Damas – SANA Dans les coins des anciennes maisons damascènes, sur leurs plafonds et leurs murs ornés de motifs entrelacés végétaux, géométriques et calligraphiques arabes finement exécutés, l’art Ajami est né à Damas et il s’est ensuite répandu dans le monde, portant l’authenticité d’un héritage remontant à l’époque omeyyade. Imprégné de l’esprit d’un artisanat raffiné et créatif, transmis de génération en génération par les Damascènes et sublimé par des mains d’or.

L’artisan Mohammad Talal Taqi al-Din a expliqué à SANA que l’art Ajami est considéré comme le symbole de l’art damascène, précisant que peindre sur bois avec des motifs végétaux est un métier traditionnel que les habitants de Damas ont toujours cherché à améliorer, en changeant les matériaux, les couleurs et les formes, ajoutant que les couleurs dorée et argentée sont les plus utilisées, aujourd’hui.
Il a expliqué que, malgré l’évolution, ce qui rend l’art Ajami spécial, c’est l’utilisation d’une matière végétale qui créent la forme décorative proéminente, tandis que le secret de sa magie réside dans l’artiste qui peint les tableaux et les chefs-d’œuvre artistiques.
Sur sa participation à la 62ᵉ édition de la Foire internationale de Damas, Taqi al-Din a déclaré : « C’est ma troisième participation, mais cette année elle a une signification spéciale après la libération». Il a expliqué qu’il expose des décorations sur des panneaux en bois avec des versets coraniques et des proverbes, ainsi que sur des coffrets et des lanternes en bois.

Il a ajouté que les gens s’intéressent de plus en plus à ces œuvres, surtout lors des occasions sociales comme les naissances et les mariages, ce qui pousse les artisans à créer de nouveaux modèles et à réduire la taille des tableaux pour qu’ils conviennent aux maisons modernes avec des espaces réduits.
La créativité de Taqi al-Din ne se limite pas aux tableaux, mais s’étend aussi aux portes en bois appelées « les anciennes Youk », dont la partie arrière comporte de petites fenêtres diffusant la lumière à l’intérieur de la base lorsqu’elles sont ouvertes, une conception qui reflète l’âme damascène.
Il a indiqué que la promotion de ses produits sur les réseaux sociaux a beaucoup aidé à faire connaître son travail, attirant des clients de plusieurs gouvernorats en Syrie.
Il a émis l’espoir que sa participation à la Foire cette année permettra d’ouvrir la voie à l’exportation vers l’étranger.
Taqi al-Din a indiqué que ce qui a contribué à la revitalisation de l’art Ajami au cours des dernières années, c’est l’engouement des restaurants et des hôtels de la vieille ville de Damas pour décorer leurs murs et plafonds avec ses motifs, dans une quête de distinction et d’esthétique patrimoniale.
Le ministère du Tourisme encourage l’art Ajami, le considérant comme l’un des métiers traditionnels les plus importants de Damas, ce qui a incité de nombreux anciens artisans qui avaient abandonné ce métier à reprendre cette activité.



Ibtissam / R.Fawaz