Lattaquié – SANA / La poterie artisanale continue de se pratiquer, bien que de manière limitée, dans certaines zones du gouvernorat de Lattaquié, notamment sur la plage de Ras Chamra.
Cette tradition est préservée par l’artisan Abdel Salam Hourieh, reconnu comme l’un des plus anciens potiers de la région.
Il a commencé il y a soixante ans son parcours avec passion et amour dans ce métier transmis de génération en génération.
L’authenticité du métier
En dépit des avancées technologiques dans le domaine de la poterie, telles que l’usage de machines hydrauliques et de fours électriques, Hourieh surnommé Abou Lotfi par ses proches, reste dévoué aux méthodes traditionnelles.

Lors d’un entretien avec la correspondante de SANA, il a déclaré : « Je suis fier de mon travail artisanal, utilisant un four à bois, ce qui confère à mes créations une touche unique d’authenticité ».
Les étapes du travail
Hourieh a précisé que les étapes de fabrication exigent un effort considérable, commençant par l’extraction de l’argile des montagnes de Slenfah, considérée comme la plus adaptée à cette industrie, Puis on purifie cette argile à l’eau pour obtenir une pâte homogène, qu’on laisse sécher légèrement avant le façonnage des pièces. Celles-ci sont ensuite exposées à l’air libre pendant dix jours pour séchage, avant d’être enfournées pour finaliser leur cuisson.
Parmi les pièces les plus emblématiques réalisées par Abou Lotfi figurent : les jarres à huile, qui revêtent une valeur patrimoniale et évoquent des souvenirs particuliers. Il fabrique également divers ustensiles traditionnels tels que des cruches, des assiettes et des verres.
Les défis du métier et son avenir
L’artisan a évoqué les nombreux défis auxquels il est confronté, notamment la hausse des prix des matières premières et le désintérêt croissant du public pour la poterie au profit des produits en plastique ou en métal.
Il a affirmé qu’il est resté fier de son métier, qui lui a permis de subvenir aux besoins de sa famille, et a transmis ses secrets à son fils afin d’assurer la pérennité de cet artisanat et de le préserver de l’oubli.
La poterie est l’un des métiers les plus anciens pratiqués par les habitants du littoral syrien, étant donné que les trouvailles antiques découverts à Ras Chamra indiquent que cette industrie remonte au sixième millénaire avant J.C.
Les familles d’artisans de la région continuent à préserver cet héritage et à le transmettre de génération en génération.


Ibtissam / A.Ch.