Le président al-Assad à The Sunday Times : La Grande-Bretagne et la France ne disposent pas de volonté de la lutte antiterroriste

Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que les raids britanniques et français contre le réseau terroriste “Daech” ne réaliseront aucun résultat, mais ils seront nuisibles et non juridiques.

Dans un entretien qu’il a accordé au quotidien britannique “The Sunday Times”, le président al-Assad a fait savoir que la Grande-Bretagne et la France avaient constitué dès le début le “fer de lance” dans le soutien aux terroristes en Syrie et qu’elles ne disposent pas actuellement de volonté de la lutte contre le terrorisme ni de vision sur la manière de le vaincre.

Il a indiqué que l’adhésion de la France et de la Grande-Bretagne à la Coalition anti-Daech représentera un soutien au terrorisme, à l’instar de ce qui s’était passé après le début des opérations de la Coalition il y a plus d’un an.

“L’intervention britannique, comme c’est le cas pour les autres parties de la Coalition, est illégale du point de vue du droit international”, a-t-il dit, faisant allusion aux Russes qui avaient mené des discussions avec le gouvernement syrien avant de le faire avec n’importe quelle autre partie pour envoyer ensuite leurs forces.

Le président al-Assad a fait noter que la France et la Grande-Bretagne sont responsables de l’apparition de Daech et du Front Nosra dans la région, indiquant que les responsables britanniques, en particulier Tony Blair, avaient admis que l’apparition de Daech est due à l’invasion de l’Irak.

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Le président al-Assad a souligné que Daech et le Front Nosra ont la même idéologie wahhabite et obscurantiste, assurant qu’il est impossible de définir lequel parmi eux est plus dangereux que l’autre, vu qu’ils disposent de la même mentalité.

Concernant les prétextes de David Cameron sur la présence de 70,000 combattants de l’ “opposition modérée” en Syrie, lesquels l’Occident peut utiliser pour lutter contre “Daech”, le président al-Assad a qualifié d’ “inacceptables” les propos de Cameron, disant : ” En Syrie, il n’y a pas peut-être dix de ce dont Cameron parle”.

Par ailleurs, le président al-Assad a indiqué que les Kurdes combattent aux côtés de l’armée arabe syrienne et dans les mêmes zones, abordant à cet effet les documents confirmant que les Kurdes obtiennent un soutien apporté principalement par l’armée arabe syrienne.

“Nous envoyons des armes aux Kurdes, vu qu’ils sont des citoyens syriens et qu’ils veulent lutter contre le terrorisme”, a-t-il précisé, soulignant que la question ne dépend pas uniquement des Kurdes, mais il y a d’autres Syriens qui font la même chose.

Par ailleurs, le président al-Assad a fait noter qu’il n’y a pas de lien entre la présidentielle précoce et la cessation du conflit, qui se réalisera uniquement par le biais de la lutte contre le terrorisme et de l’arrêt des régimes arabes et régionaux qui soutiennent les terroristes.

“La présidentielle précoce se tiendra uniquement en tant que partie d’un dialogue global entre les différentes forces politiques et les catégories de la société civile en Syrie sur son avenir”, a fait allusion le président al-Assad.

A la question de savoir s’il est possible de vaincre “Daech” par le biais des raids, le président al-Assad a assuré que la Coalition n’avait pas pu, pendant plus d’un an, vaincre “Daech” via les raids. “Il est impossible de vaincre “Daech” uniquement en recourant aux frappes aériennes, sans la collaboration avec les forces sur le terrain”, a-t-il dit.

“La Coalition est une illusion, car elle n’a rien réalisé dans la lutte antiterroriste en Syrie. Nous avons commencé la lutte antiterroriste sans prendre en compte la présence de toute force mondiale et nous accueillons favorablement tous ceux qui veulent nous adhérer”, a fait savoir le président al-Assad, qui a ajouté que “nous continuerons à lutter contre le terrorisme”.

Le président al-Assad a affirmé que le gouvernement syrien ne demandera pas la collaboration aux gouvernements ou aux régimes occidentaux qui ne respectent point le droit international.

” Nous accueillons favorablement tout pays dans le monde oeuvrant avec sérieux pour lutter contre le terrorisme”, a martelé le président al-Assad.

Questionné sur les possibilités et le temps à prendre pour que la Syrie, aux côtés de ses alliés, à savoir la Russie, l’Iran et le Hezbollah, puissent vaincre militairement “Daech”, le président al-Assad a fait noter : “La réponse dépend de deux paramètres, notre capacité d’une part et le soutien apporté aux terroristes de l’autre. Si le soutien que reçoivent ces groupes de différents pays dans la région et de l’Occident en général s’arrête, notre mission ne prendra plus de quelques mois pour l’accomplir”.

Le président al-Assad a en outre affirmé que “nous n’avons comme option que la lutte contre les terroristes que l’Occident ignore leur implication dans le meurtre des innocents dès le 1er jour de la crise”.

Quant à l’importance du rôle russe, le président al-Assad a jugé “très important” le rôle russe qui avait un grand impact sur la double scène militaire et politique en Syrie, soulignant que le fait de dire que sans ce rôle le gouvernement ou l’Etat s’effondrait est une question virtuelle.

Et le président al-Assad de poursuivre : “Le soutien russe au peuple syrien et au gouvernement syrien avait joué, aux côtés de l’appui fort de l’Iran, un rôle très important dans la fermeté de l’Etat syrien”.

De même, le président al-Assad a fait allusion au message qu’il avait envoyé au président Poutine pour demander la participation des forces russes à la lutte contre le terrorisme.

Le président al-Assad a assuré qu’il n’y a guère de forces terrestres russes qui combattent aux côtés des forces syriennes, faisant savoir que les deux parties n’avaient pas encore examiné la question de la présence des forces terrestres russes en Syrie.

A la question de savoir si la Syrie utiliserait le système S-300, qu’elle obtiendrait de la Russie, contre les forces aériennes de la Coalition, le président al-Assad a répondu : “C’est notre droit, il est prévu que nous interdisons à tout avion de violer notre espace aérien. Nous recourons à tout moyen disponible pour protéger notre espace aérien”, indiquant que la priorité est actuellement accordée à la lutte contre les terroristes qui représentent le danger le plus important sur le terrain.

Quant aux possibilités de l’admission de mener des discussions sérieuses avec l’Arabie Saoudite sur l’avenir de la Syrie, si celle-là l’avait suggéré, le président al-Assad a dit que la question dépend de l’approche de l’Arabie Saoudite à l’égard de ce qui se passe en Syrie. “S’ils étaient disposés à changer leurs politiques, notamment envers la Syrie, nous n’avons pas de problèmes de se réunir avec eux”, a-t-il précisé.

A propos des réunions de Vienne, le président al-Assad a affirmé que l’article le plus important dans la Déclaration de Vienne porte sur le fait que les Syriens doivent se réunir pour examiner l’avenir de la Syrie.

Questionné sur les possibilités de l’acceptation de la négociation avec des groupes donnés, dont le gouvernement syrien considère comme “terroriste”, le président al-Assad a fait allusion à la négociation avec plusieurs groupes terroristes qui ont décidé de déposer leurs armes et de retourner à la vie normale, non pas avec les réseaux terroristes tels que Daech, le Front Nosra et autres.

Quant à ce que les groupes armés dénomment “barils explosifs”, le président al-Assad a indiqué que personne ne croit actuellement en cette campagne de propagande, disant : “Nous servirons les terroristes si on a voulu tuer les innocents ou les civils. C’est irréel et illogique”.
A. Chatta

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