Damas-SANA
Le président Ahmad al-Charaa a affirmé que la reconstruction de ce que l’ancien régime avait détruit pendant sa guerre contre le peuple syrien est une priorité absolue pour l’État, précisant que le coût de cette opération est estimé entre 600 et 900 milliards de dollars, ce qui nécessite un soutien important de la communauté internationale.
Dans une interview qu’il a accordée au programme « 60 Minutes » sur la chaîne américaine CBS News, le président al-Charaa a déclaré que le monde a assisté à cette tragédie pendant 14 ans et n’a pas pu empêcher ce crime majeur. Il doit donc aujourd’hui apporter son soutien à la Syrie.

Le président al-Charaa a indiqué que les sanctions économiques internationales imposées à la Syrie entravent les efforts de reconstruction, soulignant que quiconque entrave leur levée se rend complice du crime commis.
Le président al-Charaa a affirmé que la Syrie mérite de vivre en paix et en sécurité, ce qui verse dans l’intérêt de la région et du monde, soulignant que la Syrie sera ouverte aux partenariats internationaux qui respectent sa souveraineté.
Le président al-Charaa a ajouté que des générations entières de Syriens avaient subi un traumatisme psychologique considérable suite à la guerre menée par l’ancien régime qui avait fait plus d’un million de morts, détruit de nombreuses zones et infrastructures et déplacé des millions de personnes à l’étranger et à l’intérieur du pays.
Il a indiqué que des moyens légaux seraient utilisés pour poursuivre Bachar al-Assad, qui avait pris la fuite vers la Russie.
Concernant les événements dans la côte et à Soueïda, le président al-Charaa a souligné qu’il s’agissait d’un problème interne qui devait être résolu par la voie judiciaire, et que l’État s’engage à poursuivre tous ceux qui ont commis des crimes contre les civils, quelle que soit leur appartenance.
Concernant les attaques israéliennes répétées, le président al-Charaa a indiqué : « La Syrie n’a pas provoqué Israël depuis notre arrivée à Damas et ne souhaite pas qu’il représente une menace pour elle ou pour tout autre pays ». Il a souligné que le ciblage du Palais présidentiel n’avait pas pour but d’envoyer un message, mais plutôt une déclaration de guerre. « Cependant, la Syrie ne veut pas faire la guerre », a-t-il fait savoir, insistant sur la nécessité du retrait israélien de tout territoire occupé après le 8 décembre.
D’autre part, le président al-Charaa a expliqué que les opérations menées par Hay’at Tahrir al-Sham avant la libération visaient à renverser le régime d’al-Assad, sans mener aucune opération en dehors du territoire syrien et ne visaient que le régime, réitérant sa rupture avec Daech et Al-Qaïda. « Si j’avais été d’accord avec eux, je ne les aurais pas quittés », a-t-il affirmé
Répondant à une question sur sa première visite au Palais présidentiel, le président al-Charaa a déclaré : « Ce n’était pas une expérience très positive. Beaucoup de mal est sorti de ce palais envers le peuple syrien ». Il a souligné qu’il est important aujourd’hui de redonner espoir aux Syriens pour reconstruire et revenir chez eux, car la reconstruction ne se limite pas aux infrastructures, mais inclut également le traitement des traumatismes psychologiques laissés par la guerre.
Le président al-Charaa a précisé que des élections générales seraient organisées une fois les infrastructures reconstruites et les citoyens dotés de cartes d’identité et de documents officiels. Il a exprimé le souhait que la Syrie soit un pays où chacun puisse voter et le peuple syrien soit fort et capable de se relever.
Raghda Bittar