Damas-SANA/ Dans le pavillon de l’artisanat de la 62e Foire internationale de Damas, le maître du tournage sur bois, Mamoun Al-Hallaq, attire l’attention des visiteurs par son style unique de transformation de blocs de bois en chefs-d’œuvre arabesques.
Fort de plus d’un demi-siècle d’expérience, Mamoun est assis sur son vieux tour, tenant le ciseau de ses mains et actionnant le tour avec ses pieds, ravivant un art damascène en voie de disparition.

Al-Hallaq ne se limite pas à fabriquer des chaises et des gravures : il illustre également des récits damascènes sur bois et crée des pièces artistiques alliant décoration et façonnage. L’une des plus emblématiques est le « petit mortier à kebbé », conçu pour préserver la mémoire des maisons damascènes et les rituels des grands-mères.
Dans une déclaration à SANA, Al-Hallaq a affirmé que le tour moderne manque d’âme, tandis que l’ancien est vibrant de vie. Il constitue le prolongement d’une histoire familiale ancienne et représente un outil d’expression artistique et patrimoniale, porteur de messages humains et esthétiques qui défient le temps et séduisent les amateurs d’authenticité.
La participation de Mamoun Al-Hallaq à la foire ne constitue pas seulement une démonstration artisanale, mais aussi un témoignage vivant de la capacité du patrimoine syrien à perdurer et à se renouveler, quels que soient les changements du temps.

Le tournage sur bois damascène est l’un des plus anciens métiers artisanaux nés au cœur de la vieille ville de Damas, où l’artisanat se mêlait aux arts plastiques pour exprimer l’identité et le patrimoine de la cité. Malgré le déclin de cette profession sous l’effet de la modernité, elle conserve une place précieuse dans la mémoire culturelle syrienne, préservant son esprit authentique face aux assauts du temps et de la technologie.
R.khallouf/ M.Ch.