le sens de la vie, et au grand peuple syrien qui a tenu bon malgré toutes les épreuves et affronté des années d’oppression et d’injustice à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. À vous, présents au cœur de l’Histoire, qui formez une page de bravoure et un chapitre de la grande épopée de la victoire, nous vous félicitons tous à l’occasion de l’anniversaire de la libération de la Syrie de la tyrannie et du despotisme, et du retour de la patrie à son peuple, fier, libre et digne comme il l’a toujours été.
Nous avons perdu la Syrie, la perle du Levant, pendant plus de cinq décennies. Ils ont tenté de l’arracher de son identité, de sa civilisation et de sa profondeur historique, et ils ont vainement cherché à l’enterrer maintes fois. Mais comment les lunes pourraient-elles cacher leurs visages ? Et comment le soleil pourrait-il être empêché de briller ?
C’est ici la Syrie, c’est d’ici que l’humanité a traversé et c’est d’ici qu’elle renaîtra. De cette terre pure se sont infiltrées dans les cœurs des gens les brises de la foi. C’est ici que les gens ont compris la signification de l’humanité, de la fidélité, de la justice et de la sagesse, et ont transmis ces valeurs de génération en génération.
L’époque du régime déchu a été une page noire de l’histoire de notre pays, où le tyran a exercé son pouvoir pendant un certain temps, puis il est tombé. Les lumières de la clairvoyance, du bon dialogue et des ponts d’amour et de fraternité ont brillé de nouveau. La Syrie est devenue le centre des cœurs et le critère des intérêts. Les récits des gens sur la Syrie et ses habitants sont passés de la pitié à l’admiration et à la fierté, tout cela en une année, grâce à Dieu.
Quelle merveille tu es, ô Cham ! En toi résident la bonté, la noblesse des rapports humains, les cœurs les plus purs, les esprits les plus avisés et les intelligences les plus brillantes. Ton peuple fut le plus déterminé lorsque les droits furent usurpés et la dignité humiliée. Ils comprirent tôt que les droits s’arrachent et ne se donnent pas, que la liberté a un prix à payer, que la victoire accompagne la patience et qu’avec la difficulté vient la facilité. Et pour tout cela, ils offrirent les plus beaux dons.
Le régime déchu s’est employé à semer la sédition et la division entre les Syriens, à instiller le doute dans leurs cœurs et esprits. Il a dressé entre le pouvoir et le peuple des barrières de peur et de terreur, transformant l’acte de citoyenneté en celui d’allégeance et d’asservissement. Il a affaibli la détermination des gens et a entraîné notre pays vers les rangs les plus bas dans divers domaines et spécialités.
Le régime déchu a fondé un régime basé sur l’absence de loi, a propagé la corruption, approfondi l’appauvrissement du peuple, son ignorance et la privation de ses droits. La parole est devenue un crime, la créativité une honte, et l’amour de la patrie une accusation et une trahison.
Aujourd’hui, avec le lever du soleil de la liberté, nous annonçons une rupture historique avec cet héritage, la destruction totale de l’illusion du mensonge, et une séparation définitive d’avec l’époque de la tyrannie et de la dictature, pour un nouveau matin fondé sur la justice, la bienveillance, la citoyenneté, la vie commune, la créativité et l’excellence dans l’édification de la patrie.
La fin de notre bataille contre le régime déchu n’a été que le début d’une nouvelle bataille dans les domaines du travail et de l’effort : une bataille pour rapprocher les paroles des actes, les promesses de la fidélité, et les valeurs de leur mise en pratique.
Le président al-Charaa : Le peuple nous a accordé sa confiance après des années d’oppression et d’injustice, et il nous a confié le dépôt de la responsabilité. Que notre devise soit la sincérité et notre engagement, la construction.
Dès le premier instant de la libération, nous avons parcouru les gouvernorats, écouté les préoccupations et les revendications du peuple. Sur cette base, nous avons élaboré une vision claire pour la nouvelle Syrie : un État fort, fidèle à son glorieux passé, tourné vers un avenir prometteur, et retrouvant sa place normale dans son environnement arabe, régional et international.
Nous avons œuvré pour faire connaître cette vision au monde : nous avons reçu des délégations et visité des pays. La diplomatie syrienne a contribué à un changement radical de l’image de la Syrie à l’étranger, faisant d’elle un partenaire fiable pour les pays de la région et du monde.
Sur le plan économique et de l’investissement, nous avons conclu des partenariats stratégiques avec des pays amis dans des secteurs vitaux, notamment l’énergie, les ports, les aéroports, l’immobilier et les télécommunications. Ces partenariats ont renforcé la reprise économique, ouvert la porte aux investissements, créé des offres d’emploi et amélioré la structure de l’économie nationale.
Au niveau des conditions de vie, nous avons veillé à rationaliser la politique économique afin qu’elle se reflète directement sur les citoyens : nous avons progressivement relevé le niveau des revenus, réduit les souffrances, et instauré un environnement plus stable et plus juste.
Nous avons intégré les différentes forces armées dans une armée nationale unifiée, fondée sur le professionnalisme et la loyauté de l’institution envers la patrie, ce qui a contribué à consolider la sécurité et la stabilité du pays.
Aujourd’hui, alors que nous avançons sur le chemin de la construction de la nouvelle Syrie, nous réaffirmons notre engagement envers le principe de justice transitionnelle, afin de garantir la responsabilité de tous ceux qui ont violé la loi et commis des crimes contre le peuple syrien, tout en préservant les droits des victimes et en rendant justice.
Le droit du peuple à la connaissance, à la reddition des comptes, puis à la responsabilité ou à la réconciliation, constitue le fondement de la stabilité de l’État et la garantie de ne pas répéter les violations. Il est la pierre angulaire de la confiance entre le citoyen et l’État.
Nous n’oublions jamais les disparus et leurs familles, qui représentent une cause humaine prioritaire, non négociable. Nous sommes engagés à rechercher la vérité sans relâche.
Ô noble peuple syrien, vous avez prouvé au monde que la victoire n’est qu’un commencement. Venez, poursuivons ensemble l’histoire : l’histoire d’un peuple qui a tenu bon, qui a patienté, et qu’Allah a honoré et soutenu. Faisons de la victoire une responsabilité qui se manifeste en sérieux, en action, en justice et en miséricorde, pour élever notre chère patrie au rang des pays avancés.
À ceux qui nous ont ouvert la voie de leur sang, de leurs souffrances, de leurs blessures et de leurs douleurs, moudjahidines, prisonniers, martyrs, blessés, révolutionnaires et combattants, et à toutes leurs familles : toute notre salutation et notre paix.
A.Ch.