Damas, (SANA)- L’Aghabani damascène est considéré comme l’une des industries artisanales les plus anciennes dont la ville de Damas s’est rendue célèbre. Cet art patrimonial ancestral incarne l’esprit de l’authenticité syrienne et le raffinement de son goût. Son nom est associé aux anciennes demeures damascènes qui se distinguaient par leurs nappes d’Aghabani brodées exposées devant les invités, devenant ainsi un signe distinctif de la culture populaire et du patrimoine artistique syrien.
L’Aghabani damascène reflète la créativité et l’évolution
L’Aghabani damascène incarne une longue histoire d’art et d’inspiration. Ses motifs se distinguent par des couleurs éclatantes et des ornements uniques inspirés de la nature et du patrimoine arabe.
L’Aghabani fut autrefois fabriqué à partir de soie naturelle, abondante en Syrie, selon des ornements et des motifs fascinants. Avec le temps, l’artisan a commencé à utiliser un tissu de coton syrien de haute qualité, brodé de fil de soie. Après le tissage, il l’orne de fils dorés et argentés.
Les familles damascènes et l’artisanat
Le nom « Aghabani » dérive du nom des familles « Agha » et « Bani » qui ont créé ce type de tissu décoratif.

De nombreuses familles damascènes pratiquaient cet artisanat, et la broderie Aghabani s’est répandue sur les marchés de la vieille ville, pour devenir une partie de son identité économique et culturelle
Les anciens Damascènes brodaient les nappes, les turbans, les vêtements de marié et des langes pour nouveau-nés, ainsi que des rideaux, des couvre-lits, des manteaux, des turbans et d’autres articles de broderie Aghabani.
La diversité des motifs de Aghabani
L’Aghabani se distingue par trois types de motifs : la broderie « Talas », qui consiste à broder l’intégralité de la pièce selon un motif précis ; la broderie « Rash », qui consiste à broder une seule face de la pièce, le reste restant uni ; et la broderie en relief, une broderie légère et ondulée qui confère à la pièce un aspect cristallin et est considérée comme l’une des plus raffinées. On trouve également la broderie machine, réalisée avec la soie végétale.
L’évolution de l’artisanat de l’Aghabani
L’art de l’Aghabani a connu une grande évolution au fil des décennies. Au départ, les artisans utilisaient la gravure sur pierre et sur sable comme moyens primitifs pour imprimer les tissus. Avec le temps, ils ont introduit le cuivre, plus précis et plus solide, ce qui a permis de perfectionner les moules d’impression et d’accroître la complexité des motifs. Par la suite, les moules en bois sont devenus les plus utilisés.
Au cours des dernières décennies, l’art de l’Aghabani a connu une transformation technologique majeure, la profession s’appuyant désormais sur les technologies modernes. Il est devenu possible d’utiliser l’ordinateur pour concevoir les dessins et les ornements avec une précision exceptionnelle.
l’Aghabani d’aujourd’hui
Malgré les défis économiques et la régression des industries artisanales, l’Aghabani damascène continue de préserver sa présence sur les marchés locaux et internationaux. ll est devenu un symbole de la promotion du patrimoine syrien dans les expositions internationales, où il est présenté comme un produit liant authenticité et beauté artistique.


W.H./R.B.