Le président al-Assad à des médias français : Notre mission, conformément à la constitution, est de libérer tout pouce des territoires de la Syrie

Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que tout dans le monde et à tous les niveaux locaux, régionaux et internationaux, change actuellement vis-à-vis de la Syrie, disant : “Notre mission, conformément à la constitution et aux lois, est de libérer tout pouce des territoires de la Syrie”.

Dans une déclaration qu’il a donnée à un certain nombre de médias français, le président al-Assad a émis l’espoir que toute délégation qui visite la Syrie constate la réalité de ce qui s’y était passé et de ce qui s’y déroule depuis le début de la guerre il y a six ans.

Le président al-Assad a fait savoir que la France n’a pas d’ambassade en Syrie et que les Français ne nouent aucune relation avec la Syrie. “Donc, on peut dire que l’Etat français est aveugle et qu’il est impossible de mettre au point une politique à l’égard d’une région donnée sans voir ce qui s’y déroule”, a-t-il précisé.

Le président al-Assad a insisté sur l’importance de la visite des délégations en Syrie pour être les yeux de leurs Etats, assurant que tout dans le monde et à tous les niveaux locaux, régionaux et internationaux, change actuellement vis-à-vis de la Syrie.

“Jusqu’à présent l’administration française n’a pas changé sa position à l’égard de la Syrie et parlent toujours du même langage ancien qui n’a rien à voir avec notre réalité”, a-t-il dit, émettant l’espoir qu’il y a à l’Etat français des personnes qui veulent écouter les délégations qui visitent la Syrie.

A propos de la destruction qui a eu lieu dans la ville d’Alep, le président al-Assad a fait noter : “Nous, en tant que Syriens, nous regrettons de voir la destruction de n’importe quelle partie de notre pays. Mais pour moi en tant que président ou que responsable, la question est comment peut-on reconstruire nos villes ?”.

Et le président al-Assad de poursuivre : “Il n’y a pas de bonne guerre même si elle était pour des raisons nobles ou pour la défense de la Patrie. La guerre reste toujours mauvaise et ne constitue point une solution s’il y a toute autre solution. La question est la suivante : comment peut-on libérer les civils dans ces zones des terroristes ? Est-ce qu’il vaut mieux les laisser sous leur contrôle et leur oppression et les laisser à un sort qui sera déterminé par les terroristes par le biais de la décapitation et du meurtre à l’ombre de la absence de l’Etat ? Est-ce qui c’est ça le rôle de l’Etat de s’asseoir et d’observer ? Il faut les libérer, c’est ça le prix parfois, mais enfin tous les gens seront libérés des terroristes. La question qui se pose actuellement est de savoir si ces gens ont-ils été libérés ou pas ? Si la réponse est oui, donc c’est ça ce que nous devons faire”.

A la question de savoir pourquoi l’armée syrienne combat à proximité de Damas dans la zone de la vallée de Barada bien qu’un accord de cessez-le-feu ait été conclu le 30 décembre, le président al-Assad a fait savoir que le cessez-le-feu dépend de différentes parties et que le cessez-le-feu sera vivable lorsque toutes les parties arrêtent les combats. “Ceci n’est pas arrivé dans plusieurs zones en Syrie. Il y a des violations quotidiennes du cessez-le-feu en Syrie, dont Damas où les terroristes occupent sa source principale d’eaux et privent plus de cinq millions civils des eaux depuis trois semaines. Le rôle de l’armée syrienne est de libérer cette zone pour interdire aux terroristes d’utiliser les eaux en vue d’étouffer la capitale. C’est ça la raison”, a-t-il précisé.

Et le président al-Assad d’ajouter : “Le cessez-le-feu n’englobe pas “Nosra” ni “Daech”. La zone où nous combattons pour la libérer et qui englobe les sources hydriques de la capitale de Damas, est occupée par “Nosra” qui a officiellement proclamé son occupation de cette zone, c’est pourquoi il ne fait pas partie du cessez-le-feu”.

Quant à la date de la libération de Raqqa, le président al-Assad a indiqué que cette question est militaire et dépend de la planification militaire et des priorités militaires. “Mais, nationalement, il n’y a pas de priorités, parce que toute pouce de la Syrie est un territoire syrien et doit être sous le contrôle du gouvernement”, a assuré le président al-Assad.

Questionné sur la disposition à négocier directement avec les groupes opposants lors des pourparlers d’Astana, prévus à la fin du mois en cours, pour réinstaurer la paix en Syrie, le président al-Assad a répondu : “Certainement, nous y disposons. Nous sommes prêts à négocier toutes les questions. Tout est permis lorsqu’on parle des négociations sur l’arrêt du conflit en Syrie ou sur l’avenir de la Syrie. Il n’y a pas de limites à ces négociations. Mais, on ne sait pas jusqu’à présent qu’elle sera l’autre partie. Est-ce qu’il y aura une opposition syrienne réelle qui a des bases populaires en Syrie ? Il faut qu’il y ait une opposition syrienne pour examiner les questions syriennes, car le succès de cette conférence dépend de ce point”.

Le président al-Assad a ajouté qu’il est disposé à débattre son poste en tant que président, “mais ce poste dépend de la constitution qui est très claire à propos du mécanisme via lequel le président accède au pouvoir ou le quitte. S’ils veulent débattre ce point, il leur faut débattre la constitution dont le gouvernement, le président ou l’opposition ne disposent pas. C’est le peuple syrien qui doit disposer de la constitution, c’est pourquoi il faut qu’il y ait un référendum sur toute constitution. On peut examiner ce point lors de la réunion. Mais, ils ne peuvent pas dire “on veut ce président ou pas”, car le président accède au pouvoir par le biais des urnes et s’ils ne le veulent pas, on doit aller aux urnes. Tout le peuple syrien doit choisir son président, non pas uniquement une partie du peuple syrien”.

Concernant le sort des combattants de l’opposition dans ces négociations, le président al-Assad a souligné que partant de ce qu’on avait exécuté pendant les trois dernières années et de notre souhait d’instaurer la paix en Syrie, le gouvernement a accordé une amnistie à tout homme armé qui dépose son arme, assurant que ceci avait réussi et que le choix reste toujours disponible pour eux s’ils veulent revenir à la vie normale.

A la question de savoir quel est son candidat préféré à la présidentielle française, le président al-Assad a dit :”Nous n’avons aucun contact avec eux et nous ne pouvons pas s’appuyer beaucoup sur les déclarations et les discours qu’ils font pendant leurs campagnes électorales. Il faut attendre pour voir la politique qu’ils adopteront après leur accès au pouvoir. Mais, nous espérons toujours que la prochaine administration a le désir de traiter avec la réalité et de se mettre à l’écart des politiques qui n’ont rien à voir avec notre réalité. Nous espérons qu’ils œuvrent au profit du peuple français”.

Questionné sur François Fillon, un des candidats à la présidentielle, qui veut renouer le dialogue avec la Syrie, le président al-Assad a favorablement accueilli le discours de M. Fillon sur le fait d’accorder la priorité à la lutte antiterroriste et de ne pas intervenir dans les affaires d’autres pays, soulignant la nécessité d’être vigilant car de nombreux responsables disent quelque chose et font le contraire. “Je ne dis pas que M. Fillon fera ça, j’espère qu’il ne le fera point. Mais, il faut attendre pour voir, car il n’y a aucun contact jusqu’à présent et s’il exécute ce qu’il dit, ceci sera très bien”, a-t-il fait noter.

S’adressant aux politiciens français, le président al-Assad a dit : “Vous devez œuvrer au profit des citoyens français. Pendant les six années passées, la situation va dans le sens inverse, car la politique française a nui aux intérêts français “.

Et le président al-Assad de poursuivre : “Je voudrais dire au peuple français que les médias principaux ont échoué dans la majorité des pays occidentaux et que la réalité avait contredit leurs histoires. Il y a des médias alternatifs par le biais desquels tout citoyen français peut chercher la réalité. Quand ils cherchent ces informations, ils peuvent être plus efficaces dans le traitement avec leur gouvernement ou au moins ils peuvent interdire à certains politiciens de se baser dans leurs politiques sur des mensonges”.

A la question de savoir s’il abandonnerait un jour le poste du président, le président al-Assad a répondu : “Oui, si je sens que le peuple syrien ne me veut pas, je ne serai plus président. Donc la question ne me dépend pas d’une manière principale, mais du peuple syrien qui me veut ou pas”.

En outre, le président al-Assad a qualifié de “très prometteuse” la déclaration de Donald Trump sur l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Russie, laquelle se reflètera positivement sur tout problème dans le monde, dont le conflit syrien.
A. Chatta

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