Daraa-SANA
La fabrication artisanale de tapis et de tapisseries en Syrie est l’un des métiers traditionnels les plus anciens, particulièrement réputés dans la région de Horane. Elle repose sur l’utilisation de matériaux naturels tels que la laine et le coton, et les pièces sont tissées à la main sur des métiers à tisser en bois traditionnels.
Considéré comme partie intégrante du patrimoine culturel, cet artisanat contribue à la préservation des coutumes et traditions anciennes. Il constitue également une source de revenu pour de nombreuses familles, notamment dans les zones rurales.

Les produits sont utilisés en décoration intérieure et comme objets folkloriques, suscitant l’intérêt des touristes et des amateurs de patrimoine.
Artisanat hérité
Dans la ville de Busra al-Cham, dans le gouvernorat de Daraa, l’artisan Mohammad Omar Al-Hamad continue de pratiquer cet artisanat traditionnel, étant le seul de sa communauté à le pratiquer encore.
S’adressant à SANA, il a expliqué avoir hérité ce métier de son père et de son grand-père et produit actuellement trois principaux types de pièces : des tapisseries arabes, des fujuj et des coussins.
Techniques variées selon le type de tissu
Dans la fabrication des fujuj, Al-Hamad explique que les vêtements usés sont recyclés en les découpant en longs fils qui sont ensuite noués ensemble. Ces fils sont tissés pour former des pièces de 120 cm de diamètre et 4 mètres de longueur.
Les tapisseries sont tissées avec une largeur d’environ un mètre, avec une épaisseur plus légère et une complexité moindre que celle des tapis traditionnels.
Quant aux coussins, ils sont confectionnés en resserrant le peigne du métier à tisser, ce qui leur donne une forme distinctive et une harmonie précise. La fabrication d’un coussin prend environ une heure, avec des dimensions de 80 sur 40 cm.
Outils simples, production variée
Al-Hamad a expliqué que le métier à tisser traditionnel se compose de plusieurs éléments : les fils de chaîne (fil blanc principal), les fils de laine, un peigne, une navette, les lames, l’enrouleur et le lisse. Ce sont des outils simples qui ne nécessitent pas un grand espace.

Outre les tapis et les coussins, l’artisan fabrique également tapis d’entrée pour les maisons, des appuis-dos, des supports suspendus pour le Coran, ainsi que divers types de banquettes.
Préserver le patrimoine populaire
L’écrivain et historien Fathi Al-Miqdad a souligné l’ancienneté de cette industrie, soulignant que des civilisations telles que les Phéniciens l’utilisaient pour fabriquer des voiles de navires, les pharaons égyptiens pour envelopper les momies dans des tissus tissés à la main, et les Arabes pour fabriquer des tentes, essentielles à leur mode de vie nomade.
Al-Miqdad a appelé les services compétents à revitaliser et à soutenir cet artisanat en tant que partie intégrante du patrimoine populaire syrien, en rouvrant des centres de production supervisés et en soutenant les artisans dans la commercialisation et l’exportation de leurs produits.
Il a souligné l’intérêt croissant des touristes étrangers pour l’acquisition de ces produits.
R.Fawaz