Damas-SANA
Dans la vieille ville de Damas, l’artisan syrien Bachar Halabi perpétue une tradition familiale vieille de plus de 150 ans : la fabrication du oud de Damas, un instrument à cordes dont le son reste emblématique de l’identité musicale du pays.

La relation de Bachar avec le oud dépasse les limites du métier pour devenir une passion et un compagnon de l’âme. Il consacre son cœur et son esprit à chaque détail, offrant une qualité exceptionnelle dans l’ornementation et la précision de ses instruments.
Bachar tient à participer régulièrement aux expositions et aux célébrations mettant en valeur l’art du oud, reflétant la beauté unique de cet instrument au monde. Il préserve ainsi l’héritage de sa famille tout en contribuant à la diffusion de la culture artistique syrienne.
Tradition, technique et matériaux
Halabi a expliqué que le oud damascène traditionnel possède un moule et des dimensions précises, et se distingue par une sonorité unique reconnue mondialement, ce qui en fait l’un des instruments les plus recherchés par les musiciens à travers le monde.

« À l’origine, des bois locaux étaient utilisés pour sa fabrication, mais la rareté de ces bois a contraint les artisans à utiliser des essences importées, comme l’épicéa d’Europe, soigneusement sélectionnées pour préserver la qualité acoustique de l’instrument », a-t-il ajouté.
Les expositions et la nécessité de préserver l’artisanat
Il a souligné que les expositions offrent une précieuse opportunité de dialogue avec les musiciens et les passionnés du oud, affirmant que l’expérience directe du visiteur — en observant l’instrument et sa fabrication — met en lumière l’importance de préserver cet artisanat ancestral.
Cependant, il ne cache pas les difficultés : « Nous sommes aujourd’hui confrontés à plusieurs défis, notamment la rareté des matériaux locaux et le coût élevé de l’importation de bois de qualité. Cela menace la pérennité de cet artisanat », prévient-il.

L’artisan a indiqué que l’inscription du oud syrien sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, il y a environ un an et demi, était un événement historique, affirmant que cette reconnaissance internationale constitue un soutien précieux à la profession de lutherie du oud et à la préservation de son authenticité.
Préservation du patrimoine et pérennité de l’artisanat
Malgré les difficultés, Bachar Halabi poursuit son travail avec la même détermination que ses prédécesseurs préservant l’héritage damascène et le son unique du oud.
« J’espère que les générations futures pourront continuer à construire et à jouer du oud et que le oud damascène restera un symbole de la musique syrienne authentique dans le monde », conclut-il.


W.H./R.B.