Damas, (SANA) – La guerre menée par le régime déchu contre le peuple syrien pendant les années de la révolution a causé des dizaines de milliers de blessures et d’amputations, alors que les mines et les munitions non explosées continuent de causer plus d’atteintes. En outre, des milliers de Syriens souffrent d’amputations dues à des accidents et à des maladies chroniques telles que le diabète, ce qui rend encore plus urgent le besoin de centres spécialisés capables de redonner espoir à ceux qui ont perdu un membre.
Par conséquent, le Centre de prothèses à la Direction de la médecine physique et de la réadaptation au complexe médical Ibn al-Nafis à Damas est plus qu’une simple institution thérapeutique. La technologie et l’humanité convergent pour offrir aux patients la possibilité de retrouver leur vie et leur mobilité, transformant les défis en opportunités qui restaurent leur force et leur confiance dans leur parcours de guérison et de réadaptation.
Services de réadaptation complets et avancés
La responsable à la Direction de la médecine physique et de la réadaptation, Wafaa Kouki, a indiqué que la Direction fournit des services médicaux et de réadaptation complète à tous les patients visiteurs, en particulier aux personnes handicapées, dont les amputés et les enfants handicapés, dans le but de les aider à retrouver leur capacité à se déplacer.

Kouki a fait savoir que l’unité des membres prothétiques a commencé comme une simple unité de fabrication avec des capacités limitées, mais elle a connu un développement remarquable, surtout après 2014, en raison de l’augmentation des cas d’amputation pendant les années de la révolution, ce qui s’est soldé par une augmentation du nombre de visiteurs, soulignant la contribution du ministère de la Santé et des organisations internationales à l’obtention des matériaux et équipements nécessaires à la fabrication de membres prothétiques.
Une évaluation médicale minutieuse avant l’installation du membre
Kouki a indiqué que l’état des patients est évalué dans la clinique de consultation, en les examinant et en déterminant leur état, le niveau d’amputation et la physiothérapie avant d’installer la prothèse, précisant que tous les types de prothèses sont disponibles, qu’ils soient en silicone, équipés d’une serrure, ou sans serrure, et ils sont choisis selon l’état de chaque patient.
Kouki a souligné les défis auxquels est confrontée la direction, notamment le manque d’espace et le besoin d’espaces dédiés pour former les patients à marcher, en plus du manque de personnel, en particulier de techniciens des membres prothétiques, faisant noter que la pression du travail et le grand nombre de visiteurs constituent une grande charge pour le personnel existant.
Étapes de précision de la fabrication prothétique
Pour sa part, le responsable de l’atelier des membres prothétiques à la Direction de la Rééducation et de la Médecine Physique au Complexe Technique Ibn Al-Nafis, Hussam Mansour, a fait savoir que le patient est d’abord reçu par un comité spécialisé qui évalue son état et détermine le membre approprié pour lui, ensuite les mesures nécessaires sont prises à travers l’impression de plâtre selon un protocole médical précis qui prend en compte le poids, l’âge, la force musculaire et les zones de pression et de charge.

Mansour a indiqué que le processus de fabrication passe par plusieurs étapes, commençant par la formation du moule en plâtre, puis le versement du matériau « résine » à l’aide d’outils spéciaux, après quoi le reste des matériaux du membre est installé, menant à l’étape de la formation du patient pour marcher et en faisant les ajustements nécessaires, en plus d’apprendre au patient comment installer et retirer le membre, et des méthodes pour s’en occuper.
Les technologies modernes permettent d’économiser du temps et des efforts.
Mansour a souligné l’introduction de technologies modernes, y compris une machine pour prendre des mesures de membres prothétiques tridimensionnelles « CAD CAM » qui prend le moule en scannant le corps du patient et donne le moule après seulement 12 minutes, qui réduit le temps et l’effort par rapport à la méthode traditionnelle. Il a souligné que les matériaux utilisés sont chers, mais qu’ils sont fournis gratuitement aux patients.
Mansour a également souligné la nécessité de prendre en compte l’aspect psychologique du patient pour l’aider à accepter et s’adapter au membre prothétique.
Une histoire d’espoir qui reflète l’impact du service
De son côté, le citoyen Riyad Al-Adhal « 60 ans », qui a subi une amputation en dessous du genou à la suite de complications dues au diabète, a exprimé sa satisfaction quant au service fourni, soulignant que l’utilisation du membre prothétique était difficile au début, mais qu’avec le temps il a pu s’y adapter, et est devenu capable de se déplacer et de marcher tout seul.
En dépit des défis, le Centre de Prothèse à la Direction de la Médecine Physique et de la Rééducation continue de remplir son rôle humanitaire et médical, en s’appuyant sur une expertise et des technologies modernes, restant un témoin de la capacité du secteur de santé syrien à surmonter les difficultés et à faire face aux défis.








R.kh. / A.Ch.