Damas, (SANA) – Le monument de l’épée damascène est l’un des principaux monuments architecturaux et culturels de la capitale syrienne, Damas.
Il se dresse fièrement au cœur de la place des Omeyyades depuis six décennies, constituant un symbole de force et de grandeur, ainsi qu’une façade visuelle liée à la mémoire des Syriens et à la Foire internationale de Damas.
Ce monument n’était pas seulement une construction architecturale, mais il s’est transformé en une icône civilisationnelle qui reflète l’histoire de la ville et relie les gloires du passé aux accomplissements du présent.
L’histoire de l’épée de Damas
La construction du monument a débuté en 1958 et il a été inauguré officiellement en 1960, à l’occasion de la septième Foire internationale de Damas. Dès son inauguration, le monument s’est trouvé associé à la foire, servant de tribune pour hisser les drapeaux des pays participants. De par son emplacement stratégique au cœur de la place des Omeyyades, il a été témoin d’une longue histoire d’événements nationaux et internationaux, et son nom est indissociable de l’identité visuelle de Damas, a déclaré le chercheur et historien Imad Al-Armashi.
Conception et exécution
La conception initiale du monument est attribuée à l’ingénieur Hisham Al-Mouallem, tandis que la réalisation de la structure a été confiée à l’ingénieur Atef Al-Sayoufi sous la supervision de l’ingénieur Sami Qadah.
Les finitions ont été apportées par l’ingénieur Abdul-Muhsen Al-Qadmani lors de son séjour en Égypte en 1960, pendant la période de l’unité syro-égyptienne.
La structure métallique interne a été réalisée par l’artisan Hassan Sa’dou, conférant au monument sa forme finale : un chef-d’œuvre architectural alliant simplicité et symbolisme.
Transformations et renouveau
Avec le déménagement de la Foire internationale de Damas sur la route de l’aéroport, le monument perdit sa fonction en tant que première de mât de drapeau. À cette époque, l’artiste Ihsan Antabi, doyen de la faculté des beaux-arts, et le sculpteur Mustafa Ali furent chargés de rénover ses façades, en utilisant des vitraux et des formes géométriques abstraites mêlant feu et roses. Cette rénovation en fit l’une des façades en vitrail les plus importantes et les plus vastes au monde, ajoutant une nouvelle dimension artistique à son symbolisme historique.
Réhabilitation
Le monument a connu plusieurs opérations de restauration, notamment en 2018 et début 2025 après la libération de Damas et la chute du régime précédent, lorsque ses deux façades de verre furent brisées.
Les travaux de restauration ont inclus la pose de nouveaux vitraux, la peinture de la structure extérieure, la réhabilitation des espaces verts environnants et l’installation d’une clôture de protection. Grâce à ces efforts, le monument a retrouvé son statut de symbole culturel majeur de la capitale.
Symbolisme et identité
Les Damascènes donnent au monument le nom de « la Colonne de l’Exposition » en raison de sa proximité avec le Parc des Expositions de Damas, tandis qu’il était officiellement connu sous le nom d’Épée de Damas, reflétant l’importance historique de l’épée pour les Damascènes, symbole de force et de résilience. Pendant des décennies, le monument a figuré sur les timbres et les affiches liés à l’Exposition, devenant la boussole pour les visiteurs et les touristes et l’un des symboles les plus importants de l’identité culturelle et artistique de Damas.
Le monument de l’épée damascène n’est pas seulement un édifice imposant sur la place des Omeyyades, mais une icône nationale qui réunit l’histoire, l’art et l’identité visuelle de la Syrie.
W.H./R.B.