Damas-SANA
Le court-métrage de fiction britannique «Largo» incarne une expérience humaine émouvante racontée à travers les yeux d’un enfant réfugié syrien vivant en Grande-Bretagne loin de ses parents disparus, où il se lance dans un voyage symbolique en construisant un petit bateau qu’il rêve de ramener dans son pays natal.
À propos du film
Ce court-métrage de 19 minutes raconte l’histoire de Moussa Zukari, un jeune garçon syrien vivant dans la banlieue de Londres, recueilli par une femme britannique après avoir perdu ses parents durant la révolution syrienne. En quête de sens et de repères, il tente de reconstruire l’idée de « patrie » dans son esprit. Porté par l’espoir de retrouver ses parents, il embarque sur un petit bateau en direction de la Syrie.
Dans le film, le bateau ne représente pas seulement un moyen de transport, mais incarne un symbole d’espoir et de retour. La mer, quant à elle, reflète les défis de la vie et les dangers auxquels sont confrontés les réfugiés syriens.
Le film propose également un voyage intérieur pour l’enfant, qui revisite ses sentiments de chagrin, d’aliénation et de perte, et les transforme peu à peu en instants d’imagination et d’espoir, dans une expérience humaine profonde mêlant symbolisme et réal .
Le film adopte une vision visuelle et dramatique qui met en lumière le monde de l’enfance volé sous le poids de la guerre, dans une combinaison de réalisme et d’imagination pour laisser un impact émotionnel profond sur le spectateur.
Opinions des critiques
Le film a été largement salué par la critique pour sa capacité à aborder la crise des réfugiés syriens en évitant une approche politique directe et en mettant plutôt l’accent sur la souffrance individuelle, présentée comme une problématique humanitaire universelle.
Plusieurs critiques ont affirmé que le bateau construit par Moussa devient un symbole d’espoir et de reconstruction de l’idée de patrie, tandis que la mer représente une dualité entre le danger et la voie vers le salut. Ils ont également souligné que le choix du point de vue de l’enfant rend le film plus sincère et plus poignant, plaçant le spectateur face à une question existentielle : Et si j’étais à sa place ?
Carte de film
Le film a été présenté en avant-première à l’Indy Shorts Film Festival, qualifié pour les nominations aux Oscars, puis au HollyShorts Festival de Los Angeles, où il a rencontré un public remarquable. Il est actuellement utilisé dans les écoles britanniques comme outil éducatif pour promouvoir les valeurs d’empathie et de réflexion sur le sens de la patrie et de l’appartenance, ajoutant ainsi une dimension humaine et pédagogique à son succès artistique.
R.Khallouf/R.Bittar