New York /La Russie a opposé le veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution français sur la Syrie, alors que la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont bloqué un autre projet de résolution russe sur la Syrie.
Le Venezuela, membre non permanent au Conseil de sécurité, a voté contre le projet de résolution français, alors que la Chine et l’Angola se sont abstenus au vote.
Par ailleurs, le Venezuela, l’Égypte et la Chine ont voté pour le projet de résolution russe, alors que l’Angola et l’Uruguay se sont abstenus au vote.
Auparavant, la Russie avait soumis un projet de résolution alternatif à un projet de résolution français. Le projet russe appelle à se référer à l’accord russo-américain pour acheminer les aides humanitaires, exhorte les parties à arrêter immédiatement les combats, insiste sur la séparation entre la soi-disant «opposition modérée» et le réseau terroriste du «Front Nosra» en tant que priorité, et accueille favorablement l’initiative de l’émissaire spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui incite les terroristes du «Front Nosra» à sortir des quartiers est d’Alep et appelle l’ONU à mettre au point un plan détaillé pour exécuter cette initiative.
Jaafari: Bloquer le projet de résolution russe sur la Syrie confirme l’absence de la volonté politique chez ses détracteurs de lutter contre le terrorisme
Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’Onu, Bachar Jaafari, a regretté l’échec du Conseil de Sécurité d’adopter le projet de résolution soumis par la Russie afin de réaliser une accalmie et relancer le processus politique en Syrie, via la séparation entre les soi-disant “forces de l’opposition armée modérée” et le réseau terroriste du «Front Nosra».
«Bloquer le projet de résolution russe sur la Syrie au CS confirme à nouveau l’absence de la volonté politique chez les détracteurs de ce projet de lutter réellement contre le terrorisme et de parvenir à un règlement de la crise», a assuré Jaafari dans une allocution prononcée devant le CS.
Jaafari a bafoué: «Il paraît que l’opération de la séparation entre un terroriste extrémiste et un autre modéré est difficile et très compliquée».
Il a critiqué le projet de résolution français sur la Syrie, précisant qu’il reflète la tentation de ce pays de retourner à son passé colonialiste.
«Le ministre français des AF a reflété aujourd’hui dans son communiqué la politique de tutelle sur le peuple syrien», a dit Jaafari qui a souligné que la France continue à rêver qu’il représente une force colonialiste qui a le droit de parler au nom du peuple syrien.
«A chaque fois que l’armée syrienne et ses alliés réalisent des accomplissements dans l’affrontement des groupes terroristes, dont le réseau du «Front Nosra», certains membres biens connus au CS recourent à les sauver en tenant des séances ou en soumettant des projets de résolution qui ne prennent pas en considération la souffrance du peuple syrien mais visent seulement à sauver les terroristes à Alep ou dans n’importe quelle zone en Syrie.
Pour sa part, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vitali Tchourkine, a indiqué, avant le vote sur le projet de résolution français, que la France n’avait avancé aucune initiative constructive depuis le début de la crise en Syrie, disant : «Nous ne sommes pas convaincus de la nécessité d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la ville d’Alep».
Il a souligné l’importance de renouer le processus politique qui a été avorté par l’«opposition», soulignant la disposition de son pays à œuvrer pour parvenir à un règlement avec tous les partenaires régionaux et internationaux.
Tchourkine a fait savoir que le projet de résolution français avait ignoré l’initiative de de Mistura pour évacuer les terroristes du «Front Nosra» des quartiers est d’Alep.
Tchourkine a insisté sur l’importance de l’engagement par les hommes armés à l’accord russo-américain, afin d’acheminer de l’aide humanitaire aux quartiers est d’Alep et d’appliquer la résolution onusienne N°2254 relative aux questions humanitaires et à la lutte anti-terroriste sans aucune condition préalable.
De son côté, le représentant de la Chine auprès de l’ONU a fait savoir que certains articles du projet de résolution avancé par la France et l’Espagne, ne respectent pas la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, au contraire du projet de résolution russe.
Il a appelé la communauté internationale à déployer tout effort pour améliorer la situation humanitaire en Syrie, réactiver l’accord sur l’arrêt des combats et lutter contre les réseaux terroristes.
Pour sa part, le représentant du Venezuela auprès de l’ONU a dit: «Nous avons voté contre le projet de résolution français, car il ne résout pas le problème humanitaire à l’est d’Alep », ajoutant que ce projet réclame à la Syrie de cesser à exercer son droit d’imposer sa souveraineté sur tous ses territoires .
«Certains pays membre du CS ont exploité la situation humanitaire en Syrie au profit de leurs propres intérêts politiques et au détriment du peuple syrien et imputé à la Syrie et à la Russie la responsabilité de la détérioration de la situation humanitaire», a dit le représentant du Venezuela.
Il a en outre imputé à certains membres du CS, qui fournissent des armes à certains groupes illégaux, la responsabilité de ce qui se passe en Syrie.
Il a, enfin, affirmé l’importance d’appliquer, dès que possible, l’arrêt des combats et d’œuvrer pour parvenir à un règlement politique via le dialogue et établir la paix en Syrie.
R.F. / L.A. / A. Chatta