Damas-Sana
Le calligraphe Adnan Sheikh Othman est l’un des noms les plus éminents dans le monde de la calligraphie arabe, car il a pu réaliser des réalisations internationales distinguées depuis sa plus tendre enfance, grâce à son amour pour l’art arabe authentique et à ses compétences uniques.
La carrière de Sheikh Othman a été caractérisée par son insistance à acquérir ses connaissances à partir de sources auto-sourcées et son dévouement au développement de ses compétences artistiques et artisanales, ce qui a fait de lui l’un des calligraphes les plus éminents de Syrie et du monde arabe.
Les étapes de la production de la peinture
Lorsque Sheikh Othman commence à écrire sa calligraphie, une première idée surgit dans son esprit : choisir les mots et le texte appropriés, ainsi que le style de calligraphie adapté au message. Il décrit cela comme une tentative du calligraphe de passer de la lecture du texte à sa traduction sur papier, soulignant que certains styles conviennent mieux que d’autres selon la nature du discours.
Comment Sheikh Othman commence à peindre son tableau
Chaque peinture réalisée par Sheikh Othman est un cas particulier. Il traverse différentes étapes, allant de l’improvisation directe à l’utilisation de la photographie préalable. Parfois, il étudie la composition, notamment lorsqu’il s’agit d’une œuvre artistique. En revanche, lorsqu’il peint des titres de journaux, il privilégie la rapidité d’exécution.
Il a appris la calligraphie en autodidacte et se passionnait pour le tajwid et le chant
Dans les premières années de sa vie, il nourrissait une profonde passion pour la langue arabe, ce qui l’a conduit à s’essayer à la poésie et à la prose. Il s’est distingué en occupant les premières places durant sa scolarité. C’est également à cette période que son intérêt pour la jurisprudence islamique et le tajwid s’est affirmé, l’amenant à étudier auprès des grands cheikhs de Homs.
Sheikh Othman n’a pas eu de professeur en calligraphie arabe ; il l’a apprise en autodidacte. Selon lui, cette méthode présente des avantages et des inconvénients. L’avantage principal est que le calligraphe développe une personnalité artistique indépendante, non influencée par un maître. En revanche, l’absence d’un enseignant direct prolonge considérablement la période d’apprentissage.
Sheikh Othman a étudié attentivement les œuvres des grands maîtres de la calligraphie, sans avoir été leur élève ni les avoir rencontrés.
Il a également appris les arts décoratifs auprès de son père, qui travaillait dans le dessin d’ornements, et a poursuivi son apprentissage en autodidacte. Il a ainsi acquis les règles de la calligraphie arabe dans ses origines, ses contextes et ses détails, maîtrisant plusieurs styles tels que le Ruqʿah, le Persan, le Diwani, le Diwani clair, le Thuluth, l’Ijazah et le Kufique.
13 prix internationaux pour le calligraphe Sheikh Othman
Sheikh Othman a participé au premier concours international de calligraphie arabe en Turquie à l’âge de 27 ans, où il a remporté un prix d’appréciation. Par la suite, il a poursuivi sa participation à de nombreux concours, remportant au total 13 prix internationaux, dont la majorité en première place. Le dernier en date remonte à 2007, lors d’un concours en Turquie réunissant 1 000 calligraphes venus du monde entier.
La singularité de la calligraphie arabe en Syrie et dans l’école levantine
Selon Sheikh Othman, la calligraphie arabe en Syrie, notamment dans le cadre de l’école levantine, se distingue par son unicité et sa supériorité artistique. Lors de son interview à SANA, il a souligné que les calligraphes syriens occupent la première place en termes de nombre de distinctions obtenues dans les concours internationaux de calligraphie arabe, devant leurs homologues irakiens, égyptiens et turcs.
Sheikh Othman a indiqué que la supériorité des calligraphes syriens est liée à la nature profonde du peuple syrien, passionné par la beauté, ouvert à la diversité, et peu enclin à s’attacher à une seule opinion, école ou maître.
La calligraphie est-elle un artisanat ou un art ?
Sheikh Othman estime qu’elle peut être les deux à la fois, ou se limiter à l’un des deux selon la perspective adoptée. Pour lui, la calligraphie arabe devient un artisanat si elle est abordée comme tel, et un art si elle est envisagée comme une expression artistique.
Sheikh Othman, aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années, aspire à voir les réalisations des calligraphes syriens dans les forums internationaux se concrétiser dans leur pays d’origine, en occupant les premières places sur le terrain.






R.khallouf / R.Bittar