Damas / Le vice-président du Conseil des Ministres, ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Walid Mouallem, a affirmé que l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, n’a pas le droit de suggérer l’ordre de jour du dialogue inter-syrien à Genève, assurant que les propos de de Mistura sur la présidentielle sont une question rejetée, vu qu’elle constitue un droit exclusif du peuple syrien.
Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui, a fait noter : “Nous avons reçu de la part de de Mistura un message qui définit lundi matin, le 14 du mois en cours, comme date de sa rencontre avec notre délégation au siège de l’ONU”, a dit Mouallem.
Et Mouallem de poursuivre : « Nous partirons à Genève sans savoir avec qui nous mènerons le dialogue. Nous allons revenir dans 24 heures si on ne trouvera pas la partie avec laquelle nous engagerons le dialogue, et c’est à l’autre partie d’assumer la responsabilité de l’échec », a précisé Mouallem.
“Nous aspirons à entamer le dialogue avec la plus grande catégorie des oppositions en exécution du mandat accordé à de Mistura par le Conseil de sécurité et les Déclarations de Munich et de Vienne, et à une représentation plus importante, notamment de la part de l’opposition nationale qui n’est pas vassale à des agendas extérieurs”, a-t-il abordé.
Evoquant la conférence de presse tenue par de Mistura, le 9 du mois en cours, qui a défini dans laquelle l’ordre de jour du prochain round qui commencera le 14 mars en cours et qui portera sur le pouvoir, la constitution, les élections parlementaires et la présidentielle, Mouallem a indiqué que conformément aux documents onusiens, de Mistura n’a pas le droit de suggérer un ordre de jour. “C’est aux interlocuteurs de se mettre d’accord sur cet ordre car le dialogue est inter-syrien et sous une direction syrienne”, a-t-il précisé.
Quant aux propos de de Mistura sur la tenue des élections parlementaires et de la présidentielle dans 18 mois, Mouallem a fait savoir que les élections parlementaires sont incluses dans les documents de Vienne et de la résolution du Conseil de sécurité, mais personne n’a le droit de parler de la présidentielle qui constitue un droit exclusif du peuple syrien qui lui revient de décider de l’avenir de la Syrie.
Mouallem a appelé de Mistura à ne pas s’écarter de l’objectivité pour satisfaire une partie quelconque, affirmant que la délégation de la République arabe syrienne refusera toute tentative d’inscrire ce sujet à l’ordre de jour.
Concernant la cessation des hostilités, Mouallem a dit : “Nous nous sommes engagés à l’arrêt des combats à partir du 27 février dernier et nous continuons à le faire pour mettre fin à l’effusion de sang des Syriens”, faisant allusion aux violations commises ces dernières semaines par les groupes armés et dont l’armée arabe syrienne avait riposté à certaines parmi lesquelles.
Insistant sur le droit légitime à riposter à toute violation de la cessation des hostilités, Mouallem a appelé tout homme armé à profiter de l’arrêt des combats en prenant part aux réconciliations et à la régularisation de la situation.
“La crise a commencé à prendre fin et nous accueillons favorablement toute participation aux côtés de l’armée arabe syrienne à la lutte contre le terrorisme de “Daech”, du “Front Nosra” et des réseaux terroristes qui y sont affiliés”, a-t-il assuré.
Mouallem a affirmé que le peuple syrien refuse les tentatives de partition, précisant que le président Bachar al-Assad s’est accoutumé à dire dans ses discours : « Nous allons libérer tout pouce du territoire syrien de ce terrorisme takfiriste ».
Il a, à ce propos, précisé que les nouvelles citant que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, avait parlé d’un fédéralisme n’étaient pas objectives, étant donné que ce dernier avait mis comme condition l’entente de tous les Syriens sur cette question. « Les Syriens refusent de parler du fédéralisme et nous insistons sur l’unité de la Syrie », a martelé Mouallem.
“Le peuple syrien est optimiste et nous partirons à Genève pour assurer le succès du dialogue, qui dépend non seulement du gouvernement mais de toutes les autres parties”, a-t-il précisé.
Mouallem a indiqué qu’il faut s’entendre sur la définition de l’étape de transition. « Dans notre compréhension, l’étape de transition est de passer de l’actuelle constitution à une nouvelle constitution et d’un gouvernement existant à un autre gouvernement auquel participe l’autre partie », a fait savoir Mouallem.
Commentant les déclarations répétées en toute occasion par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, Mouallem a répondu : « Qui a un toit de verre ne tire pas de pierres chez son voisin».
Abordant les Kurdes en Syrie, Mouallem a fait noter : “Les frères Kurdes sont des citoyens syriens avec qui nous nous tenons dans la même tranchée contre le réseau terroriste Daech”.
A propos de l’assistance humanitaire, Mouallem a fait savoir que le gouvernement syrien avait fait entrer de nombreuses aides aux zones qui en ont besoin à partir de son engagement à ses citoyens et qu’il continuera à le faire partout en Syrie.
Mouallem a évoqué l’exploitation par le régime turc de la question des réfugiés en leur établissant des camps avant leur sortie de leur pays, appelant tous ceux qui avaient quitté leur pays à le regagner. “Nous sommes disposés à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le retour des réfugiés avec toute sécurité à leur patrie”, a-t-il dit.
Mouallem a, en outre, ajouté que personne n’ose intervenir dans une guerre terrestre en Syrie, précisant que la dernière déclaration d’Obama a fait preuve de cette question.
Le chef de la diplomatie syrienne a précisé que le non engagement des pays voisins aux résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme perdurera la crise en Syrie.
“Les réconciliations syriennes sont parmi les priorités de la politique syrienne », a précisé Mouallem qui a indiqué que de telles réconciliations contribueront à atténuer l’attisement de la crise. « Le rôle russe réside dans la poursuite des réconciliations », a ajouté Mouallem.
Qualifiant d'”idiote” la dernière décision de la Ligue Arabe contre le Hezbollah, Mouallem a affirmé qu’il n’est pas étonné de la prise par la Ligue Arabe, qui a procuré l’OTAN de frapper la Libye, de telle décision. “Merci à Dieu qu’on n’est pas membre de cette Ligue”, a-t-il martelé.
Razane / R.Bittar / A. Chatta