Damas, (SANA) – Cette année, la Syrie marque une étape décisive avec le premier anniversaire de la victoire et de la libération du régime déchu, qui a gouverné le pays durant de longues années marquées par l’humiliation, la répression et l’insécurité. Cette commémoration a pris une dimension tout à fait particulière : la joie, l’étonnement et le soulagement ont envahi les visages de ceux qui ont vécu des décennies de peur et de silence forcé.
Des rues qui retrouvent la vie… et une mémoire qui retrouve la dignité
Dès l’aube, de grands rassemblements se sont formés dans plusieurs régions syriennes pour célébrer ce premier anniversaire, considéré comme un tournant dans l’histoire du pays. Les places publiques, autrefois scènes de répression et de déplacement forcé, semblent avoir retrouvé une part de leur âme perdue, tandis que flottaient des drapeaux de liberté et les symboles de la nouvelle étape.
Ces scènes symboliques ont montré que la transformation est non seulement politique, mais aussi sociale et psychologique, et que le pays renoue peu à peu avec une relation normale au bonheur.
Retour aux maisons… retour à soi-même
L’un des moments les plus marquants de cette commémoration a été le retour des Syriens déplacés à l’intérieur du pays vers les régions qu’ils avaient été contraints de quitter durant les années du régime déchu. Bien que beaucoup de ces maisons aient subi des dégâts, et que les infrastructures demeurent fragiles, le simple fait de revenir revêt une forte valeur symbolique.

Plusieurs zones ont ainsi vu un retour progressif de familles qui avaient perdu l’espoir de revoir leurs maisons. Certaines habitations n’ont conservé que leurs murs, d’autres nécessitent une reconstruction complète, mais leurs habitants ont tenu à revenir, convaincus que leur présence constitue la première étape vers une nouvelle vie.
Le retour ne s’est pas limité aux logements : il a touché également les terres agricoles, les petits commerces et les biens laissés derrière eux, permettant à beaucoup de commencer à réorganiser leur existence et à s’adapter à la réalité d’après-libération.
Souvenirs de prisons et d’exil… un long chemin vers la guérison
Même si les scènes de célébration étaient empreintes de joie, le souvenir de la victoire porte encore le poids de nombreuses années de souffrance. Des milliers de familles continuent de subir les traces de la détention, des violations et de l’exil prolongé. Beaucoup ont profité de cette occasion pour se souvenir de ceux qui manquent, exprimer leur désir de justice, ou raconter des histoires longtemps tues.

Cet aspect émotionnel de la commémoration a mis en évidence que la libération n’a pas effacé d’un coup toutes les douleurs du passé ; elle a plutôt ouvert, pour la première fois, la voie à un processus collectif de guérison, exigeant du temps, des efforts et un environnement stable.
L’espoir malgré les défis
Malgré les difficultés économiques sévères et le manque de services essentiels, le premier anniversaire de la victoire est devenu, pour beaucoup, un symbole d’un nouveau chapitre. L’événement est apparu comme une occasion de réaffirmer que le changement pour lequel les Syriens ont lutté n’avait pas pour seul but de renverser un régime, mais de bâtir un État qui respecte l’être humain et lui assure les droits à la vie, à l’espoir et au travail.
Un an après la libération, les regards se tournent désormais vers l’avenir : reconstruction des institutions, amélioration des services publics, consolidation de la sécurité, et création de conditions permettant à des millions de Syriens de poursuivre leur vie dans la dignité.
Entre souvenir de la victoire et défis de la prochaine étape
En ce premier anniversaire de la victoire, la Syrie se tient comme au seuil de deux chapitres : celui, long, de la souffrance et de l’humiliation, et celui, nouveau, prometteur d’innombrables possibilités mais lourd de responsabilités.
Avec les célébrations dans les rues, le retour des déplacés dans leurs foyers, et les premiers pas vers la reconstruction, le pays semble se réapproprier peu à peu son identité, se reconstruisant morceau par morceau, et réécrivant son histoire de la main de ses fils et filles, après des années d’oppression et d’égarement.





A.Ch.