Idleb – (SANA) Le ministre syrien de la Culture, Mohammad Yassine al‑Saleh, a annoncé que les efforts nationaux ont permis de récupérer 1234 tablettes archéologiques ainsi que 198 pièces archéologiques au musée d’Idleb, appartenant à d’anciennes civilisations ayant existé sur le sol syrien, en soulignant le rôle des habitants du gouvernorat dans cette restitution.
Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au musée d’Idleb, le ministre a déclaré que le gouvernorat constitue l’un des plus importants témoins de l’histoire millénaire de la Syrie, et que l’anniversaire de la libération célébré ces jours-ci rappelle l’apport de cette ville à l’ensemble de la géographie syrienne. Il a ajouté que la récupération de l’identité culturelle est aussi importante que la restitution des pièces archéologiques perdues par la Syrie durant les années de guerre.

Le ministre de la Culture a insisté sur le fait que la préservation de l’identité culturelle et du patrimoine civilisationnel de la Syrie constitue une ligne rouge intouchable, et que le travail se poursuit pour restituer ce que le pays a perdu en antiquités durant les années de guerre. Il a souligné que les terres syriennes recèlent une mémoire humaine dépassant les frontières nationales, puisque ses royaumes historiques s’étendaient vers l’est et l’ouest et dominaient de vastes parties du monde antique.
Le ministre a expliqué que les habitants d’Idleb ont montré une grande conscience dès le début de la révolution syrienne, lorsqu’ils ont compris que le terrorisme du régime déchu, qui visait les villes et les hôpitaux, n’hésiterait pas non plus à cibler les musées et les sites archéologiques. Cela a poussé les habitants à conserver un grand nombre de tablettes et de pièces appartenant aux royaumes d’Ebla et de Mari dans des dépôts privés.
Le ministre de la Culture a indiqué que le ciblage du musée d’Idleb par « l’armée d’Assad » avait endommagé les murs protecteurs et les couloirs destinés à préserver les antiquités, ce qui a entraîné la perte de plusieurs pièces pendant longtemps. Mais après la libération, le ministère de la Culture a pu localiser ces antiquités et récupérer les tablettes et pièces dont certaines remontent à environ 3200 ans avant J.-C., liées aux royaumes de Mari et d’Ebla ainsi qu’aux civilisations assyrienne, sumérienne et akkadienne. Elles constituent une source essentielle pour l’étude des aspects religieux, juridiques, diplomatiques, politiques et sociaux de ces époques.
Le ministre a affirmé que la restitution de ces antiquités coïncide avec le premier anniversaire de la bataille de « Dissuasion de l’agression » et de la libération, en soulignant que la Syrie retrouve son héritage, son patrimoine, sa civilisation. Il a déclaré : « Nous sommes les détenteurs d’une civilisation enracinée dans la profondeur de l’histoire et d’une identité authentique que nous ne permettons pas de toucher. Nous n’avons pas besoin de la reconstruire, mais seulement d’ôter la poussière accumulée durant la guerre ».

Le gouverneur d’Idleb : le gouvernorat vit les plus beaux moments de la libération avec la restitution de ses trésors archéologiques.
Pour sa part, le gouverneur d’Idleb, Mohammad Abdel Rahman, a expliqué que le gouvernorat vit aujourd’hui les plus beaux moments de la libération grâce à la restitution d’un ensemble de pièces archéologiques perdues au cours des dernières années. Il a souligné que la conscience et le sens de responsabilité dont ont fait preuve les habitants ont contribué à préserver ces trésors nationaux qui constituent une partie importante de l’histoire de la Syrie et de son identité civilisationnelle.
Abdel Rahman a indiqué que des travaux sont en cours, en coopération avec le ministère de la Culture, pour réhabiliter les musées d’Idleb et de Maaret al‑Nouman, afin de garantir la préservation du patrimoine civilisationnel unique dont le gouvernorat se distingue. Il a rappelé qu’Idleb abrite près d’un tiers des antiquités de Syrie, ce qui fait de leur préservation une priorité nationale.
Le gouverneur d’Idleb a précisé que la prochaine étape verra un large lancement de la reconstruction afin que le gouvernorat soit meilleur qu’avant la guerre, dans les différents secteurs des services, de la culture, de l’éducation et de la santé. Cela ouvrira la voie au retour des habitants des camps vers leurs maisons et villages et à la reprise du cycle normal de la vie.



M.Ch.